Suite à ses dénonciations au sujet des tracteurs

Cabale contre Yahouédéou

(Seule la loi de l’omerta est admise à la mouvance)  Le député mouvancier Janvier Yahouédéou est objet de toutes sortes de dénigrements de la part de ses frères politiques depuis qu’il a osé dénoncer le scandale entourant l’acquisition des matériels agricoles par le gouvernement du changement. Une attitude incompréhensible qui contraste avec la volonté de bien faire qui est tous les jours proclamés au sommet de l’Etat. La semaine écoulée, l’honorable Janvier Yahouédéou, député appartenant aux Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), groupe soutenant le chef de l’Etat, Boni Yayi, a expliqué que parmi les tracteurs acquis quelques semaines auparavant par le gouvernement pour engager la révolution verte, un certain nombre connaît déjà diverses pannes. Il dénonçait également la procédure de gré à gré qui a porté sur un marché  12 milliards F Cfa dans l’acquisition desdits matériels.

C’est le crime de lèse-majesté qu’il ne fallait pas commettre. Car, depuis lors, il ne se passe plus un jour où il n’est l’objet de diverses attaques. Des zélateurs du chef de l’Etat en mal de popularité ont trouvé là le moyen de l’anéantir et de lui faire payer sa témérité. Ainsi, tous les moyens sont mis à contribution. Conférences de presse, émissions radiophoniques ou télévisées, des enquêtes sur le sujet menées par certaines chaînes de télévision qu’elles diffusent à longueur de journée. Ce qui paraît à ce niveau surprenant, non seulement les résultats de ces enquêtes  prouvent qu’il n’y a eu aucun tracteur qui soit tombé en panne, mais le principal dénonciateur n’a pas été approché pour apporter les preuves de son affirmation. Dès lors, on se demande le résultat auquel on veut aboutir en le mettant de côté dans une enquête qui concerne un sujet sur lequel il est intervenu. In fine, on a l’impression que ce n’est pas la clarification du problème posé par le député qui importe. Le seul but visé apparemment est de montrer à la face du peuple béninois que ce dernier a menti sur toute la ligne. C’est pourquoi il ne faut pas lui donner la parole mais montrer des éléments qui démontrent le contraire de ses allégations. Une pratique malsaine qui n’honore guère la mouvance surtout les griots de service qui pensent qu’en étant de la mouvance, on doit applaudir tout acte et toute décision émanant du gouvernement. D’ailleurs, une marche serait  programmée dans les jours à venir dans la circonscription électorale de l’intéressé pour le vilipender devant ses frères. Toute chose qui surprend quand la ouche des gouvernants prône la bonne gouvernance.

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Seule la loi de l’omerta est admise à la mouvance

Depuis quelques jours, Janvier Yahouédéou est le souffre-douleur des mouvanciers bornés et d’esprit rabougri. Pour avoir oser dénoncer les tares d’un régime qu’il soutient, il faut alors l’abattre. La contradiction n’est pas admise. A la mouvance, il ne faut pas dire ce qu’on voit de négatif. Le seul mot d’ordre apparemment est de louanger, applaudir. Mais sans oublier que sans les critiques, rien de bien ne se fait. Les détracteurs de Janvier Yahouédéou devraient plutôt remercier ce dernier d’avoir mis le doigt sur certaines irrégularités. Ces derniers oublient que si l’un des leurs ne le faisait pas, ce serait les opposants qui dénonceront le subterfuge. A ce moment, le laurier politique sera récolté par ceux-là qui ont juré le départ de Boni Yayi en 2011. On note que par ces attaques, la petitesse et l’exiguïté de  leur esprit les empêchent d’accepter les critiques même venant de leur propre camp. Déjà, ses propos au Conseil national de l’Undp à Bohicon en Février dernier au sujet des véhicules d’occasion n’ont pas été appréciés et lui ont valu des remontrances selon des sources proches de la mouvance. Le chef de l’Etat, Boni Yayi, pour qui tous ces gens-là se battent ne doit pas perdre de vue que seule la vérité doit lui permettre de réussir son mandat.

Ce sont les vérités telles que celle de Yahouédéou qui peuvent lui permettre de sauver encore les meubles. Perdre cela de vue et faire le jeu de ses zélateurs, c’est choisir la voie de l’échec en abandonnant l’un des soldats valeureux qu’il a dans ses rangs. Aussi, en laissant les charognards tapis dans l’ombre de la mouvance régler les comptes à Yahouédéou, Boni Yayi grille-t-il l’un des hommes les plus crédibles qui le soutiennent encore. Le passé de ce dernier milite pour.

Benoît Mètonou

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