Remaniement ministériel

Les difficultés de Yayi se multiplient

Les choses se compliquent davantage pour le chef de l’Etat de son remaniement ministériel. Dans les partis politiques contactés, il y a de l’étincelle dans l’air. Le président Boni Yayi a toutes les difficultés du monde pour rallier les grands partis politiques à son gouvernement. De jour en jour, la situation se complique pour lui, car la plupart des personnes contactées refusent l’offre ou rencontrent la résistance de leur groupe. Le remaniement ministériel étant considéré comme un piège pour l’opposition, il y a beaucoup de bruits dans certaines formations ou alliances politiques. C’est le cas de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) du président Emile Zinsou et du G13, un congloméra de députés. A l’Undp, il y a deux camps qui s’affrontent radicalement. L’aile-Anne Cica Adjaï veut goûter à tout prix aux délices du pouvoir. L’ex-présidente de la Cellule de moralisation de la vie publique a réussi à passer dans les sillages du régime pour se donner une place dans le bureau de l’Union de la majorité présidentielle pluraliste (Umpp). Elle se dit certainement que son heure a sonné, puisque le chef de l’Etat a promis 30% de femmes au gouvernement. C’est pourquoi, elle ne cesse de jeter des fleurs au chef de l’Etat pour le séduire, afin que celui-ci écoute son cri de cœur. Mais, sa position ne reçoit pas l’accord d’un nombre important de militants de son parti qui crient à la trahison. Le chef de file des rebelles au camp-Adjaï est bel et bien l’honorable Léon Basile Ahossi. Il rejette l’appartenance de l’Undp à l’Umpp. Ces contradictions donnent lieu à une cacophonie au sein de cette formation politique. La même situation s’observe au G13 à la veille de ce remaniement ministériel. Son coordonnateur national, Ari fari Bako, est sollicité pour rentrer au gouvernement. Il fait actuellement l’objet de fortes pressions. Mais, le G13 étant un ensemble de députés élus sur différentes listes, il est clair que des problèmes se poseront au sein de leurs différents partis. D’ailleurs, les informations indiquent qu’ils s’opposent à l’option du président Boni Yayi qui croyait atteindre son objectif par cette main tendue à ses adversaires.

Difficultés internes

En dehors de ses difficultés à négocier avec les partis politiques, le chef de l’Etat risque de fragiliser la mouvance. Les mécontents peuvent lui tourner dos à tout moment, car il y a plusieurs schémas qui se dessinent à l’horizon. Donc, le président Boni Yayi doit encore beaucoup réfléchir, avant d’opérer ses choix. Ce qui fait qu’au sein de la majorité présidentielle, il y a des mouvements, même si certains ministres se font discrets, ces derniers jours. Des militants-Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergent) nourrissent des ambitions pour le gouvernement. Qui il faut prendre ou qui il faut laisser ? Un mauvais management du chef de l’Etat emportera certainement la mouvance. Le remaniement ministériel est une véritable équation pour le leader charismatique du Changement. Reste à savoir s’il s’en sortira vainqueur. 

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Jules Yaovi Maoussi

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