Le plus dur reste à faire
Lundi dernier, les députés ont procédé à l’adoption de la loi sur devant permettre la réalisation de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Si tout le monde s’accorde à trouver c’est un pas très important dans la réalisation de cet outil électoral, il subsiste cependant d’autres goulots d’étranglements qu’il faut anticiper le plus tôt.
En votant la loi sur la Lépi, les députés ont défini le cadre légal de sa réalisation. Ce qui était la condition sine qua non avant toute démarche. Cela étant désormais chose faite, il importe désormais que le processus proprement dit soit enclenché et actionné. Les longues vacances des députés n’ayant pas permis que cette loi soit votée plus tôt, comme l’aurait souhaité tous les Béninois, la priorité devrait être de redéfinir un calendrier qui permette de réaliser la Lépi avant les élections législatives et présidentielle de 2011. Mais auparavant, la mise sur pied de l’organe qui doit conduire le processus doit être installé à bonne date. Et c’est surtout à ce niveau que les inquiétudes se font grandes. En effet, cette opération ne sera pas du tout facile. On sait comment les désignations des membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena) et de ses démembrements se font sur fond de calculs politiciens. On sait tout le temps que cela prend. Les multiples reports des élections législatives et communales de 2007 et de 2008 en sont des témoignages épatants. C’est donc à juste titre que bon nombre de Béninois se demandent si la Lépi sera réalisée à bonne date. A voir déjà, les dissensions qui se sont observées dans le vote de la loi, on se demande si la désignation des membres de l’organe directeur ne souffrira pas davantage.
C’est pourquoi, le gouvernement en premier, se doit de poser des actes qui rassurent les uns et les autres sur le fait qu’il est réellement décidé à faire réaliser la Lépi. La société civile devra également continuer comme elle le fait depuis quelques temps à mettre la pression pour qu’une certaine lenteur ne vienne entourer le processus. Le financement étant disponible puisque bouclé, il ne reste alors que des actes concrets soient posés. L’autre point qui est d’une délicatesse certaine, est comment calmer les appréhensions et autres réserves qui sont émises par les uns et les autres au sujet de la réalisation de la Lépi. Si l’on veut réellement d’une Lépi qui ne puisse souffrir de contestation, il est vivement conseille que les avis de toutes les couches soient prises en compte et que l’on évite la politisation à outrance. Car, la Lépi avant tout est un outil technique et une politisation démesurée serait préjudiciable à sa bonne réalisation.
Benoît Mètonou
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