Assemblée nationale

Les députés votent l’interpellation du chef de l’Etat

C’est par 40 voix pour, 1 contre et 2 abstentions que les députés ont autorisé hier soir l’interpellation du président de la République Boni Yayi suite aux propos du ministre Nicaise Fagnon à Dassa qualifiés de menaces sur les libertés et l’unité nationale.

Mais avant l’examen de cette interpellation par le député Adrien Houngbédji et 14 autres de ses collègues, des tractations ont été menées toute la matinée avant que ce dossier ne soit introduit dans la soirée en plénière pour son étude. Des débats houleux ont été enregistrés au sein de l’hémicycle puisque deux camps adverses ont été observés. Le premier camp, celui des députés de la majorité présidentielle, s’est opposé à la procédure qui a conduit à cette interpellation. Selon lui, et à en croire le rapport produit par la commission compétente, cette interpellation est irrecevable parce que tout d’abord la procédure ne serait pas respectée. En outre, il avance qu’un député des G et F avait déjà lu une déclaration en plénière par rapport au sujet. Par conséquent, ils ont menacé de saisir la Cour constitutionnelle qui sera appelé à juger de la recevabilité de ce dossier.
Par contre les députés de l’opposition n’ont pas eu froid aux yeux pour dénoncer les dérives du gouvernement et précisément ceux du ministre des travaux publics Nicaise Fagnon. Pour éviter ces genres de menaces qui portent atteinte à la liberté et l’unité nationale.

C’est au terme des débats que le député Sylvain Zohoun demandera une suspension de 10 minutes pour une concertation au niveau de son groupe parlementaire. A la reprise  le président de l’Assemblée nationale mettra le dossier aux voix. Contre toute attente, c’est à l’unanimité que les députés ont voté cette interpellation du chef de l’Etat, hormis  le député Thomas Ahinnou des Fcbe qui a voté contre et deux autres qui se sont abstenus. Probablement que dans les jours à venir, le chef de l’Etat ou un membre du gouvernement délégué répondra à cette interpellation devant la représentation nationale conformément aux dispositions de l’article 71 de la Constitution.

Ismail Kèko

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