Vote de la loi anti-corruption

De fortes pressions sur Yayi et les députés

Le gouvernement et la représentation nationale sont actuellement l’objet de fortes pressions de la part des institutions de lutte contre la corruption et de la société, afin que soit votée la loi  sur la lutte contre la corruption. L’adoption de ce document devrait être une preuve de la volonté de la classe politique nationale à faire un geste pour permettre de faire régresser ce fléau. Pour faire voter la loi anti-corruption qui est sur la table des députés depuis mars 2006, la société civile, soucieuse du développement de ce pays, met la pression sur le gouvernement du président Boni Yayi et l’Assemblée nationale. Depuis quelques jours, elle sort ses griffes, afin que des dispositions soient prises pour favoriser l’adoption de cette loi dans les meilleurs délais. L’Observation de lutte contre la corruption (Olc), les organisations de la société civile telles que le Front des organisations nationales contre la corruption, l’Ong-Alcrer, Social Watch-Bénin, le centre Afrika Obota, ainsi que l’ancienne présidente de l’ex- cellule de moralisation de la vie publique, Anne Cica Adjaï et consorts multiplient des sorties médiatiques pour amener le chef de l’Etat et les députés à prendre conscience de la nécessité de l’application de cette disposition contre la corruption. Pour lutter contre ce phénomène, cette loi prévoit des mesures comme la répression, les peines d’emprisonnement, les saisines des biens mal acquis, les condamnations contre corrompus et corrupteurs.

La société civile souhaite que le chef de l’Etat mette la pression sur les représentants du peuple pour que cette disposition soit adoptée, si la lutte contre la corruption est encore son idéal. Il faut noter que le régime du Changement a été décrédibilisé par plusieurs scandales. L’affaire Cen-Sad est venue enfoncer le clou : des milliards ont été dilapidés. D’autres sales dossiers ont porté atteinte à l’honorabilité du chef de l’Etat. Après avoir connu un échec dans le combat contre ce phénomène, c’est la dernière chance du président Boni Yayi de montrer sa bonne foi face au peuple béninois qui ne croit plus en lui.

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Perte de crédibilité

Aujourd’hui, le scepticisme a gagné plus d’un jusqu’à ce que l’ancienne présidente de la cellule de moralisation de la vie publique déclare qu’elle ne croit plus à la lutte contre la corruption (lire l’interview) . De même au plan international, le Bénin risque de perdre sa crédibilité. Le président de l’Olc l’a suffisamment rappelé lors de sa dernière intervention sur Golfe Tv.  Le chef de l’Etat a marché contre la corruption. Il serait incompréhensible qu’il ne fasse rien pour faire voter cette loi. En plus au Bénin, il y a l’Inspection générale de l’Etat, la commission nationale des marchés publics, la commission de régularité des marchés publics, l’Observatoire de lutte de contre la corruption, le Fonac.

Alors, ce n’est pas normal que dans un tel pays, on refuse de faire le dernier pas. Il urge alors que tout le monde se mobilise pour sauver la face, car cela participe à l’amélioration de l’image de marque du pays. En  réalité, le vote de cette loi devait être souhaité par le chef de l’Etat, car cela intervient à un moment où la crédibilité de son régime est fortement affectée par divers scandales financiers. C’est peut-être pour lui le moment de se racheter en prenant ainsi un nouvel engagement auprès du béninois.

Jules Yaovi Maoussi

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