L’Election présidentielle de 2011

Nécessité d’un choix raisonné pour l’opposition

"Il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions.
L’esprit de l’homme invente ensuite le problème.
André GIDE
"
L’opposition au régime du Président Boni YAYI aurait une quelconque chance de l’inquiéter si, comme en 1996, tous ses leaders s’unissent derrière un seul candidat. Elle tarde déjà à opérer ce choix décisif lors donc que c’est aller à l’abattoir politique que d’affronter cette échéance en rangs dispersés.

Comment réussir la prouesse de parvenir à se regrouper derrière un seul porte-étendard ? La question n’est pas banale, et surtout l’apparence ici en l’occurrence est bougrement trompeuse. En effet, primaires ou pas, sondages d’opinion ou non, ce n’est pas le présidentiable du G4 et Force Clé qui semble le mieux placé en termes de suffrages possibles en 2011 qui constitue forcément le meilleur choix. Car nous savons déjà que comme il n’y a ni miracle, ni génération spontanée en politique, ce sera évidemment Maître Adrien HOUNGBEDJI qui viendrait en tête, suivi respectivement de Léhady SOGLO, Antoine Kolawolé IDJI, Lazare SEHOUETO et éventuellement Emmanuel GOLOU.  Oh non ! Le bon candidat n’est pas le meilleur lorsqu’on raisonne en termes de stratégie à long terme (élections présidentielles de 2011, sinon de 2016 et pourquoi pas 2021). En effet, pour Maître Adrien HOUNGBEDJI, c’est malheureusement la dernière cartouche après quatre essais infructueux.  Si l’on raisonne donc dans l’optique d’une stratégie à long terme, on fera cette hypothèse intelligente et stratégiquement payante, que si d’aventure le candidat choisi ensemble pour affronter Boni YAYI en 2011 n’arrive pas à le battre, qu’à cela ne tienne. Il se tiendra automatiquement prêt pour affronter avec beaucoup plus de chances de succès la présidentielle de 2016. Une analyse factorielle dans les règles de l’art m’a conduit à mettre en évidence les conditions suivantes que le candidat unique de l’opposition G4 et Force Clé doit remplir :
–    Il faut qu’il soit assez jeune en 2011 pour pouvoir se présenter encore en 2016 et même en 2021 ; dans l’hypothèse probable que l’opposition ne parviendra pas à battre Boni YAYI en 2011.
–    Il faut qu’il ne soit pas du vieux sérail politique dont est visiblement fatigué le peuple béninois : en tout cas, pas candidat à toutes les élections présidentielles du Renouveau démocratique sans jamais pouvoir ramasser la mise ; ce qui évidemment tisse autour de sa personne une image de "looser" et d’éternel candidat incapable de gagner.
–    Il faut qu’il soit dans une fonction exécutive où il aura acquis de solides expériences dans la gestion des finances publiques et des ressources humaines, là où le député ne se contente que de parler et de voter des lois. 
–    Il faut qu’il ne soit pas handicapé par le fait d’avoir été rejeté par une grande majorité des électeurs lorsqu’il s’était agi en 2006 de choisir pour qui des deux candidats, Boni YAYI ou Adrien HOUNGBEDJI, voter au second tour. En effet, il est peu sûr que ceux qui ont rejeté férocement HOUNGBEDJI en 2006 face à Boni YAYI, changent d’avis en 2011.
–    Il faut qu’il soit dans le carré d’as des présidentiables de 2006, c’est à dire avoir été parmi les quatre premiers (les 4 grands).
La prise en compte combinée de tous ces critères fait donc éliminer Maître Adrien HOUNGBEDJI, le leader du PRD, comme le porte-étendard de G4 et Force Clé, mais nous fait sortir de notre logiciel SPSS Léhady Vinagnon SOGLO comme candidat idéal unique de l’opposition !
Certes, on arrivera difficilement à convaincre Maître Adrien HOUNGBEDJI de s’effacer au profit de son jeune frère Léhady SOGLO qui, s’il n’arrive pas à nous faire changer de chauffeur à cette échéance, sera ipso facto maintenu comme le joker à même d’accéder au Palais de la Marina en 2016.
Tout le monde doit répéter à Maître Adrien HOUNGBEDJI que s’il est frappé par le critère d’âge pour la magistrature suprême, il ne l’est pas pour d’autres hautes fonctions de la République, comme celles de la présidence de l’Assemblée Nationale, de la Cour Constitutionnelle, de la Cour Suprême, etc.. Il faut que pour une fois en Afrique l’intelligence et la raison guident les hommes politiques de l’opposition ; sans crainte que pour les partis du G4 et Force Clé, les acrimonies et les inimitiés personnelles parviennent à vicier ces considérations rationnelles qui rentrent dans une stratégie à long terme pour la conquête de la magistrature suprême ; au lieu d’aller gaspiller à nouveau des centaines de millions pour rien !

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Le temps presse Messieurs. Pendant que vous hésitez, incapables de prendre une décision pertinente, le régime en place renforce de jour en jour son emprise sur le terrain. En tout cas, si vous l’affrontez en rangs dispersés en 2011, vous recevrez une déculottée politique dont vous vous souviendrez longtemps !
Par Dénis AMOUSSOU-YEYE, professeur à l’UAC
Damyeye.unlog.fr

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