Boni Yayi pris à son propre piège
Le chef de l’Etat est d ans le dilemme face aux exigences du Fonds monétaire international (Fmi) et les revendications des travailleurs. Ce sont les conséquences du populisme qu’il a érigé en système de direction pour se fait plaire à tous.
Boni Yayi est tombé dans son propre piège. C’est la conclusion que l’on peut tirer de l’analyse des recommandations du Fonds monétaire international (Fmi) et des exigences des travailleurs qui, pour leur part, menacent de rendre la vie difficile au chef de l’Etat dans les semaines à venir, si rien n’est fait pour les satisfaire. En effet, depuis son arrivée au pouvoir, le président Boni Yayi est en perpétuelle campagne électorale. Pour séduire le peuple, il a fait l’option de distribuer l’argent public comme de petits pains. C’est dans ces conditions qu’il a accordé des primes tous azimuts aux travailleurs sans tenir compte des réalités économiques du pays. Pourquoi ? Pour être populaire dans le monde des travailleurs, le chef de l’Etat a opté pour cette politique de ‘’papa bonheur’’. Donc, il les a habitués aux primes. Comme l’homme n’est jamais satisfait, les syndicalistes réclament encore plus de primes et indemnités sans oublier l’augmentation de leurs salaires. Ce qui fait qu’il y a dans le secteur public des tensions caractérisées par les menaces de grève.
Déjà en pleine rentrée des classes, les enseignants ont annoncé les couleurs avec l’organisation des assemblées générales sur toute l’étendue du territoire national. Or, quelques semaines plus tôt, toutes les centrales syndicales, comme un seul homme, se sont mobilisées contre le gouvernement. Tout ceci se fait malgré les nombreuses primes et autres accordés aux travailleurs béninois par le pouvoir en place.
Yayi au pied du mur
Aujourd’hui, il est très impopulaire dans le monde des syndicalistes. Même l’ancien régime qui n’avait pas fait autant, n’a pas rencontré de telles difficultés au plan social. Qu’est-ce qui peut expliquer un tel paradoxe ? Ce mal réside dans le fait que le chef de l’Etat fait croire qu’avec l’argent, il peut avoir à ses côtés les travailleurs. Malheureusement, cela s’est retourné contre lui. La tension monte au plan social au moment où le Fmi exige la réduction des avantages déjà accordés aux travailleurs. Que faire ? Difficile de répondre à cette question. Ce qui fait que le président Boni Yayi est sur la braise actuellement. Où trouvera-t-il les ressources nécessaires pour répondre aux exigences de la classe ouvrière de son pays, alors que les bailleurs de fonds, qui ont une marge de manœuvre assez importante dans le budget national, posent leurs conditions ?
Rien apparemment. La crise économique internationale frappant de pleins fouets le Bénin a aggravé la situation. Il y ressort clairement que des jours difficiles s’annoncent pour le chef de l’Etat dans tous les domaines. Cela risque de lui coûter cher aux prochaines élections. Tout le monde attend de voir s’il trouvera une solution magique pour une bonne sortie de crise.
Jules Yaovi Maoussi