Critique au sujet du fonctionnement des centrales syndicales (de Y. Boni)

Yayi déclare la guerre aux syndicalistes

Dans son entretien accordé à deux chaînes de télévision de la place, le président Boni Yayi ne s’est pas entouré de fioritures pour dénoncer le mauvais fonctionnement de centrales syndicales. Toute chose qui ne va pas arranger le climat déjà délétère entre les deux camps surtout au vu de la susceptibilité des uns.

« … Ils doivent respecter eux-mêmes la gouvernance interne d’abord ». Ces propos tenus par le président Boni Yayi ont été perçus par beaucoup de travailleurs et surtout des syndicalistes comme étant une provocation. L’impression première qu’on a est que le président a voulu régler un compte avec les syndicalistes. Ces derniers, alors que le président a déjà fort à faire avec les divers commentaires de la presse sur l’affaire Cen-sad, se sont aussi invités dans la danse. D’abord, c’est la fédération des syndicats du ministère des finances qui est monté au créneau pour mettre sur la place publique, tout ce était encore dans le rapport de l’Ige. Le gouvernement n’a d’ailleurs pas aimé cela en ce sens qu’avant la conférence, il y a eu une tentative d’étouffer la conférence. Ensuite, ce sont les centrales syndicales qui ont voulu marcher au sujet de la même affaire. Cette manifestation a été interdite et a donné lieu a diverses interprétations. Finalement, la marche fut faite une semaine plus tard mais doublée d’une grève de deux jours.  L’administration a été donc paralysée et l’Etat a eu un manque à gagner de quelques milliards. Or, c’est un secret de polichinelle que le gouvernement a des difficultés de trésorerie par ces temps qui courent. C’est donc d’ans l’ordre des choses que le chef de l’Etat ne soit pas d’accord avec ces syndicalistes qui ne compatissent pas à son malheur. L’occasion était donc toute trouvée pour leur régler leur compte. Mais, c’est sans compter avec la susceptibilité des secrétaires généraux des centrales syndicales. Surtout le nommé Gaston Azou qu’il a cité nommément. Pour beaucoup, le chef de l’Etat aurait du tenir de tels propos et se contenter de rester au-dessus de la mêlée.

Car, en toute vraisemblance, il vient de jeter de l’huile sur le feu.  Il avait déjà mauvaise presse auprès de ces syndicalistes pour qui il est un bourreau de la liberté syndicale. De tels propos ne sont donc pas pour arranger les choses. Si ces derniers n’ont rien dire encore, c’est juste parce qu’ils prennent leur temps afin de donner une riposte qui soit à la hauteur de l’attaque. Il faut donc s’attendre à ce que les jours à venir ne ressemblent à des lunes de miel entre les deux partis.

Benoît Mètonou

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