Paralysie dès ce jour de l’administration

Yayi menace, les syndicalistes persistent

Décidément, le gouvernement du président Boni Yayi a opté pour l’affrontement avec les syndicats. Après avoir interdit  leur marche de protestation dans le cadre de l’affaire Cen-Sad, le chef de l’Etat prend aujourd’hui des mesures coercitives contre les mouvements de grève que les centrales syndicales ont projetés pour ce jour.
Le pouvoir en place a décidé de défalquer sur les salaires des travailleurs grévistes et d’autres dispositions sont prises pour briser leur grève. Malgré tout cela, les responsables syndicaux sont restés fermes dans leur logique en maintenant leur mouvement. Après avoir porté atteinte à la liberté d’expression des syndicats en interdisant leur marche, le pouvoir du changement s’en va s’attaquer à l’une des armes sacrées de tout travailleur, la grève. A l’allure où vont les choses, il n’est pas trop d’affirmer qu’entre les deux camps, la guerre est ouverte, car les portes de sortie de crise sont déjà pratiquement fermées. Le bras de fer semble désormais inévitable, puisque apparemment, le chef de l’Etat a épuisé ses cartes. Ce qui fait qu’il est obligé de pratiquer la politique du bâton pour intimider les travailleurs. Lentement mais sûrement, on va vers le spectacle des années 80, surtout que les caisses de l’Etat virent au rouge actuellement.
Jules Yaovi Maoussi

Communiqué

Après la marche avortée du 21 juillet 2009 pour protester contre la mauvaise gouvernance dans le dossier CEN-SAD, les Organisations syndicales (Cstb, Csa, Cgtb, Cosi, Unstb et FESYNTRA-Finances) projettent d’observer» à compter du mardi 28 juillet 2009, un arrêt  collectif de travail de 48 heures dans tous les secteurs pour « exiger du Gouvernement le respect scrupuleux des libertés démocratiques et syndicales ».
Ces mouvements de protestation ont été décidés malgré une séance d’information tenue par le Chef de l’Etat avec les responsables de ces organisations syndicales et en dépit de ce qu’une Commission indépendante est actuellement à pied d’œuvre pour approfondir les investigations et clarifier les responsabilités de tous les tenants et aboutissants de cette situation de mauvaise gestion déplorée par tous.
Face à une telle obstination, le Gouvernement tient à souligner le caractère illégal, illégitime et inutile de ces mouvements de protestation qui n’ont pas pour but la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs qui ne sont nullement menacés.
L’illégalité, l’inutilité et la fantaisie sont d’autant plus manifestes que cette marche et cette grève veulent défoncer une porte déjà ouverte, à savoir protester contre la mauvaise gestion du dossier CEN-SAD qui a déjà fait ou fait encore l’objet:
– d’investigation par l’Inspection Générale d’Etat ordonnées librement par le Chef de l’Etat;
– d’enquêtes supplémentaires pour mieux situer les responsabilités en vue des sanctions disciplinaires et poursuites judiciaires à engager contre les personnes  reconnues fautives.
En raison de ce qui précède, et parce que seul le travail est créateur de richesses et porteur de développement économique et social, le Gouvernement lance un appel à tous les travailleurs des Administrations et Entreprises Publiques épris de démocratie, de droit, de justice et de paix, à faire preuve de discernement et à se démarquer nettement du syndicalisme politique et partisan en se rendant normalement à leurs services.
Des dispositions seront prises par l’Etat pour garantir aux travailleurs l’accès à leurs lieux de travail ainsi que leur sécurité. En tout état de cause, le Gouvernen1ent met en garde les Agents de l’Etat et les travailleurs des Entreprises Publiques contre leur participation à cette grève illégitime et illégale qui donnera lieu à retenue systématique sur les traitements et salaires pour les jours non ouvrés pour fait de grève.

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Des instructions fermes sont données à tous les Ministres et au Ministre de l’Economie et des Finances en particulier, ainsi qu’aux Directeurs Généraux des Entreprises Publiques pour procéder à la source aux défalcations qui s’imposent le cas échéant.

Le Gouvernement prend l’opinion nationale et internationale à témoin et demande aux citoyens béninois de lui faire confiance dans sa croisade contre la Corruption dont il a hérité. Il renouvelle son appel à la population en général et aux syndicats en particulier, à cultiver le patriotisme, le sens aigu de responsabilité, l’esprit de discernement et l’intérêt national, en lieux et places des intérêts individuels, égoïstes et partisans.

Cotonou, le 27 juillet 2009
Le premier secrétaire général
Adjoint du gouvernement
Ibraïma Soulémane

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