Célestine Zanou met à nu les dérapages du régime du Changement
Célestine Zanou, opposante au gouvernement du président Boni Yayi, a donné une conférence de presse hier au Novotel hôtel Orisha où elle a mis à nu les tares du régime en place. C’était en présence de plusieurs personnalités politiques.
« Les dérapages du Changement face aux acquis du renouveau démocratique ». C’est le thème principal de la sortie médiatique de Célestine Zanou, ce jeudi à Cotonou. Ceci lui a permis de dénoncer toutes les dérives du régime du président Boni Yayi. Dans un premier temps, elle a relevé un pilotage économique désastreux du gouvernement. Selon ses déclarations, une bonne gestion de la chose implique le respect des procédures administratives et financière de passation des marchés publics, la lutte contre la corruption, l’utilisation optimale des ressources humaines et la mise en place d’un cadre d’actions. Contrairement à ces principes de base, Célestine Zanou a noté la gestion hasardeuse des finances publiques caractérisée par les ordres de paiement passés de 10 milliards en 2006 à plus de 22 milliards en 2008 et les décaissements non autorisés par l’Assemblée nationale.
Toujours dans le sillage, elle a fustigé la passation des marchés gré à gré qui est devenue la règle, sous prétexte de prétendus travaux urgents, prioritaires et indispensables. Selon ses propos, la mauvaise gestion économique sous le président Boni Yayi se caractérise par un secteur privé sacrifié ou marginalisé, l’absence d’un programme de gouvernement et l’échec total de la lutte contre la corruption. Par ailleurs, la conférencière n’a pas oublié de relever le traitement social inégalitaire sous le président Boni Yayi. Elle a constaté des politiques sociales improvisées et à relents électoralistes, la région et la religion sur un tapis d’allégeance politique au chef en remplacement de la compétence, la réduction des ministres et autres hauts fonctionnaires à de microcosmes villageois. De même, Célestine Zanou a démontré que le débat politique est biaisé. « L’option du pluralisme démocratique exige de tous, le respect du principe du débat contradictoire. Il va sans dire qu’aucun pouvoir établi ne peut se considérer comme détenteur de la vérité absolue… », a-t-elle déclaré. A cet effet, il a dénoncé le bâillonnement de la presse béninoise dans sa grande majorité avec la signature de contrats aux clauses plus évocatrices de la volonté des hommes du pouvoir, la monopolisation des médias par le gouvernement, les menaces sur les libertés syndicales reconnues mondialement sous des prétexte fallacieux défendus par un ministre de l’Intérieur, le retour des démons de la division. Parlant toujours des lacunes du pouvoir en place, Célestine Zanou a fustigé le recul du sens de l’Etat.
Selon ses déclarations, ce mal se caractérise par l’absence d’une conscience claire de la souveraineté, le choix des hommes à des postes de responsabilité sur la base du clientélisme et de l’appartenance à la même chapelle, le manque de clairvoyance dans l’établissement d’une échelle des priorités de l’Etat, le non-respect des lois et des institutions de la République. Pour Célestine Zanou, il faut impérativement changer les donnes politiques, car les actuelles autorités du pays ont pris la direction du mur dans leur gestion de la chose. Elle s’est dite déterminée à poursuivre la lutte jusqu’à ce que la cause du peuple soit entendue.
Jules Yaovi Maoussi
Laisser un commentaire