Affaire emprisonnement du maire de Dangbo

Les mises en garde de Fikara et ses collègues G et F

Le refus de libérer le maire de la commune de Dangbo après que le juge ait levé le mercredi dernier son mandat de détention suscite toujours des réactions au sein de la classe politique. En effet, le député Saka Fikara du G13 dont est issu le maire Clément Gnonlonfoun est monté au créneau hier au palais des gouverneurs à Porto-Novo pour donner certaines précisions par rapport à ce dossier.

Il était assisté pour la circonstance de ses collègues des G et F, en l’occurrence le président Idji Kolawolé du Madep, Lazare Sèhouéto de Force Clé, Augustin Ahouanvoébla du Prd, Edayé Jean-Baptiste du Psd et Emmanuel  Voglozin premier adjoint au maire de Dangbo. Ce fut une occasion pour le premier questeur de l’Assemblée nationale de mettre en garde le chef de l’Etat et son entourage pour les dérives qui s’observent dans le pays depuis quelques temps et plus précisément par rapport à la détention prolongée du maire Clément Gnonlonfoun. Selon le député Fikara, «notre pays traverse une période dangereuse pour la démocratie.» Il a cité pour exemples les problèmes liés à la réalisation de la Lépi, le déferlement de la violence par les partisans des Fcbe à Lalo, hier matin à Avrankou et le cas de Dangbo. Il est revenu sur la genèse de la crise à Dangbo, depuis l’envoi d’une lettre au ministre de la décentralisation par les conseillers Fcbe jusqu’aux conditions de détention du maire de Dangbo en passant par la tentative manquée de sa destitution. Pour Saka Fikara, il n’y a jamais eu de détournement car il a expliqué les conditions dans lesquelles les 2.460.000 FCFA ont été décaissés par le Csaf. Selon les propos du député G13, le chef de l’Etat veut terroriser les maires qui ne sont pas de son bord politique. Pour lui, ils veulent maintenir le maire en prison afin de prendre la mairie. « Si Boni Yayi tente de le faire, il faut qu’il vienne avec toute l’armée du pays » a t-il déclaré en signe de mise en garde. Il sera appuyé dans ses propos par le président Kolawolé Idji qui dira que le maire de Dangbo subit le même sort que Séfou Fagbohoun. Pour lui, il faut réagir avant qu’il ne soit trop tard. A en croire ses propos, les juges ont rendu une décision et il faut que le maire soit libéré. « L’emprisonner c’est cherché à emprisonner tout le Bénin». Quant au président Lazare Sèhouéto, il dira qu’on ne peut pas détourner et envoyer deux demandes d’explications au Csaf. Selon lui c’est purement un acharnement politique. Le maire n’est qu‘un symbole, dira t-il, car tout dictateur procède toujours par gradation.

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« Aucun de nous ne peut accepter qu’on ramène notre République à une République bananière » a-t-il martelé pour finir. Le premier adjoint au maire de Dangbo est quant à lui revenu sur les démarches occultes et à coups d’argents qui ont été menées par les conseillers dissidents du maire afin de lui arracher son fauteuil. Selon ses explications, le maire Clément Gnonlonfoun n’a jamais eu l’intention de détourner sinon pourquoi il allait apporter l’information du décaissement des sous par le Csaf au conseil. Pour finir, il demande aux dissidents d’avoir un petit sens de responsabilité et revenir à de meilleurs sentiments pour le développement de leur commune.

Ismail Kèko

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