Victor Topanou à propos du limogeage de l’ex-ministre des Finances

« Lawani a violé la charte gouvernementale »

Au cours du point de presse qu’il a donné hier, le ministre porte-parole du gouvernement a donné la version officielle du gouvernement au sujet du limogeage de son ancien collègue des finances, Soulé Mana Lawani. Ce dernier a, en croire le développement de Victor Topanou, a violé la Charte gouvernementale qui leur sert de bréviaire.

Il est essentiellement reproché à l’ancien ministre des finances et de l’économie d’avoir violé les points 1, 2 et 5 ( le point 1, de la primauté des actes, le point 2, de le responsabilité  et le point 5 qui connaît de la solidarité gouvernementale) de la charte gouvernementale en co-signant sans s’en référer au Conseil des ministres un arrêté instituant les primes exceptionnelles de motivations pour les agents des différentes structures du ministère de la santé sans s’en référer au conseil des ministres. Une faute grave vu que cette décision induit une incidence  financière qui s’élève à 7 milliards par an. Surtout en cette période où la trésorerie publique subit  de plein fouet les affres de la crise financière mondiale. C’est le premier niveau de faute. Le second niveau, est que la loi portant statut général des agents de la fonction publique prévoit en son article 125, toutes les primes à allouer sans en citer celles exceptionnelles de motivations qu’institue l’arrêté n°2348/ms/mef/dc/sgm.  C’est donc au regard de tout ceci que le ministre Topanou a rejeté avec indignation les inexactitudes que brandit la presse pour justifier le limogeage du ministre Lawani. Il balaie en effet du revers de la main ce que d’aucuns appellent l’illustration d’une crise au sommet de l’Etat. Il rétablit le ministre des finances dans son honneur quant aux rumeurs qui font état de ce qu’il a été remplacé pour cause de malversations. Il dénoncera également ceux qui font circuler que c’est la directrice de cabinet de Soulé Mana Lawani qui lui succèdera à la tête du ministère des finances. Après avoir relevé ces inexactitudes, le ministre Topanou a rappelé qu’au cours de son conseil extraordinaire tenu avant-hier, le gouvernement a décidé de l’abrogation sans délai de l’arrêté querellé et d’accélérer les travaux de la commission d’harmonisation des primes dans la fonction publique. Il va rassurer par ailleurs les agents du secteur de la santé de ce que le gouvernement reconnaît l’importance de ce secteur et y a investi depuis 2006 la bagatelle somme de 203 milliards F Cfa dont 40 pour les équipements et le reste pour le compte des salaires.

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Sur le premier volet, le ministre a laissé entendre que dans un bref délai, l’inspection générale d’Etat (Igf) pour vérifier leur utilisation. Le gouvernement s’engage dans le même temps à payer aux 8.000 agents restants à leur payer ces primes de façon échelonnée à savoir : 50% qui ont cours depuis mardi dernier, 25% en juin 2010 et le dernier quart à la même période de l’an 2011. Victor Topanou lancera pour finir un appel solennel aux agents de santé à reprendre le travail pour le bonheur des populations.
Benoît Mètonou

 

Charte de fonctionnement du gouvernement

Préambule
Nous membres du Gouvernement, parties à la présente Charte qui porte le TITRE de « CHARTE DE FONCTIONNEMENT DU GOUVERNEMENT »

* Considérant la Constitution du 11 décembre 1990 aux termes de laquelle «la conscience, la compétence, la probité, le dévouement et la loyauté dans l’intérêt et le respect du bien commun» sont des objectifs essentiels à la réalisation des aspirations légitimes du peuple béninois ; Rappelant la décision prise lors du séminaire gouvernemental des 13 et 14 Avril 2006 tenu à Cotonou, relative à l’élaboration d’un avant-projet de Charte de Fonctionnement du Gouvernement, prévoyant l’institution de la culture permanente de valeurs morales et citoyennes face au défi majeur que constitue le changement . Investis de la confiance du peuple pour la noble mission de construction d’une nation prospère. Acceptant solennellement de nous consacrer entièrement à la réussite du programme du Président de la République en vue d’un développement socio-économique durable et de la consolidation de la démocratie.Souscrivons aux dix valeurs cardinales ci-après :
1. La Primauté de l’intérêt général : Toute décision, toute action ou toute tâche doit s’inscrire et être menée dans l’optique de l’intérêt public, selon les exigences et normes de rigueur et de qualité que justifient les ressources disponibles. Tout membre du Gouvernement doit y veiller à son propre niveau ainsi qu’au sein du département dont il a la charge.
2. La Responsabilité : Chaque membre du gouvernement s’engage à accorder une importance capitale à sa charge et à toute mission qui lui est confiée ; il/elle en assume la réussite ou l’échec selon le principe de l’imputabilité.
3. L’Intégrité : En tant que modèle social et de responsabilité, tout membre du Gouvernement s’engage à cultiver une éthique publique qui l’honore et contribue à la dignité du Gouvernement dans son ensemble.
L’incorruptibilité est une règle partagée.
4. L’Equité : Dans le respect des différences, les membres du Gouvernement travaillent dans un esprit de justice et d’équilibre en leur sein, et dans leurs départements respectifs. L’équanimité doit être promue dans les pratiques publiques.
5. La Solidarité : Toute décision ou tout acte du Gouvernement est régi par le principe de collégialité et engage chaque membre dans sa mise en oeuvre.
6. La Transparence : Chaque membre du Gouvernement cultive et pratique la bonne gouvernance dans le sens du respect strict des lois et règles de la République en vue d’un relèvement moral et d’une efficience économique dans les actions publiques.
7. L’Ouverture d’esprit : Le dialogue objectif, basé sur des idées républicaines, la courtoisie et les sources d’information fiables, doivent, guider tout processus de prise de décision.
8. La Civilité : Chaque membre du Gouvernement s’engage à pratiquer et à promouvoir les règles de bienséance et de courtoisie administrative qui constituent les conditions de base d’une atmosphère de productivité optimale de toute entreprise.
9. La Confiance : Dans l’option d’une efficacité des actions publiques, et sans déjuger de la valeur de l’autocontrôle et du contrôle, chaque membre cultive et pratique la confiance en soi, en ses collègues et ses collaborateurs.
En outre, tous les membres du Gouvernement s’engagent à observer en toute circonstance, à l’égard du
Président de la République, la déférence due à son rang.
10. La Reddition de compte : Dans le strict respect des règles établies, en respect du droit à l’information du peuple souverain, chaque membre du Gouvernement s’engage à rendre compte de sa gestion et des actions de son département dont les résultats lui sont imputables au prime abord.

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