Direction de cabinet de la présidence de la République

Dako limogé, Véronique Brun Hatchémè gratifiée

(Ouin-Orou nouveau Secrétaire général de la présidence)
La direction du cabinet du président de la République a changé de titulaire. En lieu et place de Nestor Dako, c’est Mme Véronique Brun Hatchémè qui a été nommée. Une nomination que certains estiment être la rançon de bons et loyaux services rendus par la brune aux Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe).

Boni Yayi vient de passer un coup d’éponge à la tête de son cabinet. C’est Mme Véronique Brun Hatchémè qui prend désormais les rênes de ce poste très stratégique en remplacement de Nestor Dako. Ceci est un couronnement quand on sait que très peu de femmes parviennent à ce niveau de décisions au sommet de l’Etat. Il faut noter qu’avant elle, Célestine Zanou est la première femme à entrer dans l’histoire en occupant un tel poste. En effet, pendant quatre ans, elle a été la directrice de cabinet du président Mathieu Kérékou. C’est de son propre gré qu’elle mettra fin à ses fonctions en démissionnant. Véronique Brun Hatchémè est donc la deuxième femme à connaître une telle ascension dans l’appareil étatique béninois. Cependant, les Béninois se souviennent d’elle comme celle qui a offert, aux prix de rocambolesques acrobaties, la mairie d’Abomey-Calavi à la mouvance présidentielle, les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Dès lors, la question de savoir si c’est l’heure de la moisson qui a sonné pour l’ancienne préfète des départements de l’Atlantique et du Littoral, est sur toutes les lèvres. C’est vrai qu’après son départ de la préfecture de Cotonou, elle est a été nommée comme Chargée de mission du président de la République. Un obscur poste qui de l’avis de certains, n’était pas à la hauteur du service rendu. Peut-on donc dire que la consécration est alors enfin au rendez-vous ?
L’autre question qui taraude l’esprit des défenseurs de l’approche genre est de savoir si elle pourra faire véritablement l’affaire. Car, celle qui l’a précédé à ce poste a mis la barre assez haute, selon ceux qui la connaissent. Et ce, grâce à ses espériences tant des institutions internationales que de l’administration publique béninoise. Toutes choses dont souffrirait la nouvelle directrice de cabinet   à part son parcours dans la fonction publique. Fera-t-elle honneur aux femmes ? Saura-t-elle résister aux pressions venant de toutes parts et qui pourraient l’amener sans qu’elle ne sache à compromettre la République ? On peut déjà se dire que vu le patron qu’elle a, elle a intérêt. Car, c’est connu que l’homme peut nommer le matin et limoger le soir.
Celui qu’elle vient remplacer, chrétien évangélique de premier ordre, incarnait jusque-là, la mainmise de ce courant religieux sur le pouvoir. Nommé à la mort de feu Ahamed Akobi comme directeur de cabinet de la présidence, il fera un séjour à la tête du ministère de la justice en remplacement de Abraham Zinzindohoué, où il a laissé un souvenir des plus négatifs : celui d’avoir demandé à son chauffeur d’écraser les travailleurs de son ministère qui manifestaient sur son passage. Le remaniement suivant, il fut débarqué mais retournera à son poste de directeur de cabinet. Selon certaines indiscrétions, il était sur la sellette depuis quelques temps. L’élément déterminant de son limogeage aura été le flottement enregistré dans la cérémonie d’installation des nouveaux membres de la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (Haac). Mais, dans les milieux politiques proches du pouvoir, on estime que cet argument est trop léger pour faire partir Nestor Dako, pendant que d’autres font davantage sans être inquiété.  

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Enfin un Secrétaire général du gouvernement

Sans titulaire depuis le 22 octobre dernier où Victor Topanou qui occupait le poste est entré au gouvernement, le secrétariat général du gouvernement est désormais pourvu. C’est au directeur adjoint de cabinet du président, André Ouin-Orou que revient cette charge. Ancien préfet des départements de l’Alibori et du Borgou, il est connu pour être un homme de l’ombre. On note également qu’avec le limogeage de Nestor Dako de son poste de Directeur de cabinet et la nomination de son adjoint au poste de secrétariat général du gouvernement, le président Boni Yayi a décapité son cabinet. L’efficacité sera-t-elle désormais au rendez-vous ?

Benoît Mètonou

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