Deux montants différents pour un même budget général de l’Etat

Qui a piégé Yayi ?

Le texte de budget et son décret de transmission ne portent pas le même montant. Une erreur qui amène à se poser la question de savoir qui a piégé le chef de l’Etat. Mardi dernier en commission, les députés ont découvert une grave erreur lors de l’examen du budget général de l’Etat exercice 2010. Le décret de transmission porte un montant autre que celui de la loi des finances. Une situation qui a suscité la colère des représentants du peuple. Comment en est-on arrivé-là ? Des investigations ont été menées pour savoir l’origine du mal. Selon les sources généralement bien informées, un premier budget de 1200 milliards élaboré par les services compétents du ministère de l’Economie et des finances  a été  envoyé au palais de la République, suivi de son décret de transmission. Quelques jours plus tard, selon les mêmes sources, le budget a dû être remanié, suite à l’introduction de crédits additionnels.  La loi des finances ainsi revue à la hausse a été portée à plus de 1300 milliards. Ce nouveau document ainsi que le nouveau décret de transmission ont été envoyés à la Présidence de la République. On se retrouve alors en présence de deux budgets et de deux décrets de transmission. Il en résulte finalement que le pli envoyé au parlement était composé du décret de transmission portant un montant de 1200 milliards et du budget au montant de 1300 milliards de francs.

Laxisme

D’une manière ou d’autre, ce cafouillage est une nouvelle preuve du laxisme, du manque de vigilance, d’improvisation et de navigation à vue au sommet de l’Etat. Comment une telle erreur peut-elle échapper à tout le monde, au président de la République et à son entourage ? Le président Boni Yayi, lui-même, n’a-t-il pas constaté que les montants ne sont pas les mêmes entre le texte et le décret qu’il a pris ? Ces interrogations montrent à plus d’un titre qu’on s’amuse un peu trop au sommet de l’Etat. C’est comme si le gouvernement n’avait pas pris au sérieux ce travail. D’ailleurs, il est à signaler que c’est dans la confusion  et la précipitation totale que cette loi des finances a été  transmise à la représentation nationale. Il se pose la question de savoir si les autorités actuelles du pays épargneront un jour à leurs compatriotes ces genres de dérives. On se souvient des textes contradictoires du conseil des ministres. Si le changement doit s’opérer dans la manière d’agir, il est urgent de prendre des dispositions pour dispenser les Béninois de ces déboires administratifs.

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Le vrai budget toujours attendu

Le gouvernement a promis à l’Assemblée nationale, mardi dernier, l’envoi d’un nouveau décret pour rectifier le tir, le lendemain. C’est-à-dire depuis hier, ledit décret devrait être déposé sur la table de la commission des finances. Mais, jusqu’à hier en fin de journée, rien n’a été fait. On s’aperçoit clairement que le chef de l’Etat et son équipe n’ont pas encore vu l’urgence de cet acte. Que veulent-ils en réalité ? On ne sait pas si l’exécutif se piège, en tentant de retarder exprès l’examen du budget de l’Etat et s’en prévaloir  pour crier au blocage de l’Etat par les députés, afin de se taper une cote de popularité. Tout le monde attend de voir jusqu’où ira le chef de l’Etat.   J.Y.M

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