Togo

Kofi Yamgnane candidat à l'élection présidentielle 2010

Après une première tentative avortée en 2005, Kofi Yamgnane récidive en annonçant son intention d'être candidat à l'élection présidentielle de 2010 au Togo, son pays natal.
Délesté de ses derniers mandats finistériens (député et conseiller général de Châteaulin), le premier maire noir de l'histoire française (Saint-Coulitz en 1989), Kofi Yamgnane, 63 ans, est aujourd'hui libre comme l'air. Son regard se tourne vers le Togo, son pays d'origine, qu'il a quitté en 1964 pour la carrière politique que l'on connaît. Au printemps 2005, l'ancien secrétaire d'État avait déjà fait sensation en se déclarant prêt à briguer la magistrature suprême au Togo.

Kofi Yamgnane

Après avoir tenté de faire reculer la date des élections, il avait finalement dû renoncer, la Constitution du Togo interdisant de candidature toute personne n'ayant pas séjourné six mois de l'année au Togo. Mais cette fois, le scénario ne devrait pas se reproduire, car Kofi Yamgnane a pris les devants, en établissant son domicile sur place.

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Prêt à abandonner la nationalité française

Et pour être totalement irréprochable au regard des lois électorales du Togo, le franco-togolais s'apprête même à abandonner la nationalité française, avant d'officialiser sa candidature en septembre prochain. «J'y suis prêt si cela me permet de faire quelque chose pour le Togo», assure-t-il dans les colonnes du Parisien d'hier (*), en égratignant au passage le pouvoir en place. «Celui-ci n'a rien fait pendant quarante ans. Le pays est anormalement sous-développé, alors qu'il a des atouts.

Je veux enrayer cela». Après neuf années d'absence, l'exilé s'est enfin décidé à fouler le sol de Lomé en octobre2008. À l'époque, celui qui appartient à l'ethnie bassar confiait alors son désir «de regarder le Togo et les Togolais dans les yeux», sans toutefois confirmer sa candidature. Mais depuis cette date, Kofi a multiplié les allers-retours et les rencontres, et il faut croire que les témoignages de sympathie, sur place, l'ont poussé au passage à l'acte.

Un an pour rassembler les forces d'opposition

«À chacun de mes séjours, je peux mesurer l'attente de la population pour une alternance», assure-t-il, toujours dans les colonnes du Parisien. Reste à incarner cette alternance, quand on sait que le Togo regorge de partis d'opposition: 90 au total. Pour y parvenir, Yamgnane peut compter sur une association, Sursaut Togo, instrument politique de cette conquête de la présidence.

Un peu mince, jugeront certains, même si l'exilé, de retour au bercail, a encore un an devant lui pour occuper le terrain, et peut-être agréger les forces d'opposition autour de sa candidature. En tout cas, le fait d'avoir réalisé toute sa carrière en France, n'est plus, selon lui, un handicap. «En 2005, c'était compliqué, mais cette fois, je ne suis plus du tout regardé comme un ovni».
(le Télégramme)

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