Le gouvernement en sursis
Le gouvernement serait-il véritablement en sursis dans le cadre du processus devant aboutir au vote du projet de loi de finances gestion 2010 ? En effet, le ministre de l’économie et des finances Idriss Daouda et les cadres de son département ministériel se sont présentés pour la seconde fois devant les députés de la commission budgétaire à l’Assemblée nationale. Mais pour la seconde fois consécutive, les députés ont renvoyé la copie au gouvernement. En effet, hier lors de la présentation des grandes lignes du projet de loi de finances gestion 2010, le gouvernement n’a pas convaincu les membres de la commission budgétaire puisque le décret de transmission du projet de loi de finances gestion 2010 envoyé qui estimait le budget 2010 à 1200 milliards de francs CFA n’a pas encore été revu par le gouvernement. Selon des sources parlementaires, ce serait le même décret incriminé qui aurait été retourné hier pour les travaux en commission. Mais cette fois-ci avec un courrier du Secrétaire général du gouvernement qui demandait aux députés de tenir compte de l’ancien décret en attendant que les dispositions soient prises pour la régularisation. Une correspondance qui a été mal perçue par les députés qui ont dénoncé vertement les manœuvres et la mauvaise foi du gouvernement. Mais pourquoi le gouvernement continue-t-il d’agir dans l’illégalité ? Pourquoi n’envoie-t-il pas le nouveau décret qui tient compte des 1300 milliards inscrits dans le projet de loi de finances gestion 2010 ? Tout porte à croire que le gouvernement prépare un piège à la Représentation nationale.
Où bien le gouvernement craint-il que les députés prennent en compte la date d’envoi du nouveau décret ? Dans tous les cas, les membres de la commission budgétaire, à en croire des sources parlementaires, viennent d’adopter une nouvelle position, celle d’enfoncer davantage le clou. Ils ont décidé de durcir leur position par rapport au comportement du gouvernement qui apparemment se fout d’eux. Désormais, ils ont décidé que les travaux seront faits en tenant compte de la date d’envoi du nouveau décret. Une décision de la commission budgétaire qui risque d’aggraver et d’envenimer une fois encore les relations entre l’institution parlementaire et l’Exécutif.
Ismail Kèko
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