Protestation contre la cherté de la vie et la mauvaise gouvernance

Le préfet Hêssou interdit la marche des syndicalistes

Prévue pour ce jour, la marche des centrales syndicales a été interdite hier par le préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral, Jules Honorat Hêssou. C’est par un arrêté préfectoral que ce dernier a pris à cet effet.
C’est par arrêté préfectoral n°2/151/dép-Atl-Litt/Sg/Stccd/D3 portant interdiction de marche que M. Jules Honorat Hêssou interdit la manifestation des centrales syndicales Cstb, Csa Bénin, Cgtb, Cosi et Unstb. Le motif évoqué par Jules Hêssou est « Risques de troubles à l’ordre et à la tranquillité publics ». Dans son article 2, il instruit par ailleurs le maire de Cotonou ainsi que les responsables des forces de sécurité à mettre en application ledit arrêté.

Les dénonciations de dictature se confirment-elles ?

En l’espace de cinq jours, le préfet Jules Honorat Hêssou vient d’interdire deux marches de protestation. Déjà samedi dernier, c’est la marche des femmes du parti Nep-Mixalodo qui a été dispersée alors qu’elles avaient obtenu les autorisations légales. Aujourd’hui, c’est celle des centrales syndicales qui est interdite. Le point commun de ces manifestations d’humeur, est qu’elles ne sont pas favorables au régime en place. Dès lors, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur le sort qui est réservé aux libertés d’expression et de manifestation au Bénin sous le régime du changement. On se demande si c’était des marches de soutien aux actions du président Boni Yayi, le préfet aurait trouvé que cela pouvait engendrer des troubles à l’ordre public. Chaque jour qui passe, des actes de ceux qui sont actuellement pouvoir tendent à crédibiliser et à renforcer les dénonciations de dictature faites par les opposants.
D’un autre côté, on ne comprend guère pourquoi, le préfet interdit toute marche concernant la rocambolesque affaire de la Cen-sad.  En effet, déjà le 17 juillet dernier, au lendemain de la demande d’autorisation de marche des syndicalistes, il a pris un arrêté pour interdire toutes manifestations publiques relatives au dossier Cen-sad jusqu’à la fin des travaux de la commission neutre chargée de poursuivre les investigations. Que cache de telles interdictions ? Dans le même temps qu’on empêche les uns de marcher, on n’interpelle pas ceux qui défendent le dossier en faveur du gouvernement sur les différentes chaînes de radio et de télévision.

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N’y a-t-il pas comme une justice de deux poids, deux mesures ? Toujours est-il que de tels agissements n’honorent guère le gouvernement du Dr Boni Yayi déjà empêtré dans la spirale des dénonciations et accusations de mauvaise gestion, de dictature et de régionalisme. Aussi loin que puissent remonter les souvenirs, beaucoup de Béninois ne se remémorent pas ces tristes et honteuses pratiques que sous le régime totalitaire du parti unique. Mais il a fallu que le régime dit du changement s’installe, pour qu’on renoue avec ces comportements d’une époque révolue.

Benoît Mètonou

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