Haac 4ème mandature

Les propositions du Synapromeb pour un mandat fructueux

Lettre ouverte du SYNAPROMEB à la HAAC 4ème mandature
Cotonou, le 29 juillet 2009
Monsieur le Président de la HAAC,
Messieurs les Conseillers,

Lundi 20 juillet dernier, vous preniez service en qualité de Président et de Conseillers de la HAAC 4ème mandature. Le Syndicat national des Professionnels des Médias du Bénin (SYNAPROMEB) associe sa voix aux nombreuses autres pour vous exprimer ses chaleureuses félicitations et ses vœux de plein succès pour que, comme l’a dit le président Théophile Nata, la presse béninoise soit « libre et hautement responsable ».

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Cela dit et sans avoir la prétention aucune, encore moins le pouvoir de vous indiquer ce que vous avez à faire, le SYNAPROMEB voudrait humblement et respectueusement vous proposer, par la présente, quelques pistes à explorer et qui pourraient, à notre avis, contribuer à la réussite de votre mandat.
Notre objectif, en vous disant ceci maintenant au lieu de vous laisser peut-être le temps d’habiter vos nouvelles fonctions, d’en prendre toute la mesure, n’est nullement de manquer à votre honneur, mais de mettre le doigt sur quelques plaies de notre profession ou de vous les rappeler afin que ceux parmi vous qui connaissent à suffisance les problèmes qui la minent, n’aient pas le temps de les oublier et que ceux qui ne les connaissaient pas s’en fassent une idée dès maintenant. Du reste, les épreuves subies récemment par des organes de presse (Golfe TV et ORTB) puis par notre confrère Sulpice Oscar Gbaguidi constituent de sérieux indicateurs et une entrée en matière préoccupante pour vous.

Monsieur le Président,
Messieurs les Conseillers,

Vous entrez donc en fonction à un moment où non seulement le débat sur la gestion de l’aide de l’Etat à la presse privée fait rage, où la grande majorité des professionnels des médias du Bénin, du secteur privé notamment, tirent dangereusement et fatalement le diable par la queue, mais aussi et surtout où la liberté de presse n’est pas forcément au mieux de sa forme. On devra même dire qu’elle se porte mal avec des menaces sur des organes de presse et, pis, l’agression d’un journaliste. Le tout, dans la semaine même de votre entrée en fonction, comme pour vous dire que la tâche ne sera pas de tout repos. Là-dessus, il nous semble juste et honnête de saluer votre démarche novatrice qui a consisté à vous déplacer vers les organes concernés. Cette promptitude et cette sollicitude devront, à notre avis, être réitérées chaque fois que de besoin. Mais l’adage enseigne que si l’on ne veut pas élever des poussins, il faut tuer la mère poule. Ce qui, en l’espèce, revient à dire qu’il faut entreprendre des actions en amont pour éviter d’avoir à gérer des situations critiques en aval. Ainsi, nous semble-t-il, votre mandature, au-delà de ce qu’elle veillera à ce que les professionnels des médias fassent bien leur travail, gagnerait à sensibiliser les autorités politico-administratives, les leaders d’opinions et autres, au besoin de protection, de respect et de sécurité dont le métier de maniement de la plume, du micro ou de la caméra a besoin. Ceci pourrait passer par des échanges directs, la réalisation et la diffusion de spots radio-télévisés ou encore de petits messages à publier dans les journaux. Quand vous aurez fait cela avec assiduité, ces messages commenceront à se sédimenter dans les consciences des uns et des autres, et vous aurez fait œuvre utile, aujourd’hui et pour l’avenir, dans le cadre de la défense et de la protection de la liberté de presse dans notre pays, dans le sens aussi de l’avènement d’une presse béninoise respectée. Mais, après cela, la bataille ne serait pas encore gagnée.
En effet, l’un des avatars de notre corporation réside dans le fait que l’essentiel de ses animateurs, en dehors de ceux qui sont sous-payés, se trouve dans la précarité et dans l’insécurité absolues, sans salaire et sans sécurité sociale, en dépit de la signature, depuis plus d’un an, de la Convention collective devant nous régir. Sur cette question éminemment sociale, nous avons la conviction que la HAAC peut beaucoup pour inverser la tendance à la clochardisation des animateurs de la presse béninoise.

Monsieur le Président,
Messieurs les Conseillers,

Votre mandature pourrait en effet, courageusement, ouvrir le débat de façon officielle, faire un état des lieux objectif et prendre langue avec les promoteurs d’organes de presse. Autrement, certaines déviances que nous déplorons tous continueront d’avoir cours dans notre corporation, étant entendu que l’homme qui a faim n’est pas libre. L’autorité de la HAAC et la volonté qu’elle voudra bien mettre à aborder cette question pourront bien faire avancer les choses dans le sens positif. Ceci pourrait s’accompagner d’un plaidoyer que mènerait votre institution en faveur de l’avènement d’un régime fiscal spécial pour les entreprises de presse.
Par ailleurs, le débat qui se mène depuis un moment sur la gestion de l’aide de l’Etat à la presse privée, mérite que vous vous y attardiez. Le président Ali Zato n’a-t-il d’ailleurs pas dit au président Théophile Nata, à l’occasion de leur passation de service, parlant de l’aide de l’Etat à la presse privée, qu’il lui laissait « une patate chaude » ?
Nous pensons humblement, monsieur le Président, messieurs les Conseillers, que votre mandature gagnerait et la corporation avec, à faire le bilan critique de ce qu’aura été la gestion de cette aide jusqu’ici. Au travers d’un dialogue inclusif, vous percevrez mieux ce qui aura marché et ce qui ne l’aura pas été, puis vous pourrez recentrer le débat, donner une meilleure orientation à la gestion de cette aide.

Enfin, monsieur le Président, messieurs les Conseillers, il y a une question que l’on ne saurait occulter. C’est celle de la carte de presse délivrée par la HAAC. Il est à souligner que cette carte a vocation de carte professionnelle. Voilà pourquoi la mandature précédente avait promis de faire de la sensibilisation autour pour permettre à ses détenteurs de jouir des avantages qu’elle était censée leur procurer. Alors que la première vague de cette carte de la nouvelle génération arrive à expiration en décembre prochain, force est de constater qu’elle n’aura pratiquement, pendant trois ans, servi à rien, surtout pas à assainir la profession comme on l’espérait.

Sur ceux, faudrait-il s’étonner si les professionnels des médias rechignent à débourser encore de l’argent ou même à courir remplir les formalités pour l’attribution ou le renouvellement de cette carte ? Pour éviter que cette situation se produise, il nous semble que votre mandature ait un travail à faire dans le sens de la promotion de cette carte.
Tout cela, nous en sommes persuadés, monsieur le Président, messieurs les Conseillers, vous pouvez le faire, à condition de le vouloir, de vouloir faire faire un bond qualitatif à la corporation.

Avec nos meilleures considérations

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Pour le SYNAPROMEB,
Le Secrétaire général national,

Wilfried Léandre HOUNGBEDJI

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