Après la fermeture des carrières de sable

Les jeunes de Sèmè-Podji dans le désarroi

Les autorités, à divers niveaux, ont du mal à gérer l’après-fermeture des carrières de sable de la commune de Sèmè-Podji. Les jeunes, à qui elles avaient fait des promesses mielleuses, sont laissés pour compte

Vingtaine d’années environ, Eric est un ancien jeune exploitant des carrières de sable de Sèmè-Podji. Il se souvient des promesses d’insertion sociale faites à ses anciens amis d’infortune par le gouvernement du président Boni Yayi, appuyées à l’époque par le maire de la localité, Mathieu Gbèdan. Eric se rappelle que les autorités leur avaient promis des crédits pouvant leur permettre de se lancer dans des activités, d’emplois, des aides tous azimuts et d’autres lots de mesures sociales. Plus de sept mois après la fermeture des carrières de sable, rien de ce qui a été dit n’a été réalisé. Eric, ayant abandonné son travail de menuiserie pour l’exploitation du sable marin pendant des années, est tombé dans le désarroi. « Le gouvernement du président Boni Yayi a trompé les jeunes de Sèmè-Podji », déclare-t-il, impuissant face à la misère qu’il affronte tous les jours.
Comme ce jeune, plusieurs exploitants des carrières de sable, privés de leur job, souffrent le chaud et le froid. Ils vivent l’enfer sur terre. Ils ne parviennent plus à subvenir aux besoins de leurs différentes familles. Pour résister à la souffrance, certains se livrent aux travaux champêtres. Là encore, ce n’est pas la fin de leur calvaire. Les dernières pluies diluviennes ont détruit en grande partie leurs récoltes. Les champs de canne à sucre, de tomates et de piment ont été inondés. Ce qui fait qu’ils ont roulé à perte pendant cette saison de pluies. Dès lors, leurs espoirs se sont envolés. Ceux qui ont de motos s’adonnent au métier de ‘’Zémidjan’’. Avec l’arrivée dans le secteur des anciens exploitants de carrières de sable marin, le nombre de conducteurs de taxi-motos a connu une croissance effroyable. Cette situation crée une situation de tension. Ici, ce sont les plus habiles dans la recherche des clients qui parviennent à s’en sortir. Les nouveaux venus, ne maîtrisant le système, ont du mal à retrouver leurs marques dans cette nouvelle jungle.

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Actuellement, les jeunes de la localité sont laissés à eux-mêmes par le gouvernement du président Boni Yayi et le maire de Sèmè-Podji, Mathieu Gbèdan. En conséquence, Djeffa, Ekpè et Podji sont devenus des zones à hauts risques pour les paisibles populations. Le vol, les braquages de toutes sortes, la délinquance et la prostitution des femmes dont les maris ont perdu leur emploi sévissent dans la localité. Les anciens exploitants ne savent plus à quel saint se vouer. Pour l’heure, personne ne sait quand le gouvernement, la mairie de Sèmè-Podji et les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) se réveilleront de leur long sommeil pour les sauver.

Jules Yaovi Maoussi

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