Admission dans les écoles et instituts de l’enseignement supérieur

Vaste tricherie orchestrée depuis le ministère

(Yayi doit taper du point sur la table)
L’entrée dans les écoles et instituts de l’enseignement supérieur a été une fois encore, comme par le passé, entachée de beaucoup d’irrégularités. Une triste mascarade orchestrée au sein du ministère ayant en charge dudit secteur qui a suscité colère et indignation  dans le rang des professeurs ayant siégé dans les commissions qui ont conduit les travaux de sélection. Une fois encore, le favoritisme et le clientélisme ont eu raison de l’excellence. C’est l’amer constat qui se dégage de la sélection des bacheliers devant entrer au titre de l’année académique 2009-2010 dans les écoles et autres entités considérées jusque-là comme des pôles d’excellence. Malheureusement, ce n’est plus le leitmotiv des autorités du supérieur.
Les faits
D’abord, il faut faire remarquer que l’entrée dans ces écoles ne se fait plus sur concours et tests mais sur la base des moyennes. Et ce, de manière decrescendo, c’est-à-dire que les plus fortes moyennes jusqu’à un minimum de 14 sont admis au titre de boursiers. Les bacheliers  ayant réuni des moyennes comprises entre 12 et 13 sont admis à titre payant assorti d’une réduction considérable. Et seuls ceux qui ont obtenu le Bac à la dernière session ont la possibilité  de se voir sélectionner. Mais cette année, la procédure a été torpillée.
Comme de coutume, les différentes commissions ont de la manière la plus honnête possible procédé à la sélection des bacheliers selon leur mérite pour entrer dans les écoles et instituts. Le circuit normal prévoit que les noms retenus soient transmis au ministre en charge de l’enseignement supérieur qui homologue. Et c’est à cette étape que la mascarade a été orchestrée. Non seulement des noms auraient été retranchés de ces listes, mais il y a eu des rajouts, précisent nos sources. Le hic dans cette affaire est qu’au nombre des bacheliers favorisés, il y a certains dont le bac remonte à l’année dernière avec des moyennes qui ne permettent pas de faire les écoles et entités d’excellence. Dans ce registre, des gens dont les dossiers ont été rejetés l’année dernière pour insuffisance de moyenne, se retrouvent par enchantement ou par des tours de  prestidigitation dont seuls les fonctionnaires du ministère de l’enseignement supérieur ont le secret, sur la liste des retenus. Des bacheliers ont été admis avec 10 de moyenne pendant que certains qui ont 13 de moyenne sont écartés. Du coup, ce sont les responsables de ces établissements du supérieur qui sont taxés de tricheur alors que les vrais auteurs de ces tricheries sont tapis dans les bureaux du ministère de l’enseignement supérieur. Cette situation a écœuré beaucoup de professeurs qui ont pris la résolution de ne plus siéger dans les commissions si les résultats de leurs travaux doivent être tronqués. Le comble que ne supportent pas également  certains universitaires dans cette affaire, est le fait que les choses ont été faites de manière à faire endosser le trucage aux commissions. Certaines sources indiquent d’ailleurs qu’après les travaux en commission, les fonctionnaires du ministère du supérieur ont avancé que le président de la République a exigé que les listes lui soient transmises et examinées en conseil des ministres. C’est ce qui aurait justifié le retard qu’a accusé la publication de ces listes. A ce niveau, on se demande ce que le président voudrait faire avec les listes des bacheliers ? En quoi cela constituait-il une affaire d’Etat ? On a l’impression que les auteurs de cette tricherie, ont usé de tous les moyens possibles pour arriver à leurs fins. Le président Boni Yayi se doit donc de prendre les mesures qui s’imposent afin de voir clair dans cette affaire.
Questions à qui de droit
Etre professeur d’université et de surcroît agrégé, suppose non seulement une compétence avérée mais aussi et surtout une probité intellectuelle et morale. Alors, peut-on avoir ce rang et cautionner un pareil crime contre l’excellence quand on figure dans un gouvernement qui prône l’émergence ? Car, ce n’est pas avec des médiocres qu’on fait l’émergence quand il y a les meilleurs !

Quelle conscience peut-on avoir quand après avoir béni une telle tricherie, l’un des bacheliers lésés se suicide ? Car, il y a bien eu un qui, fort de ses 13 de moyenne n’a pas compris qu’il soit écarté au profit d’un camarade à lui qui a réuni à peine 10 de moyenne, a tenté de se donner la mort. Heureusement devrait-on s’écrier puisque ses parents veillaient au grain et le pire fut évité.  Au nom de la politique et de la popularité, devrait-on sacrifier l’avenir de ceux qui peuvent et doivent construire le Bénin de demain ?

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Janvier Zocli

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