Mécontentement à la mouvance présidentielle

Les Fcbe de la vallée boudent le Changement

Les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) de la vallée de l’Ouémé se fâchent contre la gestion politique du Changement. Dans les coulisses, il se trame beaucoup de choses contre le chef de l’Etat, si rien n’est fait.  « Nous crions Yayi Boni partout, mais nous n’avons rien en retour », se désole dans les coulisses un membre influent de la majorité présidentielle, originaire de la vallée de l’Ouémé. En tant qu’opérateur économique, il n’a gagné aucun marché public, alors qu’au temps du président Mathieu Kérékou, sans être dans le système, il arrivait à tirer son épingle du jeu. Comme lui, plusieurs hommes d’affaire, originaires de Dangbo, Adjohoun et Bonou, ne se retrouvent pas dans le Changement qu’ils défendent bec et ongles contre l’opposition dans leur région. D’ailleurs, ils estiment qu’ils prennent beaucoup de risques, surtout qu’ils sont dans une zone où le Parti du renouveau démocratique (Prd) de Me Adrien Houngbédji, le Mouvement pour la démocratie et la solidarité (Mds) de Sacca Fikara et autres forces politiques opposées au régime Yayi sont influents.
Concrètement, qu’est-ce qui est reproché au pouvoir par ses partisans de la vallée de l’Ouémé ? La plupart de ceux qui supportent le chef de l’Etat dans la région sont des opérateurs économiques. Selon leurs confidences, la plupart d’entre eux n’ont plus gagné les marchés publics depuis l’arrivée au pouvoir depuis avril 2006 de l’homme dont ils chantent les louanges. Selon les informations, ce sont leurs amis de l’autre bord, par leur habileté, leur dament le pion dans le monde des affaires. « Si nous n’avons rien, comment pouvons-nous entretenir notre base ? », se demande un militant-Fcbe de la vallée de l’Ouémé. Le comble ici est qu’ils voient d’autres mouvanciers sans aucune base électorale profiter énormément du pouvoir du Changement. Par cette politique d’exclusion au sein de la même famille politique, les mécontents estiment que le chef de l’Etat file du mauvais coton, dans la mesure où l’opposition aura le temps d’occuper le terrain, parce que les ténors de la mouvance n’ont pas les moyens d’entretenir leur base. Pour eux, c’est cette erreur d’appréciation qui fait courir le président Boni Yayi dans toutes les localités du pays. « Yayi Boni pense que les populations sont contentes de lui, quand elles sortent massivement l’applaudir. Les gens sortent parce qu’ils veulent simplement le regarder », soutient un cacique des Fcbe dans la vallée, avant d’ajouter qu’il fallait leur donner ce qu’il faut pour le rendre plus populaire. Pour eux, à l’allure où vont les choses, le Changement risque du plomb dans l’aile, si le chef de l’Etat continue sur cette lancée.

Affaire Dangbo

Concernant l’affaire du maire de Dangbo, Clément Gnonlonfoun, les cauris soutiennent comme d’habitude qu’il s’agit d’un dossier entre les fils de la vallée. Pour eux, ils sont marginalisés par le pouvoir au point que c’est le député Justin Agbodjèté qui leur a pris un avocat contre une dizaine pour l’opposition dans ce procès. Au total, les Fcbe de la vallée de l’Ouémé sont les laissés pour compte du Changement. Avant 2011, on se demande ce qui pourra se passer.

Jules Yaovi Maoussi

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