Edgar Soukpon, président de Convergence 2011 oeuvrant pour la réélection du Dr Boni Yayi

« Nous savons que nous allons gagner »

Yayiste convaincu, Edgar Soukpon a été l’un des premiers à soutenir la candidature de l’actuel locataire du palais de la Marina. Et c’est à juste titre qu’il occupe depuis lors le poste de Chef du cabinet civil du président de la République. Dans la perspective des élections de 2011, il préside depuis juillet dernier un regroupement politique dénommé Convergence 2011 qui travaille pour accorder un second mandat à Boni Yayi. Dans cette interview qu’il a bien voulu nous accorder, en marge d’une activité de son mouvement, il assure qu’ils gagneront les élections prochaines. Il parle également de l’opposition et défend les actions du gouvernement. L’homme aux cheveux précocement grisonnant rejette toute accusation de régionalisme et de caporalisation des institutions de contre-pouvoir.

Lnt : Présentez-vous et précisez-nous les objectifs de Convergence 2011 dont vous êtes le président?

Edgar Soukpon : Mon nom c’est Edgar Soukpon. Je suis le président de Convergence 2011.  Ce mouvement est né à la suite d’un certain nombre de remarques et d’observations qui ont été faites par les membres de la famille présidentielle. Les militantes et militants de la mouvance présidentielle en un mot, tous ceux qui avaient suscité et soutenu la candidature du président Yayi Boni en 2006. Ils ont souhaité qu’au lieu qu’ils restent mouvement individuel et travaillent séparément, il vaut mieux qu’ils se retrouvent en famille, qu’ils se connaissent mieux. Parce ce qu’il y a d’autres regroupements de la famille présidentielle. Fcbe et Umpp. Mais les statuts de ces structures recommandent que les partis politiques et mouvements politiques et associations qui œuvrent pour le succès du mandat du Dr Boni Yayi se mettent ensemble pour plus de synergie d’actions. Ils peuvent le faire. Et c’est pour cette raison que de concertation en concertation, il y a donc un bon nombre de membres de cette famille qui se sont mis d’accord pour être ensemble. Et c’est ça qui a abouti en juillet dernier à Convergence 2011. Convergence 2011 poursuit comme objectifs de consolider la mouvance présidentielle, d’être très actif sur le terrain en occupant l’espace politique et en s’inscrivant également dans le développement. Ce n’est donc pas une structure purement politicienne mais une structure qui inscrit ses actions dans le développement. C’est pour cela qu’il y a un certain nombre d’activités déjà organisées par convergence 2011. Entre autres, la conférence débat sur les 49 ans de notre indépendance, bilan et perspective. Il y a des séminaires qui ont été déjà organisés à Savalou sur l’auto emploi et aujourd’hui nous sommes là pour définir un code d’éthique de l’intellectuel, du cadre au service du changement.

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Vous l’aviez dit tout à l’heure, il y a d’autres regroupements au niveau de la mouvance présidentielle. Ne pensez-vous pas que cette pluralité de mouvement nuit dans une certaine mesure à cette synergie dont vous parlez et à l’unicité d’action au niveau de la mouvance présidentielle ?   

Oui, c’est possible. Mais dans notre cas, ce n’est pas cela. Parce que nous avons dit que Convergence 2011, c’est la cheville ouvrière de la famille présidentielle. Disons que Convergence 2011 s’inscrit résolument comme la structure qui est chargée de la mise en œuvre efficiente et pratique des programmes de la grande famille. Chaque groupe a sa mission. Nous, comme vous le constatez depuis un moment, c’est d’occuper vraiment l’espace politique sans répit jusqu’aux élections de 2011. D’ailleurs la dénomination convergence 2011veut dire que nous saisissons toutes les occasions pour amener la famille  présidentielle à la réélection du Dr Boni Yayi en 2011. Nous nous faisons parrainer par les aînés comme Fcbe et Umpp. Au-delà, vous ne verrez plus. Ce sont les trois grands ensembles, les trois piliers de la mouvance présidentielle.

Nous sommes en 2009 et vous parlez de 2011. Cela amène d’ailleurs certains Béninois à dire que c’est un peu trop tôt d’évoquer cette échéance. Mieux,  cela influerait sur les  actions réelles de développement du pays. Vous leur donnez raison ?

Non, c’est pas trop tôt parce qu’il faut vite commencer pour bien préparer. Commencer à sensibiliser pour que ça se passe dans la paix et dans la quiétude souhaitée par tout le peuple béninois. Commencer dans la précipitation, à quelques mois des élections de 2011, n’est pas la meilleure solution. Je pense à mon avis quez ce n’est pas trop tôt de commencer. 2011, c’est dans quelques mois.

Vous confirmez donc qu’il y a une campagne permanente et précoce depuis 2006 ?

Oui, mais chaque peuple avec sa mentalité. Du moment où ça ne porte pas préjudice au peuple béninois, je ne vois pas là où se situe le problème. C’est prendre la chose au sérieux que de commencer par en parler tôt. C’est ce que moi je vois.

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Au-delà de vos activités de sensibilisation de la population et des cadres, pourquoi ne vous a-t-on pas entendu pas sur certains dossiers comme l’affaire Cen-sad, les déclarations du ministre Fagnon entre temps et bien d’autres ?

En son temps, Convergence 2011 s’est prononcée. Il ne fallait pas traîner trop sur cette situation. Je pense que c’est dépassé. Il y a des événements, des informations qui sont périssables. Je crois que cela en son temps, beaucoup en ont parler, Convergence a donné son avis. Dans la presse à travers des interview et des communiqués de presse. Le président de Convergence 2011 a été invité sur une émission de l’Ortb et a donné le point de vue du groupe sur les déclarations du ministre Fagnon, ainsi que sur les tollés  que ça a suscité. On a dit qu’il n’était pas en mission d’Etat et qu’avant d’être ministre, il est citoyen et homme politique. Il  a parlé en son nom, pas au nom du gouvernement ni au nom du chef de l’Etat. Prenons la chose sous cette forme là. Nous déplorons quand même ce qui a été dit, nous avons dit que cela n’engage que lui. Cela n’engage pas le peuple béninois ni son gouvernement. L’intéressé a présenté ses excuses, il n’est pas opportun qu’on demande au président d’aller répondre à sa place. Nous avons essayer de donner ce point de vue pour que le débat soit clos et parce qu’il y a des choses plus importantes.

Et l’affaire Cen-Sad ?

Nous louons le courage du président de la République qui confirme au peuple béninois qu’il s’est inscrit résolument dans la lutte contre la corruption pour l’avoir dénoncé lui-même, pour avoir puni ou commencé par punir les auteurs de cet acte que nous déplorons tous. Nous invitons les autres à l’accompagner, à faire comme lui et à l’encourager. Parce que dire autre chose, c’est ne pas l’encourager, c’est dire qu’on n’a pas le droit de dénoncer les gens. On déplore et on dit : courage à vous monsieur le président pour avoir dit et pour avoir puni.

Ne pensez-vous pas que lui-même a une certaine responsabilité dans cette histoire quand il dit qu’il n’est pas au courant de comment les choses se sont passées et qu’il ne participait pas à tous les conseils des ministres qui décident ?

Chaque pouvoir s’organise comme il peut. Il a confiance en ses ministres. C’est lui qui les a nommés. Et c’est à ce titre qu’il dit qu’il est responsable en tant Chef. C’est pourquoi il a demandé pardon au peuple. Il peut ne pas être à tous les conseils des ministres. Il peut être sur le territoire national et très occupé. Le gouvernement sans lui peut quand même travailler. Ce n’est pas qu’il est totalement absent. Moi, je suis au palais, je suis l’un de ses collaborateurs. A des conseils des ministres, soit il y a d’autres sujets, il s’éclipse momentanément pour répondre à d’autres obligations et revient à la salle du conseil. Mais s’il est présent sur le territoire national, il n’est absent totalement dans la salle du conseil.
Les griefs de régionalisme qui sont portés contre le président, qu’en dites-vous ?
 Il n’a n’est rien.
 

La manière dont la révolution verte est abordée, est décriée et jugée bancale par l’opposition et d’autres cadres béninois. C’est mettre la charrue avant les bœufs que d’acheter les machines avant de rechercher les terres à valoriser. C’est votre avis ?

Non, je ne suis pas de cet avis parce que il faut bien commencer un jour. Les imperfections seront corrigées en cours de route. Il ne faut pas attendre que tout soit prêt, et parfait. D’ailleurs, si c’est une entreprise humaine, il y aura toujours à redire. Le gouvernement aurait attendu de commencer peut être en 2011 ou 2010, on dira toujours qu’il y a quelque chose qui ne marche pas. Alors, il ne fallait pas remettre ça à demain. Dès que le minimum de conditions est réuni, il faut commencer. Et c’est ça qui a été fait. Et dès que c’est lancé, on peut dire corrigeons ceci ou cela. Au fur et à mesure qu’on avance, on corrige et on évolue. C’est mon point de vue.

Le pouvoir est également accusé de caporaliser les institutions de contre-pouvoir. Ne trouvez-vous pas que c’est dangereux pour la démocratie ?        

C’est des histoires. Dans une société, dans un pays, dans une Nation, en matière politique, le rapport des forces est une donne essentielle. A l’assemblée, c’est une élection qui s’est faite après des négociations. Ça peut se passer autrement si on n’a pas la majorité ou si on négocie mal, ça peut passer dans l’autre camp. Les institutions, c’est aussi les rapports de forces. Quand on est dans une structure, et qu’on a la majorité, si les autres comprennent bien et s’ils se mettent d’accord, ils peuvent accompagner le mouvement. Et on dit vous, tenez ça. Mais s’ils affichent des positions de guerre et que les autres ont la majorité ou en matière de rapport de force ils sont plus outillés, ils vont tout prendre et diriger. Mais que ça soit le pouvoir qui dirige telle institution ou l’autre, toute institution fonctionne sur la base d’un minimum de règles. Donc l’institution quelque soit sa tête doit fonctionner sur la base de ces règles-là. Si ça viole, on criera parce qu’il y a des la société civile, il y a la presse.  

Le G4 et Forces Clé se sont dernièrement unis en alliance afin d’affronter ensemble les élections de 2011 et celles qui viendront plus tard. Désormais, vous avez en face de vous une opposition bien structurée.

Nous le souhaitions. Le rôle de l’opposition, quand c’est absent dans un pays démocratique, il y a quelque chose qui ne va pas. Je n’étais pas du tout d’accord quand on dit opposition non déclarée dans un pays démocratique. Ce n’est pas bien. Je suis content qu’on les connaisse clairement. Cela nous permet de nous organiser davantage

La Lépi. Vous y croyez  pour 2011 ?

Bien sûr. C’est enclenché. Et les responsables qui sont chargés de gérer ça sont à pied d’œuvre.

Abdoulaye Bio Tchané est annoncé comme candidat. Ça vous fait trembler à la mouvance,  paraît-il.

Ça ne gêne personne. Nous sommes dans un Etat de démocratie, pluraliste, intégrale et donc une candidature ne doit pas gêner. D’abord on souhaite que tous ceux qui le veulent se portent candidat s’il remplisse les conditions. Le meilleur gagnera. Je pense que nous autres, nous faisons bien. Globalement la politique du changement, du développement de notre pays est apprécié par le peuple béninois. Donc nous savons que nous allons gagner. Je demande seulement à tout le peuple béninois de ne pas reculer, de chercher à aller de l’avant.
Réalisation : Benoît Mètonou

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