L’injustice au cœur du changement

L’interdiction de la marche pacifique des femmes du Nouvel élan pour la patrie (Nep-Mixalodo) pose la question de la démocratie au Bénin sous le président Boni Yayi. Elle donne raison à ceux qui déclarent publiquement que l’Etat de droit est menacé sous le changement.

Au-delà de la violation des principes démocratiques, cette manœuvre du pouvoir en place montre que les autorités actuelles du pays cultivent l’injustice. Dans tout le Bénin, les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) organisent des marches de soutien au gouvernement. Ils en font d’ailleurs leur sport hebdomadaire. Il y a quelques mois dans ce pays, des femmes ont marché la nuit pour soutenir le chef de l’Etat. Pourquoi interdit-on celle de la gente féminine du Nep-Mixalodo ? C’est une injustice totale digne des régimes fascistes. Par ces méthodes, le gouvernement en place marche sur la loi et les valeurs de la démocratie. Le comble ici est que c’est la mobilisation des femmes du parti de Paul Gnimagnon qui a fait la prison pendant la période révolutionnaire jusqu’à l’avènement de la conférence nationale de février 1990 qui a été interdite.

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C’est comme si le régime du changement l’empêche de jouir des fruits du combat qu’il a mené et gagné durant des années sous le régime de dictature du Mathieu de 1972 à 1989. Ce faisant, le gouvernement est en train de saboter les efforts et la mémoire de ceux qui ont lutté pour l’instauration de l’Etat de droit au Bénin.A l’allure où vont les choses, il y a lieu de commencer par avoir peur. Aujourd’hui, c’est l’interdiction d’une marche d’un parti d’opposition, la violation des textes de la République, les provocations politiques. Demain, à quelle sauce les Béninois seront mangés ?

Jules Yaovi Maoussi    

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