«Ce protocole d’accord est un catalogue de vœux pieux »
Les évènements qui se succèdent ces derniers temps au Bénin préoccupent davantage des personnalités proches du pouvoir. Hubert Balley, membre de la majorité présidentielle partage ici ses avis sur le récent protocole d’accord signé entre les G et F, le dossier Cen-Sad et la tension sociale qui prévaut dans le pays. Quelle appréciation faites-vous du récent protocole d’ accord de confiance signé par les G et F ?
Ils sont dans leur rôle. Mais nous avons parcouru les 12 points de ce protocole d’accord et nous sommes restés sur notre faim. En tout cas, moi, je m’attendais à mieux tout en sachant que la démocratie que nous pratiquons depuis 1990 avait besoin de plusieurs sons de cloche. Lorsque vous parcourez la déclaration de Bohicon, il y a un an et demi, celle de Kouhounou et le contenu de ce protocole d’accord, il n’y a pratiquement rien de nouveau. Ce n’est ni plus ni moins qu’un catalogue de vœux pieux qui se répètent depuis lors.
N’êtes vous pas un peu sévère dans votre critique ?
Pas du tout. Je ne dis que ce que je vois. Ils devraient s’entendre plutôt pour nous sortir un candidat et après cette étape, un programme que nous comparerons à notre candidat pour en apprécier la différence, les forces et les faiblesses de chaque côté. Le Bénin a besoin de passer maintenant à une autre étape de notre démocratie, celle de juger les gens sur des pièces. Les bonnes intentions ne nous suffisent plus. N’oublions d’ailleurs pas que ce sont ces mêmes forces politiques qui avaient facilité la venue du Président Boni Yayi, car s’ils avaient excellé à leur époque, il n’y aurait pas eu l’avènement Boni Yayi. Il y a donc eu Yayi Boni de leur fait. Et depuis que cet homme est là, force est de constater que nous observons un léger mieux.
Le dossier Cen-Sad continue de susciter beaucoup de polémiques. Pensez-vous que la procédure judicaire aboutira ?
Je vous le confirme. La procédure judicaire va connaître son terme. Mais comme vous le savez, elle relève d’un pouvoir judiciaire. L’exécutif a fait ce qui est de son pouvoir. Mais il faut que les Béninois le sachent, le cadre juridique pour régler les dossiers de cette nature, n’est pas encore bien ficelé. Tout le monde en rêve d’ailleurs. Mais je suis serein, car je constate que petit à petit, le Bénin se met dans la vertu de la bonne gestion des ressources de l’Etat.
Quel est votre avis sur la tension sociale qui prévaut dans le pays ?
Il faut avoir une démarche plutôt cartésienne pour étudier cette question, en se demandant à quel niveau se trouve exactement la tension sociale. Il faut surtout déplorer le fait qu’on fait croire à tous les niveaux que rien ne va depuis que Yayi est là. Mais les gens doivent savoir qu’aucun président n’est élu pour que chaque Béninois se dit, j’ai gagné ma part avant qu’on ne constate que tout va bien. Chacun doit gagner un peu un peu, et c’est à cela que doit s’atteler un gouvernement qui a hérité d’un pays géré dans l’ornière pendant 46 ans. Mais lorsqu’on dit qu’il y a tension et que rien ne va, cela vient de certaines personnes malintentionnées. Car lorsque vous avez géré le pays pendant des années et que vous n’avez pas été à la hauteur, et qu’un autre vient et vous prive des prébendes que vous aviez, vous dites que tout ce qu’il fait est mauvais. C’est vraiment triste et déplorable.
Propos recueillis par Christian Tchanou
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