Une marée humaine autour des leaders de l’alliance l’« Union fait la nation »
(Les locaux de la mairie fortement militarisés)
Me Adrien Houngbédji du Prd, Idji Kolawolé du Madep, Lazare Sèhouéto de Force Clé, Patrice Gagnito représentant du Psd, Brice Sossouhounto 3è adjoint au maire de Cotonou représentant la RB, le député Saka Fikara du Mds ainsi que d’autres députés tels que Augustin Ahouanvoébla, Raphael Akotègnon, Timothée Gbèdiga, les élus locaux, conseillers et autres cadres et militants de l’alliance l’« Union fait la nation » ont tous répondu présents à la manifestation gigantesque organisée par l’opposition pour soutenir le maire de Dangbo détenu illégalement depuis plusieurs semaines à la prison civile de Porto-Novo. Cette marche qui a drainé une marée humaine a pris départ du marché de Djigbèzouto en passant par le carrefour central de Dangbo pour aboutir finalement à la mairie de Dangbo où des messages ont été livrés par les organisateurs. Tambours, trompettes, tam-tams, banderoles, branchages ont été portés par les militants qui scandaient des cris hostiles au gouvernement et demandant la libération du maire Clément Gnonlonfoun. Au terme de cette marche conduite par les leaders de l’opposition eux-mêmes à savoir Me Adrien Houngbédji, Lazare Sèhouéto, Idji Kolawolé, les représentants de la RB et du PSD et dirigée de main de maître par le député Saka Fikara, de nombreux messages ont été délivrés à la population. C’est le premier questeur de l’Assemblée nationale et membre du G13 dont est issu le maire incarcéré qui a ouvert le bal des messages. Selon lui, c’est une manifestation pour la défense des libertés et de la démocratie. A en croire ses explications, le maire de Dangbo, en tant qu’officier de police judiciaire, ne peut être mis en prison comme il l’a été car la procédure qui doit lui être appliqué est spéciale. « il ne peut être jugé par le tribunal de première instance de Porto-Novo » a-t-il martelé. En faisant ainsi, ils ont violé les textes de la République et ils ont emprisonné politiquement le maire Clément Gnonlonfoun. Pour finir, le député Saka Fikara a déclaré qu’ils protestent vigoureusement contre cet état de chose et exigent la libération du détenu politique Clément Gnonlonfoun.
Il sera rejoint dans ses propos par Guillaume Hounkonnou représentant des jeunes et porte-parole de l’alliance qui a lu leur déclaration. Ce dernier a été très amer contre le pouvoir du changement dont « les partisans sèment la haine et la division ». Il est revenu sur les incidents de Ouidah où la clé a été remise en l’absence du maire, le cas de Dangbo où le maire incarcéré est victime d’un complot politique. Le récent rapport du Fmi qui dénonce la gestion financière du pouvoir de Boni Yayi et les dérives observés n’ont pas été occultés. Pour finir, le président du Prd Me Adrien Houngbédji n’a pas manqué de dénoncer vertement le complot contre les fils et filles de Dangbo à travers une anecdote du soleil qui se lève à 6h du matin et se couche à 19h et selon lui, ce serait « le soleil de Boni Yayi qui brille aujourd’hui… ». Il faut signaler que lors de cette manifestation de Dangbo, les rues et les locaux de la mairie ont été fortement militarisés. Les marcheurs ont été quadrillés durant tout le parcours. Ce qui frise aussi un acte d’intimidation aux marcheurs qui pourtant sont restés sereins tout au long de la manifestation. On craignait le pire au vue de cette horde de policiers et gendarmes armés jusqu’aux dents mais finalement tout s’est bien passé et aucun incident n’a été enregistré.
Ismail Kèko
Déclaration de Me Adrien Houngbédji
« Mes frères et sœurs de Dangbo, si je suis ici aujourd’hui c’est pour vous dire que je suis à vos côtés, c’est que je compatis à votre souffrance. Clément Gnonlonfoun est le maire de Dangbo, ce n’est pas le maire du Prd, ni du G13, ni du Madep, c’est le maire de Dangbo et de tous les enfants de Dangbo. Lorsqu’on l’arrête comme ça comme un bandit, c’est chacun et chacune de vous qui est injurié. Ça veut dire qu’on peut prendre à n’importe quel moment chacun d’entre vous et l’enfermer. C’est pour ça que nous sommes ici aujourd’hui pour protester. Je veux dire très simplement que le soleil de Yayi Boni est en train de briller aujourd’hui et certains de nos frères ont décidé de sécher le linge avec lui. Mais il ne faut pas que, parce que eux ils ont du linge à sécher que d’autres frères soient dans la chaleur, soient dans la souffrance, soient dans la frustration. Ce que nous voulons à Dangbo c’est que ce soleil brille pour tout le monde. Le soleil, tout le monde sait qu’il se lève à 6 heures et se couche à 19 heures et nous ne voudrions pas que ceux qui profitent de Boni Yayi fassent souffrir leurs frères car demain eux-aussi iront en prison.
Nous ne voulons pas ça ; c’est pour ça que nous devons rester ensemble tous pour sortir notre frère de prison. C’est le message que je suis venu vous délivrer. C’est une première manifestation, s’il le faut nous ferons une marche terrible à Porto-Novo, à Cotonou car nous voulons que notre pays soit un pays de liberté où on respecte les droits de l’homme. C’est pourquoi nous sommes là ».