Les vrais dessous de la rencontre Yayi-Kérékou
(L’ancien président est allé plaider pour son ancienne égérie, Chantal de Souza Idohou)
L’ancien chef de l’Etat, Mathieu Kérékou, a été reçu en audience par son successeur, Boni Yayi, il y a quelques jours. Au-delà des prétendues divergences entre eux, la rencontre entre les deux hommes cache bien d’autres secrets, dont le cas de la dernière protégée de fin de règne de l’ex-président caméléon. Les non-dits de la dernière rencontre entre Boni Yayi et Mathieu Kérékou, mercredi dernier, commencent par être ébruités. De sources bien informées, la visite de l’ancien président à son successeur, avait pour objet principal la situation, quelque peu inconfortable, d’une ancienne proche collaboratrice à lui. En effet, on se souvient, qu’au plus fort de l’influence de dame Chantal de souza Idohou au palais de la République, dans l’entourage immédiat de l’ancien président, son ma ri , le colonel à la retraite Simon Idohou avait été parachuté ambassadeur du Bénin auprès des Nations unies à New York. A son avènement, en 2006, le régime Yayi s’est dépêché de se débarrasser de lui. Mais aujourd’hui, le couple se trouve confronté à deux situations urgentes, d’où l’intervention de l’ancien président, Mathieu Kérékou.
La première situation, précise les mêmes sources, concerne les enfants du couple, dont le visa est arrivé à expiration. Ils sont donc sous la menace d’un rapatriement si rien n’est fait pour les maintenir légalement sur le territoire américain. La deuxième situation, et c’est la plus préoccupante, porte sur le fait que le couple Idohou , dans l’éventualité d’un retour au pays, a des « biens » , plutôt des « cantines » qu’il doit faire rapatrier. Seulement, l’importance de ses « biens » exige qu’ils soient transportés par valises diplomatiques. Mais, le couple n’ayant plus la couverture diplomatique d’antan, il y a lieu de trouver un moyen de le sortir d’affaire. D’où, entre autres solutions envisagées, la proposition à Yayi de le reconduire à son ancien poste.
Protestations et tollés
De sources proches des milieux diplomatiques béninois, la décision de le renommer à la tête de la représentation diplomatique du Bénin près les Nations unies a été accueillie par une avalanche de protestations venant de nombreux diplomates, ainsi que d’un ministre du gouvernement. Le président Yayi, pour qui c’est une aubaine de pouvoir rendre service à Mathieu Kérékou, pour pouvoir rester dans ses bonnes grâces, a insisté pour que quelque chose soit fait. Au bout du compte, il est en train d’être retenu que le colonel à la retraite Simon Idohou puisse être finalement nommé attaché militaire à l’ambassade du Bénin à New York, lui-même étant médecin de profession.
Contrairement à ce qu’on pourrait donc croire, Boni Yayi semble tenir le bon bout en ce qui concerne ses relations avec son prédécesseur. Pour rien au monde le chef de l’Etat ne pouvait se permettre de ne pas répondre aux sollicitations de Mathieu Kérékou dans cette affaire, sachant les rapports privilégiés qui ont existé entre ce dernier et dame Idohou, pendant que le premier était aux affaires. Cela dit, il n’est pas exclu, estime des observateurs, que « l’ex-dame du palais » ait à nouveau droit de cité à la présidence de la République. D’autant que des témoins affirment l’avoir aperçue ces derniers temps dans les couloirs du palais.
Janvier Zocli
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