Déclarations contradictoires suite à l’audience avec le Chef de l’Etat

A quel jeu jouent les centrales syndicales ?

A leur dernier meeting, les secrétaires généraux des centrales syndicales ont  laissé croire qu’ils étaient sortis « frustrés et très déçus »  de leur récente  rencontre  avec  le Chef de l’Etat.  Des propos qui viennent contredire ceux tenus par les mêmes personnes  au sortir de  cette audience.

«Le gouvernement  du Dr Boni Yayi n’est  pas l’auteur du relèvement du Smig à 31.625 Fcfa, soit un taux d’augmentation de 15 %. Il persiste simplement dans  sa politique  d’intoxication »,  « Nous n’avons rien eu. Nous n’avons rien obtenu. Nous sommes sortis plutôt de cette  audience très  frustrés… ». Entre deux  déclarations  médiatiques faites dans l’intervalle d’une semaine, les secrétaires généraux des centrales syndicales du Bénin, ont tenu des propos qui sont loin  d’avoir  la même signification. C’est pratiquement le jour et la nuit. D’aucuns pourraient  facilement classer  leur meeting  de ce mercredi 1er avril 2009, à la bourse du travail,  dans le registre des  « poissons d’avril », puisque la date s’y prête  fort bien.

Reste que les téléspectateurs qui ont en effet, suivi les déclarations de ces secrétaires généraux au terme de leur audience du 21 mars au Palais de la présidence,  se rappellent encore du grand sentiment de satisfaction qui se lisait dans les mots et sur les visages de ces messieurs, au nombre desquels, un certain Gaston Azoua avait créé  la surprise, pour avoir, chose rare, parlé bien du gouvernement de Boni Yayi, du moins en ce qui concerne les mesures relatives aux travailleurs béninois. En leur promettant à l’occasion  la prise du décret sur le relèvement du Smig, le mercredi suivant, le Chef de l’Etat avait visiblement arraché le sourire à ces responsables  syndicalistes au point  de les faire dire, que pour une première fois, ils ont cru en sa parole et seraient convaincus qu’il en sera ainsi. Chose promise, chose faite. Le décret tant exigé a été  pris depuis peu, même  si les syndicats n’attribuent pas    la paternité de cet acte à l’actuel président de la République.

Si donc, ils se rattrapent finalement dans leurs premiers propos, en jurant  qu’il n’y avait aucun motif de satisfaction à ladite audience, ils  ne devraient pas nier qu’ils  avaient encensé, devant  les caméras un homme qu’ils n’avaient de cesse de désavouer. Les bandes magnétiques existent  encore au niveau des chaînes de télévision qui ont rapporté leurs déclarations, et pourraient être revisitées à tout moment.
 Ces déclarations ayant  été mal accueillies par les militants à la base, qui  murmuraient déjà de déserter les rangs,  Gaston Azoua, Dieudonné Lokossou, Pascal Todjinou, Kakai Glèlè et consorts devraient dire réellement ce qui s’est passé  ce jour –là au Palais de la Présidence.

  Ils devraient s’essayer à cet exercice, qui a priori devrait être aisé pour eux, d’autant plus qu’ils n’avaient jamais   habitué  les béninois à la  langue de bois. Ou alors, ils devraient se taire et laisser  la polémique aller jusqu’au bout. Car  l’option qui consiste à revenir sur leurs propres propos  ne participe guère à la transparence des faits. Bien au contraire, elle crée une grande confusion dans les esprits, et laisse penser à un  nouveau  jeu auquel veulent s’adonner désormais les  patrons des centrales syndicales béninoises.

Christian Tchanou

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