Que cache la création de la commission Pognon ?
Une commission d’enquête présidée par M. Stanislas Pognon a été mise sur pied par le Conseil extraordinaire des ministre du vendredi dernier sur la rocambolesque affaire Cen-sad. Ce qui ne manque pas de susciter des inquiétudes et surtout des interrogations sur le bien-fondé de ladite commission.
La commission créée par le Conseil des ministres a pour mission « d’évaluer les coûts, surcoûts et surfacturations, de clarifier les rôles et responsabilités des différents acteurs dans le dossier ». La première question qui vient à l’esprit est de savoir ce que devient le rapport de l’Inspection générale de l’Etat. Ou encore devrait-on comprendre que ledit document soufre d’un certain nombre d’insuffisances ? Et autre interrogation : que contient en réalité ce fameux rapport ? Au sein de la nouvelle commission, il figure le président de l’Inspection générale d’Etat (Ige). Dès lors, on se demande ce qu’il peut apporter de nouveau à l’enquête qu’il n’a pas encore dit dans son rapport initial. Sans vouloir douter de la probité des membres de cette commission, mais il y a quelque chose de pas très claire dans cette histoire. Normalement, le rapport de l’Ige ne suffit-il pas pour que la justice fasse son travail ? N’est-ce pas à la justice de poursuivre les investigations ? Quel statut ou valeur juridique aura ce rapport ? Peut-il servir de base légale pour que les mis en cause soient poursuivis devant la justice ? Autant de questions que suscite la création de cette commission d’enquête.
Pour certains, il n’y a aucun doute, les résultats de cette commission d’enquête ne révéleront rien de nouveau. Surtout pas à une certaine implication du chef de l’Etat comme le suppose une frange de la classe politique et du peuple. Est-ce donc cela qui est craint ? Seuls Soulé Mana Lawani et François Gbènoukpo Noudégbessi, en décidant de parler, pourront situer le peuple sur le rôle de chacun dans cette sulfureuse affaire.
B. M.
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