Soutien du Bénin à la candidature de l’Inde au conseil de sécurité de l’Onu

Boni YayiLes  implications de la décision de Yayi
Lors de sa dernière visite officielle en Inde, le président Boni Yayi a pris l’engagement de soutenir la candidature de l’Inde pour être membre permanent du conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies. Une décision avantageuse, mais qui peut être un os dans la gorge du Bénin.
Le gouvernement a déclaré son soutien à la candidature de l’Inde  pour être membre permanent du conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (Onu). Le chef de l’Etat a pris cette décision lors de sa dernière visite sur la terre indienne en compagnie d’une forte délégation composée d’opérateurs économiques et membres de l’exécutif.

A analyser de près la situation, cette option du chef de l’Etat est avantageuse et à la fois très dangereuse pour la diplomatie béninoise. Au plan des relations, l’engagement du gouvernement renforce visiblement la coopération entre l’Inde et le Bénin. Les Béninois tireront beaucoup d’avantages de cette coopération. Lors de la visite du président Boni Yayi, des hommes d’affaires indiens ont pris l’engagement d’investir dans des secteurs économiques. Cela favorisera la création de nouvelles entreprises et la modernisation de l’agriculture béninoise. Ainsi, des emplois seront créés, si  les deux parties respectent chacune son contrat. Par exemple, les Indiens veulent installer une rizerie  au Bénin.

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Boni Yayi en Inde

Elle renforcera la production du riz, surtout que cette culture vivrière prend de l’ampleur actuellement dans le pays. Dans le transport, des bus sont attendus dans le cadre du trafic inter-urbain. Le plus intéressant aujourd’hui est que le Bénin est intégré dans le concert des pays privilégiés dans l’aide indienne évaluée à plus de 250 milliards. Ils étaient 09 Etats dans la sous-région. Actuellement, ils sont au nombre de 10 avec le Bénin. La part du gouvernement béninois, si elle est  bien gérée, contribuera à la séduction de la pauvreté.

Dans ces conditions pour des raisons d’intérêts, le gouvernement béninois, en déclarant son soutien à la candidature de l’Inde pour être membre permanent du conseil de sécurité des Nations unies, a une pris une option stratégique. Il reste que les promesses se réalisent réellement. Jusqu’aujourd’hui, le peuple attend encore les retombées annoncées à grands renforts médiatiques, suite aux sorties à l’extérieur du chef de l’Etat. Où sont les milliards promis aux Béninois après les visites à l’étranger du président Boni Yayi ? Qu’est-ce qu’est devenu le projet malaisien de construction d’un hôtel « 5 étoiles » et de relance de la filière palmier à huile ? On espère que cette fois-ci des dispositions seront prises pour concrétiser les ambitions affichées.

Le côté gênant
Mais au-delà de ces avantages que le Bénin pourrait tirer de son soutien à l’Inde, cette décision du gouvernement béninois risque de créer beaucoup de problèmes au plan diplomatique. Si pour des raisons économiques, le président Boni Yayi se rallie à l’Inde, que fera-il de l’Allemagne, du Japon, du Brésil et d’autres pays africains comme le Nigéria, l’Afrique du Sud qui nourrissent les mêmes ambitions, alors qu’ils investissent eux-mêmes beaucoup au Bénin ? De quelle marge de manœuvre dispose le président Boni Yayi au sien de l’Onu pour prendre une telle décision, alors que les tractations se poursuivent ? Est-ce que l’Union africaine a déjà pris une position sur la question ?

Le Bénin peut-il  s’opposer aux pays africains, s’ils décidaient de ne pas soutenir l’Inde ?  Le Bénin a-t-il pris les précautions nécessaires avant de faire une telle annonce ? Les autorités indiennes accorderaient-elles encore de crédits au gouvernement béninois, si le président Yayi prenait une nouvelle option, compte tenu des nouvelles réalités ?  Ces interrogations suscitent  des inquiétudes, car même les pays membres du Team 10 n’ont pas encore déclaré leur soutien au gouvernement indien.  A cette allure, il n’est pas exagéré d’affirmer que c’est encore l’une des décisions  prises sur un coup de tête auxquelles le chef de l’Etat a habitué les Béninois depuis avril 2006.

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Cela pourrait donc sembler encore une fois  de l’improvisation, du cafouillage, de l’impréparation et de la navigation à vue qui caractérisent les prises de décision du président Boni Yayi. Reste à savoir s’il pourra s’en sortir le moment opportun.   Même si d’aucun soutiennent que la déclaration de soutien du gouvernement participe d’un choix diplomatique qui permet au Bénin de bénéficier de l’aide indienne, pour l’instant.  Sachant bien que les données pourraient changer d’ici à là.

Jules Yaovi Maoussi

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