/food/uac.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » » » />Le campus de Calavi à nouveau militarisé
(Réunion de crise chez le ministre Abiola jeudi)
Militaires, gendarmes et policiers ont envahi depuis hier le campus d’Abomey-Calavi pour empêcher tout mouvement de protestation contre la nouvelle mesure d’inscription en ligne que contestent les étudiants. Une réunion de crise est prévue à cet effet, jeudi prochain au ministère de l’enseignement supérieur.
Des dizaines de militaires, de policiers et de gendarmes, tous armés, ont envahi hier dans la matinée le campus d’Abomey-Calavi. Positionnés sur les allées principales et à plusieurs endroits clés de la maison, ils avaient pour mission de disperser tout regroupement d’étudiants qui se prépareraient à organiser quelque mouvement de protestation que ce soit. Il y en avait effectivement une tentative hier de la part des responsables de l’Union des scolaires et étudiants du Bénin (Unseb). Mais ils ont dû rebrousser chemin et disparaître à la hâte du campus. Ils entendaient protester contre la nouvelle mesure prise par les autorités académiques de l’Uac, visant à faire inscrire désormais les étudiants à travers l’Internet. Il s’agit simplement d’aller télécharger la fiche d’inscription dans n’importe quel Cyber Café et de le remplir soi-même avant d’aller le déposer au service scolarité de Uac. Mais avant, il faudra également aller payer les frais d’inscription auprès d’une banque de la place, partenaire de l’Uac dans cette nouvelle procédure.
Mais du côté des étudiants, cette nouvelle mesure est loin de combler leurs attentes. « C’est tout sauf une inscription en ligne, en bonne et due forme, comme cela se passe ailleurs. Il ne suffit pas de retirer les fiches d’inscription pour régler les problèmes » affirme, Alexis Acakpo, Président de la Fédération nationale des étudiants du Bénin. A l’instar de l’Unseb, l’organisation syndicale qu’il dirige observe aussi depuis plusieurs jours, des mouvements de grève pour dénoncer ladite mesure. Depuis hier en tout cas, le principe de non franchise des limites universitaires par les forces armées, n’est plus de mise. Ils sont très nombreux sur les lieux, visiblement prêts à dégainer à tout instant. Leur présence a dû faire partir hier du campus, bon nombre d’étudiants paniqués. Mais le pire a été évité. Aucun affrontement n’a été enregistré comme auparavant, quand ces éléments débarquent sur le campus.
Reste que la situation pourrait s’envenimer dans les prochaines heures, si ces éléments armés ne partent pas du campus. La menace de les affronter est depuis hier sur plusieurs lèvres de responsables étudiants. Ils entendent y aller de la plus forte manière. Une réunion de crise est prévue jeudi prochain sur la situation au ministère de l’enseignement supérieur. Y prendront part tous les responsables étudiants qui combattent la nouvelle mesure d’inscription en ligne.
Christian Tchanou