Mercredi 15 mai, une délégation américaine a atterri à Niamey, capitale du Niger, dans un contexte tendu. Cette mission diplomatique a pour but de négocier le retrait des troupes américaines stationnées sur le sol nigérien, suite à la demande explicite du gouvernement militaire qui a pris le pouvoir en juillet dernier. Cette visite marque un tournant majeur dans les relations entre les deux nations, auparavant unies par un accord de coopération militaire que les autorités nigériennes ont révoqué en mars, jugeant désormais illégale la présence des forces américaines.
Le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, a ouvertement critiqué l’efficacité des troupes américaines dans une récente interview avec le Washington Post. Selon lui, les forces américaines n’ont pas su contrer les groupes terroristes qui continuent de déstabiliser la région, mettant en danger la sécurité des populations locales. Cette déclaration s’inscrit dans une série de désapprobations qui ont exacerbé les tensions et précipité la décision de rupture de l’accord militaire.
En réponse à la montée en puissance des militaires à Niamey, Washington s’est vu contraint de planifier le départ de ses forces. Cela intervient après des années de coopération dans le cadre de la lutte contre le djihadisme via la base aérienne 201 située près d’Agadez. Ce site stratégique permettait aux États-Unis de surveiller étroitement les mouvements terroristes et le trafic d’armes dans une zone cruciale du Sahel.
Le coup d’État de l’année dernière qui a renversé le président Mohamed Bazoum a contribué à un gel significatif de l’aide sécuritaire américaine et à la suspension des opérations antiterroristes depuis la base d’Agadez. La décision du Niger de se détourner des partenariats occidentaux, tout en explorant des alliances potentielles avec la Russie et l‘Iran, a également influencé la dynamique régionale, signalant un possible repositionnement géopolitique dans le Sahel.
Cette situation complexe révèle les défis auxquels sont confrontés les États-Unis dans leurs efforts pour maintenir une influence dans une région où les coups d’État deviennent monnaie courante et où la présence de groupes armés s’intensifie. Le retrait américain du Niger pourrait ainsi laisser un vide que d’autres puissances globales sont prêtes à remplir.
Le départ imminent des troupes américaines du Niger représente non seulement un recul stratégique pour les États-Unis dans le Sahel, mais aussi une occasion pour le Niger de redéfinir ses alliances et sa position sur l’échiquier international. Les prochaines étapes des négociations à Niamey seront déterminantes pour l’avenir de la coopération sécuritaire dans la région.
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