Nomination de Simon Idohou Ambassadeur à New York

Boni Yayi très embarrassé

(Il est entre le marteau et l’enclume)
Le monde des diplomates est en ébullition  à propos de l’affaire dans laquelle Mathieu Kérékou exige de  Boni Yayi  la nomination de Simon Idohou, le mari de son ex-chargée de mission, Chantal de Souza Idohou, au poste d’ambassadeur à New York.  Le chef  de l’Etat, très embêté, est partagé entre  son obligation vitale de satisfaire son prédécesseur et la rage des diplomates, qui s’apprêtent à passer à la vitesse supérieure.

L’intervention du Général Mathieu Kérékou auprès de Boni Yayi pour la nomination du mari de son ex-collaboratrice et protégée, au poste d’ambassadeur à New York fait des vagues. De sources bien informées, le sujet fait partie des motifs de la visite du président Boni Yayi  au domicile de son prédécesseur  avant-hier. Tant il est très embarrassé par le dossier.
En effet, après l’intercession de Mathieu Kérékou, le président Boni Yayi a ordonné au ministre des affaires étrangères de prendre les dispositions à cet effet. Mais, c’est sans  compter les  vives protestations des diplomates qui  disent être prêts à tout pour s’opposer à ce qu’ils qualifient d’injustice et de manque de respect et de considération pour la corporation des diplomates . Face à cette fronde syndicale, il a été envisagé de proposer Simon Idohou, en guise de lot de consolation, au  poste d’attaché militaire à New York. Seulement, deux obstacles majeurs se dressent contre cette nomination.

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Le premier, c’est que les pressions qui pleuvent sur le chef de l’Etat exigent au profit du médecin militaire cardiologue, le poste d’ambassadeur ou rien. La  deuxième difficulté  qui enfonce Boni Yayi dans son embarras, ce sont les obstacles administratifs et statutaires.  En effet, selon les textes de l’armée béninoise, pour occuper un pareil poste, il faut, d’une part,  avoir fait une école de guerre,  et, d’autre part,  être en activité.  Malheureusement, le Colonel Idohou ne répond à aucune de ces deux conditions.  Médecin de formation, il n’a pu faire une école de guerre et il n’est plus en activité.

Fronde syndicale et diplomatique

 En fait, il y a un troisième obstacle qui empêche le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marie Ehouzou,  de répondre aux injonctions du chef de l’Etat  au sujet du cas Simon Idohou. L’autre  problème  est  que même le poste d’attaché militaire à new York, refusé par Mathieu Kérékou et les siens n’était pas libre, il est actuellement occupé par le Général Massouhoudou, un autre protégé du même  Mathieu Kérékou,  à qui rien n’est reproché et qui réunit les conditions. Par contre, le poste de Washington est déclaré vacant, et le colonel Simon Idohou a plus de chance d’y être casé. Les diplomates frondeurs seraient prêts à la limite à accepter  qu’il y soit nommé.  Seulement, cette solution n’est  pas  du goût de l’ancien président et du couple  Idohou. Ils tiennent au poste d’Ambassadeur à  New York. Chose contre laquelle les diplomates restent foncièrement opposés.  Ils tiennent à ce que le principe de la diplomatie aux diplomates soit respecté. Même le quota réservé au président de la République ne saurait prévaloir dans un cas pareil, disent-ils.

Yayi ne sait donc pas où donner de la tête dans cette affaire. Son ministre des affaires étrangères non plus. Leurs difficultés à gérer ce dossier se trouvent compliquées par la réaction que préparent les diplomates. En effet, de sources concordantes, le Syndicat national des diplomates interprètes traducteurs et personnel administratif et technique (Syndipat), s’apprête à monter au créneau et à exprimer publiquement son  opposition à ce que ses membres  appellent la dérive politico-diplomatique à laquelle le chef de l’Etat et son ministre s’apprêtent à les soumettre. Que fera alors Yayi ?

Janvier Zocli

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