En trois ans de mandat de Boni Yayi

E. KossiLe sport béninois peine toujours à décoller

Trois ministres sont passés à la tête du département de la jeunesse des sports et des loisirs depuis l’arrivée du président Boni Yayi au pouvoir en 2006. Si les deux premiers ministres des sports n’ont su concrétiser réellement le programme du développement du sport au Bénin, l’actuel  patron du  département des sports, cherche à son tour ses marques, même si on peut déjà mettre quelques réalisations à son actif.

Théophile  Montcho est  le premier ministre  de la  culture  de la jeunesse des sports  et des loisirs sous l’ère  du  changement. L’arrivée de ce dernier a à la tête de ce département  ministériel a donné une lueur d’espoir au  monde  sportif, mais il a été très déçu à cause  des promesses non  tenues. Le  mandat  de  Montcho  a été  caractérisé par un  bras de fer entre  lui  et les membres de la  Fédération béninois  de football ( Fbf). Les deux  institutions  se regardaient en ce moment  en chien de faïence. Le  climat était  tellement vicié que  Théophile  Montcho  et  Anjorin  Moucharafou ont étalé chacun  au grand jour   lors d’ une rencontre avec  le chef de l’ Etat, en présence des présidents de Fédération leurs différends. Ce qu’il faut encore  noter sur le  passage  de Théophile Montcho  est qu’ il  a voulu  mettre  de l’ ordre à la  Fbf.

Mais, il s’est heurté au refus catégorique  des dirigeants  de  la  Fédération. Il  a donc écrit à la  Fédération  internationale  de  football association ( Fifa) pour détailler tout ce qui se passait  au niveau  de la structure faîtière du football béninois tout en prenant  ses responsabilités .La Fifa,  dans  sa réponse, a refusé l’intervention de la politique dans la gestion de  la  Fbf.De plus, l’audit  de  la Fbf, tant promis  par  l’ex-ministre, n’a jamais  été publié. Ce dernier  a été  remplacé par Galiou  Soglo  au cours d’un remaniement  ministériel le jour  où les Ecureuils du  Bénin ont battu au stade de l’ amitié de Kouhounou  les Eperviers  du Togo  par 4 buts à 1 lors des éliminatoires de la Coupe d’ Afrique des Nations ( Can) Ghana 2008.

Galiou Soglo, espoir déçu

Galiou  Soglo ,deuxième  ministre de la Jeunesse  des  sports  et des loisirs  sous l’ère  Yayi  n’ a pas  comblé  toutes les attentes. Il  a déçu  plus d’un. Le  bilan  de celui -ci  était  peu reluisant.  Son départ de la tête de ce département ministériel  a été  un soulagement  bien de Béninois. Le ministre de  Galiou Soglo est coutumier de promesses mielleuses mais jamais  concrétisées. Il  a fait  rêver dès  sa prise de fonction tous les  acteurs  du sport béninois  de toutes les disciplines  tant anciens que nouveaux. De plus, il était décrié  par une partie du  personnel  sous sa tutelle. Dans un  autre registre,le ministre il a engagé un bras  de fer  inutile avec  le président de  la  Fédération  béninoise d’athlétisme ( Fba) . Mais,  il  a été  très tôt rappelé  à l’ ordre  par  la  Confédération africaine d’athlétisme (  Caa )  et la  Fédération internationale  d’ athlétisme amateur ( IAAF). Voulant persister dans sa logique  l’ ex-ministre des  sports  a pris  sur lui  la responsabilité  de dissoudre trois  Fédérations notamment  celles de l’athlétisme, du cyclisme et du  tennis. Un  comité transitoire dans  chacune de ces  trois disciplines a  été installé  par le ministre  Soglo, et  dont   la  grande majorité des membres est composée des gens  du ministère et  une  rare fois d’autres personnes . Parlant de  la  participation  des Ecureuils du Bénin  à  la  Coupe d’Afrique  des  Nations ( Can)  Ghana  2008, le bilan sur  tous les  plans, surtout  financier,  n’a jamais  été  fait  à la presse. Le  ministre  des sports  d’alors  s’est contenté  d’un bilan  verbal à la  télévision  arguant  qu’ il avait déjà  fait le point  au gouvernement.  Les  fonds  alloués  par  l’Etat béninois pour  la  Can 2008 ont-il  été  bien gérés ? On ne le saura peut-être jamais. Seul aspect positif à mettre à l’actif de ce ministre, c’est le forum national  sur le sport  organisé certes à grande pompe, mais qui a permis de définir, une vision plus claire pour l’avenir du sport national. Malheureusement les actes de ces assises sont  encore  en souffrance à ce jour. 

Etienne Kossi homme pragmatique

 L’arrivée  du ministre  Etienne  Kossi ,il y a plus de  trois mois ,  a entrainé des changements notables au niveau de ce département ;  surtout dans la manière de  gérer  les hommes. En  peu  de temps, il dénoué la crise qui secouait les  Fédérations béninoises  d’athlétisme, de cyclisme et de tennis.  Sous lui, le  Bénin a remporté vingt une ( 21) médailles au cours de la première édition  des jeux  de la  Communauté des Etats  Sahélo- sahariens  ( Cen-Sad) qui s’est déroulée tout  récemment au Niger. Les  subventions allouées aux  Fédérations et le décaissement  des  fonds pour la participation  des athlètes  aux compétitions sous –régionale africaine et internationale se sont considérablement améliorés. La priorité du patron  des  sports est  de  mettre  les athlètes  dans  de bonnes  conditions, afin qu’ ils puissent défendre  valablement  les couleurs  béninoises  à l’extérieur.

Autre fait à l’actif du  ministre Kossi  ,il a nommé  en février  dernier les entraîneurs  des cadets ,des  juniors et  l’adjoint de  Michel Dussuyer là  où le  ministre  Galiou  Soglo  a  tergiversé pendant longtemps.
En définitive,  on peut  dire   qu’en trois ans de gouvernance du régime Yayi,   le  sport béninois est encore  en train de  se  rechercher encore  ses marques.

Roland Affanou

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