Nomination de Simon Idohou aux Nations Unies

Kérékou et son entourage distraient les Béninois

On tente de nous faire avaler l’idée que le vieux Kaméléon n’est pas allé plaider le cas de l’époux de dame Idohou. Selon l’entourage de l’ex chef de l’Etat, ce dernier aurait plutôt conseillé à dame Chantal Idohou d’aller poser son problème, elle-même. En ce beau week-end de Ramadan, cette version a abondamment circulé sur une chaine de télé de la place.

Ce qui est désormais clair pour tous, c’est que l’information de la tentative de nomination du sieur Simon Idohou est confirmée et n’est que fondée. Le contraire aurait étonné. Le Syndicat des diplomates dont on connait la rigueur n’aurait pas fait sa sortie pour du vent. D’ailleurs, nos sources indiquent que ce Syndicat aurait empêché le ministre des Affaires étrangères d’effectuer à l’extérieur un voyage important, prévu de longue date.
La paternité de l’idée de nomination, n’est pas la plus importante. Les Béninois ont été habitués au fait que le Kaméléon n’a jamais été responsable de rien, son entourage ayant souvent assumé en ses lieu et place. Qu’il nous suffise simplement de constater que cette volonté de faire nommer a été suscitée et même portée à la connaissance du chef de l’Etat en exercice, au point où l’acte à prendre en ce sens était devenu imminent. La sortie de l’entourage de Mathieu Kérékou par média interposé ce week-end et la réaction vigoureuse de nos diplomates en font foi.
Dès lors que les faits se confirment, le bât blesse, connaissant le passé d’égérie du Palais de la Marina de cette dame. Et nos compatriotes n’ont pas la mémoire courte.

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Des faits qui rattrapent…

On sait le rôle joué par cette dame dans le cafouillage ayant entouré l’organisation des élections de mars-avril 2006. La démission du ministre d’Etat, chargé de la Défense nationale de l’époque, le «fidèle des fidèles», Pierre Osho, (pour ne pas le nommer) trouve son origine dans l’obstination de cette dame à aller contre les règles du jeu démocratique et le cours normal des choses. Elle aurait même été prête à mettre à sac l’édifice de paix nécessaire à l’expression des forces sociales qui était la nôtre à ce moment là.
On se souvient par ailleurs des déclarations incendiaires du ministre des Finances, Cosme Sèhlin, dont elle était la marraine, quant à l’impossibilité financière et matérielle supposée d’organiser la présidentielle qui devrait consacrer la fin de règne de son maître. La détermination des forces politiques et de la société civile, a évité au Bénin de basculer dans l’inconnue. Le nom de cette a également été mêlé à des OP (Ordres de paiement) indûment effectués au profit des membres de son clan, elle qui avait déjà réussi à faire positionner son époux –un non diplomate- au même poste stratégique de représentant permanent du Bénin aux Nations Unies.
On se souvient enfin qu’aux premières heures de son avènement à la magistrature suprême, l’une des premières décisions de Boni Yayi a été de limoger le médecin Colonel Simon Idohou de son poste aux Nations Unies et de faire retourner dans le patrimoine de l’Etat le vaste domaine frauduleusement acquis par sa femme et sis en face du majestueux ministère des Affaires étrangères à Cotonou.
D’autres mesures étaient attendues des populations tant des actes innommables ont été posés par ce couple. Hélas, tout le monde est resté sur sa faim jusqu’à ce jour. Et comme si tout le monde était devenu subitement amnésique de ce passé récent, ces mêmes personnes tentent de faire leur «come-back» en exigeant un poste qu’ils croient mériter.
Par ces temps de précampagne en vue de 2011, Boni Yayi peut espérer le retour d’ascenseur, rien ne lui garantit leur soutien encore moins celui de Kérékou dont on connait l’art du mutisme. En près de 30 ans de pouvoir, l’homme n’a jamais su préparer un dauphin. On tomberait des nues de le voir apporter de l’eau au moulin de Boni Yayi, en appelant à voter pour lui. Surtout que d’aucuns sentent déjà sa silhouette derrière le probable challenger qu’est Abdoulaye Bio Tchané, actuellement à la tête de la Banque ouest-africaine de développement à Lomé.q Janvier Zocli

La  face cachée de l’entourage de Kérékou

Suite au tollé  suscité par l’affaire Simon Idohou, dont la montée au créneau du syndicat des diplomates, des réactions ont été enregistrées du côté de l’ancien président Mathieu Kérékou. Des gens de son entourage ont cru devoir lui servir de porte-voix et rendre publique sa version des faits. Selon eux, le président Mathieu Kérékou ne reconnait pas avoir demandé au chef de l’Etat de nommer qui que ce soit chef de mission du Bénin aux Nations unis. Et de préciser qu’il s’agissait plutôt d’une démarche personnelle de Chantal de Souza en direction de Boni Yayi.
Mais cet argument ne convainc point. Les élucubrations des proches ou soi disant de Kérékou pour tenter de le dédouaner dans cette affaire sont sans aucun fondement. En effet, il est difficile voire impossible aujourd’hui de pouvoir démontrer que l’ancien président n’a pas de raison de défendre les intérêts de dame Chantal de Souza Idohou. Il n’y a qu’à se référer au passé, et à ce que l’une a été pour l’autre dans ses fonctions présidentielles pour s’en convaincre. Sinon,  au non de quoi Mathieu Kérékou accepte-t-il de permettre à celle-ci de rencontrer le chef de l’Etat, en marge d’une visite que Boni Yayi lui a rendue ? Quelle autorité incarne-t-elle pour que le général consente aussi facilement de l’autoriser à jouir d’une pareille opportunité? Dire donc que Mathieu Kérékou n’a jamais demandé de service pour Chantal de Souza au près du chef de l’Etat est une contrevérité qui expose davantage l’ancien président.
Et pourquoi penser que Kérékou ne demande  jamais rien à personne et que c’est les autres qui sont toujours redevables envers lui ? Pour une fois qu’il a décidé de prendre fait et cause pour une ancienne proche collaboratrice, qui lui rendu de bons et loyaux services et à qui il ne refusait presque rien, on doit pouvoir admettre la chose  et le laisser assumer. Surtout que pour elle, il n’a pas hésité à « se séparer » d’un ministre d’Etat, que l’on disait pourtant son compagnon le plus fidèle, pendant que cette dernière ne s’est pas fait prier pour organiser une campagne en faveur de la révision de la constitution dans l’intention de lui permettre de s’éterniser au pouvoir.

Ce qu’on doit plutôt retenir, c’est que Kérékou, en demandant ce service à Yayi, a cru, à tort, que, comme il lui a été facile de nommer Simon Idohou à la tête de la diplomatie béninoise à l’Onu, pour faire plaisir à son égérie, il devrait pouvoir être autant pour son successeur ; oubliant au passage que le conteste n’est pas le même.  Boni Yayi, même s’il ne lui doit rien,  doit maintenant chercher comment réparer « ce tort » qu’il est contexte de faire au général. Pourquoi ne pas penser réserver quelques postes aux gens de son entourage, puisqu’il semble que c’est leur souhait, eux qui prétendent le défendre et parler en son nom.

J.Z

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