Gestion de l’aide de l’Etat à la presse

La Haac s’apprête à dilapider 700 millions

A deux semaines de la fin de son mandat, la Haute autorité de l’Audiovisuelle et de la communication (Haac) 4ème mandature a décidé d’attribuer l’aide de l’Etat  à la presse  privée, exercice  2007-2008. La commission de gestion de cette aide s’est même déjà réunie vendredi dernier pour dépouiller les offres. Dans le rang des patrons de presse c’est la consternation, puisque la plupart avouent n’avoir pas reçu l’information du dépôt des offres. La question qui se pose est pourquoi la Haac se précipite-t-elle pour faire en deux semaines ce qu’elle s’est refusée de faire en cinq ans de mandat ?
En fin de semaine dernière, la nouvelle s’est répandue, telle une traînée de poudre et beaucoup de patrons de presse l’ont reçue comme un coup de massue à la nuque: la Haac  d’Ali Zato, à deux semaines de la fin de son mandat de cinq ans, s’apprête à dépouiller les offres  pour l’aide cumulée des années 2007 et 2008. Aussitôt, tous les canaux de communications ont été utilisés pour demander aux conseillers de l’organe de régulation de la liberté de presse de surseoir  à leurs assises prévues pour vendredi dernier. La raison avancée par la plupart des responsables d’organes de presse est simple: l’information du dépôt des demandes d’aide ne leur a pas été communiquée. D’habitude, la Haac procède par deux étapes. Dans un premier temps, la commission d’attribution de l’aide se réunit pour en définir les modalités. Ses travaux sont sanctionnés par un communiqué qui fait l’objet d’une large diffusion  dans les organes de presse. Des copies  sont dûment expédiées à tous les patrons de presse à cet effet. Deuxième étape : un appel à candidatures est lancé à tous les patrons de presse pour les inviter à déposer les dossiers de demande et généralement, un délai est fixé pour le dépôt desdits dossiers.  Délai toujours prorogé  selon la pratique de ces dernières années pour  prendre en compte les retardataires. Cette année 2009, dernière année du mandat de cette Haac, seule la première étape de la procédure a été respectée. La plupart des patrons de presse disent  n’avoir jamais  reçu l’invitation à déposer les offres. Nous,  à La Nouvelle Tribune en tout cas,  sommes prêt à apporter toutes les preuves qu’aucune invitation à déposer les dossiers n’est parvenue à notre siège. Du côté de la Haac on s’en étonne, puisqu’on dit avoir reçu des dizaines de dossiers dont certains venus du Bénin profond. En privé pourtant,  certains proches de la Haac avouent qu’il n’ya pas beaucoup de dossiers venus de Cotonou où sont concentrées la plupart des organes de presse.

Empressement suspect

Alors questions : pourquoi cette précipitation de la Haac à statuer sur  l’aide qui concerne deux années déjà passées, (soit 700 millions de nos francs), à moins de deux semaines de la fin de son mandat? Pourquoi refuser de proroger le délai de dépôt de demande d’aide, contrairement à la pratique  admise  par tout le monde  ces dernières années, alors que  le constat est fait que la plupart des organes de presse de Cotonou n’ont pas déposé de demande ?

Publicité

Pourquoi Ali Zato et les siens tiennent tant à procéder au dispatching avant leur départ. Que cache cette volonté des membres de cette institution ? De sources proches de la commission de gestion, il paraîtrait que les séances sont grassement rémunérées. Est-ce là la source de tant de précipitation ? Tous les professionnels des médias veulent bien comprendre. Et pourquoi ce silence de la part des associations de défense des professionnels des médias. Avec l’espoir qu’il n’y a aucune connivence entre elles et la Haac, elles se doivent de réagir. A l’heure où beaucoup d’entreprises de presse sont asphyxiées par des contrats qui aliènent leur liberté, on ne saurait comprendre que cette aide qui provient de l’argent du contribuable Béninois  soit gérée de manière sélective. q Benoît Mètonou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité