Départs annoncés de certains députés de la mouvance présidentielle

La saignée s’annonce grande

La mouvance présidentielle s’étrique de plus en plus que la fatidique année 2011 s’approche.   Des députés des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), regroupement politique du chef de l’Etat, s’en vont grossir le rang des forces de l’opposition. Le départ de certains ténors est d’ailleurs annoncé pour imminent et irréversible. De quoi s’interroger sur ce qui les pousse à quitter le banquet  ‘’présidentiel’’, réduisant du coup les appuis du chef de l’Etat.

Qui pour soutenir Boni Yayi en 2011 ? Cette question s’impose aujourd’hui au vu des départs qui s’observent et s’annoncent dans le rang des supporters du Président Boni Yayi. En effet, depuis plus d’un an déjà, la grande majorité de la classe politique qui a porté au pouvoir le président Boni Yayi s’est désolidarisée de lui. Il s’agit en premier lieu des treize députés qui lui ont permis d’obtenir le perchoir de l’Assemblée nationale pour son camp. Ensuite, les trois grandes formations politiques à savoir, la Renaissance du Bénin (Rb), le Mouvement  africain pour le développement et le progrès (Madep) et le Parti social démocrate (Psd) qui lui ont apporté 40% des 75% de voix qu’il a obtenues au second tour  de la présidentielle de 2006, lui ont tourné dos s’alliant avec son challenger, Adrien Houngbédji du Parti du renouveau démocratique (Prd).

Le mariage du président Boni Yayi avec l’Alliance Forces Clé n’a pas non plus prospéré longtemps. A ce niveau, certains ont tôt fait de crier à la nostalgie de ces politiciens, car ayant participé soit à la gestion du pouvoir sous le général Mathieu Kérékou, soit parce qu’ils bénéficiaient de mirobolants avantages. Ces politiciens qui ont décidé de crier haro sur la gestion du président Boni Yayi en dénonçant ses relents de dictateur (déclaration G4 du 12 mars 2008), ses promesses non tenues, sa volonté de caporalisation des institutions de la République ainsi que celle de contrôler la presse, ont été catalogués comme étant de la vieille classe. Le vide se fera davantage lorsque quelqu’un comme le président Emile Derlin Zinsou, qui sait s’accommoder avec tous les hommes politiques, va quitter subrepticement la barque du changement.

Parce que fatigué de voir ses conseils bafoués. Des artisans de première heure rentrent désormais dans la danse. On aura un certain Wallis Zoumarou, lié par le sang à l’actuel locataire de la Marina lui tourné dos. Le suppléant de son ministre de l’administration est annoncé partant. D’autres ténors et soutiens de longues dates tels André Dassoundo, Edgar Alia et Janvier Yahouédéhou, seraient en train de se poser des questions quant à la continuation de leur appui à l’apôtre du changement. En attendant que Abdoulaye Bio Tchané ne prennent ses quartiers pour la présidentielle de 2011, d’autres mécontents ronchonnent et attendent la confirmation de la candidature de ce dernier.

Entre temps, ses limogeages tous azimuts et incontrôlés  ne lui ont pas permis de consolider son emprise sur certaines régions dont ses « victimes » sont ressortissants. Dès lors, la question reste posée. A cette allure, le président Boni Yayi pourra-t-il avoir encore avec lui des gens qui ont la mainmise sur leurs fiefs pour le combat de 2011 ?

Qu’est-ce qui pousse les « amis »de Yayi à le quitter ?

Habituellement, la transhumance au Bénin est observée dans le sens normal, c’est-à-dire de l’opposition vers la mouvance. Car, en allant à la mouvance, les politiciens ont la possibilité de se faire nommer à certains postes de responsabilités, ce qui leur permet de vivre aussi sur le dos de l’Etat. On leur offre des prébendes et des opportunités qu’ils n’ont pas dans l’opposition. Puisqu’il n’y a rien à gérer dans l’opposition. Pour avoir une part du gâteau, il faut forcément être proche du pouvoir. Mais depuis quelques temps, c’est le contraire qui est de règle.

C’est plutôt du camp présidentiel que des gans partent vers l’opposition. A priori, on pourrait penser que c’est parce qu’ils n’ont pas trouvé leur compte. Et c’est réellement le cas pour certains. Cependant, il faut se demander si en allant à l’opposition le politicien ira y trouver son compte. Absolument pas. Bien au contraire, il devra dépenser ses ressources pour animer la vie politique. Ceux qui quittent aujourd’hui la barque du changement, savent qu’ils ne trouveront absolument rien dans le camp où ils vont. Cependant, ils n’hésitent pas. Devrait-on comprendre que le président Bon i Yayi gère effectivement mal au point où certains de ses soutiens en soient dégoûtés ?

Benoît Mètonou

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