Soudan :

la décision de la CPI inquiète les dirigeants africains
L'émission par la Cour pénale internationale (CPI) d'un mandat d'arrêt contre le président soudanais, Omar Al-Bachir, accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité, a soulevé une vague d'enthousiasme dans les rangs des rebelles darfouris et du côté des organisation humanitaires. Mais la décision, contestée par les autorités de Khartoum, laisse sceptique une partie de la communauté internationale

Pour Jean Ping, président de la Commission de l'Union africaine (UA), le mandat d'arrêt de la CPI "menace la paix au Soudan". "Nous constatons que la justice internationale ne semble appliquer les règles de la lutte contre l'impunité qu'en Afrique comme si rien ne se passait ailleurs, en Irak, à Gaza, en Colombie ou dans le Caucase". Une opinion partagée par le président sénégalais, Abdoulaye Wade, qui a regretté plus tôt dans la journée que la CPI ne poursuive "que des Africains".

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L'Ethiopie, voisine du Soudan, a fait savoir qu'elle ne tiendrait pas compte du mandat d'arrêt, estimant que la décision "n'aide pas à la résolution de la crise au Darfour". "Nous pensons que le mandat d'arrêt peut être suspendu pour trouver un juste milieu entre une levée de l'impunité et une paix durable", a pour sa part déclaré le ministre des affaires étrangères ougandais.

De son côté, l'Egypte s'est dite "très troublée" par la décision prise à La Haye et a appelé la CPI à retarder l'inculpation du président soudanais. Pour le président russe, Dmitri Medvedev, il s'agit d'un "dangereux précédent" qui "risque d'avoir des conséquences négatives sur le Soudan". Aux Etats-Unis, le département d'Etat a appelé toutes les parties soudanaises à la "retenue".
(lemonde)

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