Démission du leader charismatique de la Rb

R. SogloRosine Soglo a le dos au mur

La crise à la Renaissance du Bénin (Rb) a atteint son paroxysme avec la démission spéculaire de son président d’honneur, Nicéphore Soglo. La présidente de ce parti, Rosine Soglo, aura toutes les difficultés du monde, car il ne lui reste qu’une coquille vide à gérer.

Après le départ de Nicéphore Soglo de la Renaissance du Bénin (Rb), que reste-t-il en définitive à Rosine Soglo, la présidente du parti ? Rien. Autrement dit, elle va gérer désormais une marmite sans contenu. Au sein de l’opinion publique, c’est l’ancien président de la République qui fait la force de cette formation politique. C’est à cause de lui que les populations votent la Rb aux différentes élections. Même Rosine Soglo jouit de la popularité de son époux, leader charismatique du parti politique qu’elle dirige. C’est comme au-delà de Nicéphore Soglo, la Rb n’est rien. Si ce dernier partait définitivement, ce serait la triste fin d’une entité politique qui a marqué l’histoire politique du pays, au lendemain de la conférence nationale de février 1990.

Publicité

Cela fait rappeler l’histoire de la philosophie. Au fil des années, les sciences positives telles que la physique, la biologie, les mathématiques, la sociologie, la géologie s’y sont dégagées. Cette matière a été vidée de son contenu. Aujourd’hui, elle se limite à une simple réflexion critique. Cette caricature peut trouver sa raison d’être dans le parcours du parti des Soglo géré depuis des lustres de manière clanique et familiale. En 1994, la Rb était un grand parti. En son sein, il y avait de grosses cylindrées. Elle a permis au président Soglo d’avoir un nombre impressionnant de députés à l’Assemblée nationale aux élections législatives de 1995, malgré toutes les stratégies de ses adversaires. Guy Adjanohoun, Maxime Houédjissin, Nathanael Bah, Georges Guédou, Valentin Houdé faisaient la pluie et le beau temps de ce parti. La Rb était une puissance jusqu’aux élections de 1999 où elle a obtenu 27 sièges au Parlement, alors que Nicéphore Soglo n’était plus au pouvoir. Quelques temps après, le parti enregistre ses premiers départs. C’était la vague de Valentin Houdé et de cinq députés démarchés par le régime Kérékou pour faire la loi sur l’avancement au mérite. Ensuite, le feuilleton Bah est venu tout bouleverser. Ils ont été exclus pour simplement avoir voulu créer un autre groupe parlementaire, afin que leur parti soit bien représenté en conférence des présidents. Avant la fin de cette législature, la Rb a perdu beaucoup de plumes. La dernière vague est celle de Candide Azannaï, Maxime Houédjissin et consorts. Ils ont été exclus pour avoir osé s’opposer à Rosine Soglo.

Méthodes machiavéliques

Pendant des années, Rosine Soglo a participé à la ruine de son parti par ses excès de zèle, sa rigueur aveugle, sa gestion clanique. Elle a instauré une dictature qui lui a marché de 1994 à ce jour. Elle a broyé tout le monde sur son passage. Des caciques de la Rb l’ont abandonnée. Mais cela se faisait au su et au vu du président Soglo. Aujourd’hui, lui-même fait les frais de ce qu’il a cautionné pendant longtemps. Comme les autres, il démissionne. C’est la loi de la nature. Tout ce qui reste est la démission de Rosine Soglo, elle-même, pour que le parti soit définitivement enterré ou renaisse de ses cendres.

Jules Yaovi Maoussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité