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Joseph Atti-Mama, Directeur général du Port autonome de Cotonou.

Par Charly Hessoun
30-09-2009
(Tout le monde en parle)
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  • Bénin : Joseph Djogbénou au domicile de Me Adrien Houngbédji
    Bénin : Joseph Djogbénou au domicile de Me Adrien Houngbédji

« Les 80 à 85% des recettes issues de la douane béninoise viennent du port »

Le directeur général du port autonome de Cotonou ; Cyriaque Atti Mama, est l’invité de cette semaine. Dans cette interview, il parle des réformes engagées pour rendre plus compétitif le port béninois. A cet effet, il a donné des clarifications sur les mesures prises pour la sécurité, la construction du port sec, l’informatisation et autres.

A votre arrivée à la tête du Port autonome de Cotonou, vous avez annoncé un certain nombre de réformes. Voudrez-vous les rappeler à l’attention de nos lecteurs ?

Effectivement, le port s’est engagé dans un processus de réforme. Ce processus a débuté en juin 2007 avec le séminaire gouvernemental présidé personnellement par le Chef de l’Etat, Dr. Boni Yayi. Toutes nos réformes ont pris source à partir de ce séminaire gouvernemental. Ces réformes peuvent se catégoriser de deux manières.
La première catégorie est relative à l’amélioration des infrastructures portuaires. Par l’amélioration des infrastructures portuaires, il faut entendre la réalisation des projets Mca qui consistent à construire deux quais au sud des quais actuels. Ce qui va d’ailleurs démarrer très bientôt. Nous avons également le prolongement de l’épi d’arrêt de sable pour permettre d’éloigner du port le spectre du dragage annuel qui a un coût énormément élevé. Au nombre des infrastructures également, il y a l’amélioration des surfaces pour accueillir la manipulation des conteneurs. Et dans ce sens, ces projets sont surtout réalisés par les privés, à savoir le groupe Borollé, le groupe Maersk et la société nationale de manutention (la Sobemap).
Quant à la deuxième catégorie, il s’agit des réformes pour l’amélioration aussi bien du port que du port autonome de Cotonou. Elles concernent essentiellement la modernisation du système de gestion aussi bien du port que du port autonome de Cotonou. Au niveau du port, il sera mis en place un guichet unique, une informatisation donc communautaire. Au niveau du port autonome de Cotonou, il sera mis en place un système intégré de gestion de l’ensemble des activités du port autonome de Cotonou.

Quel est le bilan aujourd’hui déjà, de la mise en application de ces réformes?

Faisant le 0point de ces réformes, on peut dire aujourd’hui que des volets ont commencé à être réalisés surtout le volet contrôle des accès avec le système de badge infalsifiable biométrique. Ces badges ont commencé part être utilisés déjà. Aussi, est-il installé en ce moment des portails automatiques et des barrières levantes. Ce projet est presque terminé. Les installations sont faites. Il ne reste que l’automatisation du système.
Quant aux différents travaux et les infrastructures, tous les volets notamment le lot 1 concernant le prolongement de l’épi d’arrêt de sable, le lot 2 la construction des quais et le lot 3 l’ensemble des projets concernant la gestion, la vidéosurveillance, le pavage des artères et autres vont démarrer incessamment. Tous les adjudicataires sont connus.
Mais à cela, il faut adjoindre de petits projets que nous avons réalisés et qui rentrent dans la modernisation du port. Par exemple, nous avons installé à la capitainerie, il y a quelques semaines, un système informatisé pour la gestion des mouvements des navires. Pour améliorer les outils de travail au niveau de la salle de conférence du port nous avons installé un écran interactif déjà opérationnel. Le projet du système intégré de gestion va démarrer incessamment.
Il faut aussi ajouter la gestion des gros porteurs. C’est aussi une des préoccupations dans l’ensemble des réformes que nous entendons engager au niveau du port de Cotonou. La réalisation d’un projet vient d’être autorisée par le gouvernement béninois pour une société canadienne qui va réaliser un grand parc pour la gestion informatisée des gros camions. Ce projet aussi va démarrer très prochainement par une étude d’application. Si ce projet voit le jour et que les réalisations de Mca viennent à bout en novembre 2011 on aurait bouclé l’essentiel des réformes souhaitées pour le port de Cotonou et cela permettra de le rendre réellement compétitif par rapport aux autres ports de la sous région.

En attendant que le projet relatif à la gestion des gros porteurs ne soit à terme, que faites-vous pour l’instant?

La solution que je viens de vous annoncer est une solution à effet durable. Aujourd’hui nous gérons et il faut continuer de gérer le quotidien mais au mieux. Pour ce faire nous avons mis à l’intérieur du port, un plan de circulation. Si cela était respecté, on ne devrait pas avoir des problèmes à circuler à l’intérieur du port. Deuxième, il y a des équipes composées de la gendarmerie, de la police et des agents du port (sécurité du port), pour accueillir à l’entrée du boulevard la Marina venant du carrefour les trois banques, les camions et les acheminer vers les différentes entrées. Mais c’est à ce niveau qu’il y a un problème d’accumulation, d’engorgement de camions souvent dû au fait que tous le monde est pressé de rentrer au port en même temps et là, il se développe une forme d’indiscipline, de non respect des consignes qui sont données par des personnes qui sont chargées de faire. Les camions,  qui souvent cherchent à entrer au port n’ont pas encore obtenu leur fret. Ils vont s’accumuler au port et les délais de 48 heures maximum que nous donnons au port sont souvent outrepassés. C’est pour cela que pour le temps qu’il nous reste avant la mise en place d’une solution définitive et durable aux problèmes, nous voulons lancer un appel à tous ceux qui sont concernés notamment les transporteurs, les transitaires pour que ne s’engagent à l’entrée du port que les camions qui ont déjà obtenu leur fret et ont atteint  un niveau de formalité. Et faire appel aussi à la discipline et au respect des consignes que ceux qui sont chargés de faire le travail donnent habituellement.

Qu’en est-il des reformes sur le plan de la gestion de la sécurité?

La sécurité au port consiste en quoi? Conformément au respect du code Isps, les allées dédiées à la circulation doivent êtres dégagées à  tout moment pour qu’en cas de situation (on ne le souhaite pas), on puisse accéder librement au port et vite. Souvent ce n’est pas le cas. Premier problème de sécurité. Le deuxième, c’est le vol. Le vol à l’intérieur du port par des gens très malintentionnés. Ils vont entrer les bâches des camions, soutirer deux paquets, deux, cinq bals, cinq cartons de sucre et autres. Ça c’est aussi une des formes de sécurité au niveau du port. Nous avons un plan de sécurité dicté par le code Isps qui est aujourd’hui le code principal pour la sécurité à l’intérieur de tous les ports. C’est d’ailleurs sur ces aspects que nous avons eu à être interpellés par les gardes côte américains. Qu’il vous souvienne qu’ils sont venus ici, ils ont exigé un certain nombre de choses que nous avons réalisées. Nos dispositions aujourd’hui, c’est que nous avons la gendarmerie pour la gestion de tous ce qui est intérieur au port. Nous nous sommes fait aider par un détachement militaire qui doit les accueillir. Nous avons les contingents civils de sécurité. Mais ce qui fait défaut aujourd’hui, c’est la coordination pour une gestion optimum de tous ces corps qui manque. Pour ce faire, la direction du port est en train de prendre les dispositions et vous verrez bientôt que cette coordination va se réaliser au mieux aussi bien à l’intérieur qu’aux entrées du port de Cotonou.

Parlez-nous du projet de construction des ports secs

En perspective, nous avons aussi des constructions. Cela fait partie des stratégies du port, la mise en place des ports secs pour désengorger le port de Cotonou, la construction de port sec à l’Est du côté du Nigeria et les pays de l’hinterland et pourquoi pas vers l’Ouest. Ces actions ont été engagées. Il y en a qui sont avancées telles que la construction du port sec de Parakou où le site est déjà remis. Il reste d’autres. L’essentiel, c’est de faire en sorte que le port de Cotonou puisse être géré au mieux, puisse être géré rationnellement. Qu’on rationalise le peu d’espace que nous avons en attendant que le grand projet de construction du second port puisse connaître le jour. Il faut tirer le maximum de ce premier que nous avons déjà.        

Monsieur le directeur général. Le port de Cotonou est le poumon de l’économie nationale dit-on. Pouvez-vous nous dire la contribution du port autonome de Cotonou au budget national et à la fiscalité de notre pays?

C’est une réalité de dire que le port autonome de Cotonou est le poumon de l’économie nationale. Je vous dis, les 80 à 85% des recettes issues de la douane béninoise viennent du port. Ça c’est considérable. Mais, vous vous imaginez, tous ceux qui travaillent à l’intérieur du port, tous les privés qui sont là, les manutentionnaires, les consignataires, les déclarants en douane et toutes les personnes qui interviennent au port payent des impôts à l’Etat. En plus de cela, le port autonome de Cotonou, la société qui incarne l’autorité portuaire, verse directement au port chaque année, environ quatre milliards au titre de tous ce qui est payé comme impôts, comme fiscalité, comme Tva et autres. En plus bien sûr les dividendes de chaque année qui sont versées au titre des résultats de la gestion du port autonome.

Nous sommes en pleine crise financière. Quelles sont les mesures prises par le port pour maintenir le cap?

Habituellement quand on pose la question de savoir si la crise financière à un impact sur nos pays, on a du mal à répondre. C’est une pure réalité et j’avoue que ça commence à être perceptible au port. Je rappelle rapidement que, depuis une dizaine d’années, le port de Cotonou enregistre une croissance annuelle de son trafic de la valeur d’à peu près 12 à 15 %. C’est d’ailleurs ce qui expliquent la croissance de tous les éléments du port et qui aujourd’hui dans une certaine mesure  a des répercutions sur l’espace que  nous  avons au port. Du fait de la croissance du trafique, on est débordé par l’espace qu’il faut gérer.
Revenant à votre question, la crise financière joue aujourd’hui sur le port. Pour le premier semestre 2009, les services compétents du port ont évalué l’impact de la crise à travers le nombre de navires qui accostaient et qui ont accosté au cours de ce semestre 2009. Nous avons fait l’évaluation des statistiques en thème de navires, en thème de tonnage de marchandises débarquées et je vous dis, nous avons à peu près au tour de 12 à 14% sensiblement de baisse.
Pour juguler tous ces éléments et atténuer dans une certaine mesure cette crise et surtout l’influence direct qu’il a sur le volume de trafic chez nous, nous avons créé un comité de crise et de suivie du phénomène pour nous donner régulièrement les informations mois par mois à travers les statistiques provisoires pour nous indiquer la tendance et l’ampleur de la tendance.

On constate que vos collaborateurs, vos directeurs sous tutelles, n’aiment pas s’adresser à la presse. Ils disent qu’il faudrait que le Dg donne d’abord son accord. Tout porte à croire qu’ils sont d’une manière ou d’une autre, embrigadés par le Directeur général. Est-ce que désormais, vous pouvez les instruire pour qu’ils répondre à nos préoccupations?

Il n’y a aucunement une volonté d’embrigader, la liberté de s’exprimer. Moi, j’ai une habitude. Je n’aine pas parler en l’air. J’aime montrer les choses que je fais. C’est pourquoi très longtemps, à un moment donné, vous avez voulu qu’on se voit et j’ai dis: donnez moi un petit temps, je viens d’être placé à la tête de cette grande unité de production. Donnez-moi le temps d’engager et de réaliser un certain nombre de choses pour qu’on ne parle pas en l’air. Peut être ça a dû prendre du temps. Je crois qu’aujourd’hui, on peut voire les choses. Il y avait un problème d’espace pour maximiser le mouvement et la rentabilité, le rendement des grues qui sont chèrement acquises par deux de nos partenaires à savoir Maersk  et Bolloré. Nous nous sommes dépêchés, on a démolie le magasin et aujourd’hui, il s’instaure là une forte amélioration des mouvements de ces grues là pour rentabiliser leur opération. Ça c’est la première chose. Deuxième chose, nous avons fait des efforts avec l’appui de notre ministère de tutelle et même du gouvernement pour remplir toutes les conditionnalités du Mca. Et ces conditionnalités, c’est que sur le site où  vont  être construits les quais et les terres plains, il fallait dégager les magasins. C’est chose faite. Une chose qui est faite aussi, c’est que dans les conditionnalités, il est demandé à notre Etat d’intégrer la bande des 200m au domaine portuaire. Notre gouvernement a, sur notre demande, pris la décision non seulement d’intégrer cette demande des 200m, mais il a aussi accepté compte tenu de la pression que nous avons sur la gestion des espaces et le besoin de nos partenaires de faire une extension sur 300m. J’ai cité déjà un élément. Notre gouvernement vient également d’autoriser une société canadienne à réaliser un parc informatisé de grande envergure pour gérer les gros porteurs. C’est des choses que vous pouvez aller voir.

Croyez-vous avoir des raisons de satisfaction ?

Bien sûr que oui ! D’ailleurs, je ne saurai finir cet entretien avec vous sans remercier le  Chef de l’Etat. Il est au début, il nous accompagne à tout moment, il est à la fin. Tous ce que nous sommes en train de réaliser est parti de sa vision du développement de notre économie et du rôle qu’il a dévolu au port de Cotonou, poumon de notre économie. Et vous voyez la fréquence de ses visites au port. Ça lui a permis de voir ce qui se fait, d’être sûr des comptes rendus qui lui sont faits verbalement ou par écrit. Il cherche toujours à voir lui-même. Et cela est pour nous un élément d’encouragement et d’engouement pour atteindre les objectifs d’une meilleure compétitivité du Port de Cotonou.

Réalisation : Benoît Mètonou
Transcrition : Blaise Ahouansè

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