Rapport accablant du Fmi sur le Bénin

Les causes de la mauvaise gestion

Le Fond monétaire international (Fmi) a produit un rapport accablant sur la gestion des finances publiques par le régime du Changement. Ceci n’est qu’en réalité la résultante de l’indiscipline budgétaire érigée en système de direction par le gouvernement du président Boni Yayi.

Une mission du Fond monétaire international (Fmi), en fin de séjour au Bénin, a remis ce lundi au chef de l’Etat un rapport accablant sur la gestion actuelle des ressources nationales par le pouvoir du Changement. Le Fmi a révélé de graves irrégularités dans les dépenses publiques. En effet, cette institution internationale a souligné qu’il y a la dilapidation des finances publiques caractérisée par l’octroi de primes et indemnités dans l’administration sans tenir compte des normes budgétaires en la matière. Pour le Fmi, le gouvernement du président Boni Yayi doit prendre des mesures efficaces pour maîtriser les finances publiques par des réformes administratives idoines et durables.

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Les causes de la gabegie
Mais, ce tableau sombre présenté par le Fmi sur le Bénin à une ère dite de Changement n’étonne guère les personnes averties. Autrement dit, ce sont les conséquences d’une mauvaise gouvernance caractérisée par une indiscipline budgétaire érigée en système de direction depuis 2006. Sous le président Boni Yayi, on distribue l’argent de l’Etat comme de petits pains dans l’intention d’avoir sûrement une côte de popularité au sein du peuple. Ainsi, dans l’administration publique, on augmente les primes et indemnités à tout le monde sans aucune planification adéquate. L’ancien ministre des Finances, Soulé Mana Lawani, en avait distribué assez en son temps. Le cas des primes spéciales de motivation aux agents de santé en est une illustration palpable. Le pouvoir du Changement avait fait cela pour calmer les esprits des travailleurs béninois. Mais, au finish, cette politique a connu ses limites. En conséquence, à la veille de la rentrée des classes, les enseignants sont sur pied de guerre.

En dehors de l’octroi fantaisiste des primes et indemnités, la distribution des micro-crédits aux femmes en est pour quelque chose. Sur quelle base ce programme s’exécute ? Rien. La preuve est que cela se fait sans l’aval de l’Assemblée nationale. Dans ces conditions, on n’a pas besoin d’être économiste, avant de savoir qu’un tel système aura des effets néfastes sur l’économie nationale.

Mais, le mal est encore plus profond ailleurs. Les nouveaux maîtres de l’administration publique béninoise ont trouvé une nouvelle stratégie de détournement des deniers publics. Les tournées ou sorties ministérielles à l’intérieur du pays, l’organisation tous azimuts de séminaires qui permettent de gagner des primes, se multiplient. Pour en avoir plus, on ne cesse de susciter ces occasions d’enrichissement illicite au détriment de l’Etat béninois. De même, les nombreux déplacements du chef de l’Etat avec une forte délégation aggravent la situation à plus d’un titre. Ministres, agents du palais de la République, garde républicaine, cadres à divers niveaux en profitent largement. Les sorties du chef de l’Etat sont devenues un fond de commerce. Le peuple espère qu’avec ce rapport du Front monétaire international, le gouvernement va se ressaisir.

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Jules Yaovi Maoussi

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