Actes de banditisme

Le grand retour des braqueurs !!

Ils sévissent à nouveau depuis quelques jours.  Des coups de feu tous azimuts,  de gros butins emportés,  des pertes en vies humaines, panique au sein des populations….. Le grand retour des braqueurs  annonce un climat d’insécurité encore plus  inquiétant à Cotonou et ailleurs au Bénin. Le pire est à craindre en cette période des fêtes de fin d’année. Igolo a eu sa part de braquage mardi dernier.  Des bandits de grand chemin ont investi, armes aux poings,   cette ville frontalière du Nigéria et s’en sont pris violemment à des cambistes.  Bilan : un mort et près de 36 millions de Fcfa emportés, selon diverses sources.  Horreur. Actes barbares devant des populations impuissantes et affolées. Vingt quatre heures plus tôt,  un autre groupe de  braqueurs opérait avec la même brutalité dans un quartier de Cotonou. Ils s’en sont tirés avec  une  importante somme d’argent aussi, menaçant les paisibles populations avec des armes lourdes.

Le fait n’est pas nouveau  au Bénin. Mais  sa récurrence inquiète. Ces deux cas récents  de braquage montrent  que le terrain  est toujours disponible à ces hommes sans foi ni loi.  La seule ville de Cotonou est devenue leur champ d’action par excellence. Et au fil des ans, le spectacle qu’ils y offrent  donne à croire qu’ils sont toujours les maîtres du jeu. Les deux cas graves survenus, il y a quelques mois au marché Dantokpa, devraient pourtant  suffire pour régner à jamais ce mal. Erreur. Chemin faisant,  le constat qui se dégage est que ces braqueurs  n’ont  pas encore dit leur dernier mot. Bien au contraire,  ils semblent redoubler d’ardeur et réussissent  de plus en plus leur coup.

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De  l’autre côté, on a également des forces de l’ordre qui  ne dorment plus  visiblement sur leurs lauriers. Ils en attrapent  quand ils peuvent, à la satisfaction générale des uns et des autres. Reconnaissons-le d’emblée : les éléments de la police, de la gendarmerie et autres corps armés associés à la lutte contre la pègre locale, ne sont pas si inefficaces  que ça. Le mal est plus profond. Il  réside sans doute dans  l’absence d’une  volonté politique affichée. La lutte contre l’insécurité est avant tout  une question de moyens. De gros moyens financiers devant permettre d’acquérir le matériel nécessaire pour quadriller tout le pays ; ou du moins  les zones jugées dangereuses. La collaboration tant souhaitée avec les populations dans  cette bataille,   demeure également insignifiante. « Faute de garantie  et de protection »  expliquent  souvent certains observateurs.

 Que peut le ministre Zinzindohoué ?

 A sa nomination au poste de ministre de l’intérieur, d’aucuns avaient redouté ses capacités à assumer une telle fonction avec efficience.  Ils étaient même nombreux, ceux qui avaient ouvertement critiqué le choix ainsi fait par le Chef de l’Etat pour garantir la sécurité à tous les Béninois. Mais l’homme a juré qu’il fera mieux. «Nous allons combattre les  gros bandits jusque dans  leur dernier retranchement » avait-il alors martelé. Du boucan en paroles. Mais les actes suivent difficilement les intentions du premier flic Béninois. Il patauge presque dans cette fonction et accumule des improvisations et mesures sans lendemains meilleurs. Si un ministre de l’intérieur n’a  pas forcement besoin d’être un corps armé, encore moins un tireur d’élite, il doit être une personne bien avertie des rouages et stratégies nécessaires pour faire régner un climat sécuritaire qui comble les attentes des populations. Le ministre Armand Zinzindohoué en a-t-il  le profil nécessaire ? La question se pose  davantage aujourd’hui plus qu’hier. Pour un homme qui  quittait fraîchement une fonction ministérielle plus adapté à sa formation de base,  la  gestion de  la sécurité des Béninois ne devrait pas être un apanage à  ce poste où  s’imposent rigueur, influence, et intelligence.  Des atouts qui ne semblent pas encore visibles  dans la manière de faire de ce ministre, qui s’attache plutôt à  améliorer les bonnes relations des églises évangéliques et autres confessions religieuses du Bénin avec  le  Président Boni Yayi.

Et pendant qu’il s’atèle à cette besogne aux dessous électoralistes,  des bandits terrorisent les populations,  les tuent froidement et emportent des biens. Cotonou va de plus en plus mal. En plus de son air pollué, des ses monstrueux embouteillages, l’insécurité grandissante  qui s’y ajoute amène à s’interroger  sur le devenir de cette seule et grande ville du Bénin. Dans un pays qui se veut émergent, sa vitrine devrait en être un exemple parfait. Les investisseurs auront de la peine à s’orienter vers une ville et un pays qui  les rassurent  très peu sur  la sécurité de leurs investissements.

Christian Tchanou

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