Trois questions à Ousmane Alédji directeur des Rencarts

«Nous avons initié le festival pour faire changer les mauvaises habitudes»

Depuis le quinze décembre s’organise sur la place Lénine de Cotonou, la 5ème édition du festival d’art plastique Rencarts.Ousmane Alédji, le promoteur de l’événement explique ici les innovations apportées à l’événement cette année.

Vous organisez actuellement la 5ème édition du festival d’art plastique Rencarts. Pourquoi avez-vous choisi pour thème l’assainissement ?

Nous avons arrêté le thème de commun accord avec notre principal partenaire qui est la Gtz parce que assainir c’est économiser à la fois les déchets que nous produisons, économiser nos mauvaises habitudes, économiser l’eau, économiser l’électricité, économiser l’argent public, économiser, économiser et économiser. C’est un sujet de préoccupation parce que nous savons que les populations à la base et à différents niveaux souffrent de ce manque de rationalisation de toutes nos ressources et que la pourriture dans les rues, dans les caniveaux sont facteurs aussi de maladies. Nous, nous avons la prétention de travailler d’abord pour la population, car il faut les amener sur des terrains qui leur servent après.

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Pourquoi la présence des arts de la scène pendant les Rencarts ?

C’est pour diversifier, enrichir et provoquer la participation du public le plus large possible. Cette année encore, le rêve initial était d’organiser tous les soirs une soirée spectacle. Malheureusement, nos moyens étant limités, nous allons concentrer l’essentiel des spectacles sur les week-ends. Mais, c’est déjà essentiel. Cette année aussi, nous allons inviter davantage de groupes de musique, davantage de groupes de ballet et de danse qui vont prendre en charge des soirées à l’espace Place Lénine pour pouvoir d’une façon ou d’une autre tenir le public, le garder fidèle, le fidéliser avec l’événement d’un bout à l’autre. Ça fait aussi un autre public pour l’art plastique qui est le sujet majeur. Nous avons aussi diversifié en prenant par exemple un photographe connu sur le terrain béninois. Ange Gnacadja s’appelle-t-il. Il y a aussi un caricaturiste, Constant Tonakpa. Pour moi, le photographe comme le caricaturiste sont des artistes qui ont aussi leur langage, leur façon de traiter des sujets qui nous parlent. C’est aussi une façon d’ouvrir le festival à différents styles, à différents regards. C’est dire que pour ce qui concerne notre société, chacun a son mot à dire. Il n’y a pas de privilège particulier pour l’art plastique en tant que tel.

Cette ouverture dont vous parlez s’étend également au village de la Noël. Pourquoi ?

Parce que c’est là où il y a la cible, nous atterrissons là. Nous jouons aussi des spectacles en lien avec des jeunes sur le campus universitaire d’Abomey-Calavi cette année. Donc, le festival se décentralise, ça va donc sur le campus d’Abomey-Calavi où les jeunes pourront en regardant d’autres jeunes jouer, chanter et danser au tour du sujet, au tour du thème de l’assainissement. Ils vont réfléchir parce que ça provoque quand même deux ou trois réflexions.

A la place Obama Beach, il va y avoir aussi des concerts et à Porto-Novo. Malgré que nous ayons moins de moyens cette année, le festival garde ces innovations majeures. Et partout où il y a un public, ce lieu devient pour nous un lieu à prendre en charge. Voilà pourquoi nous allons vers ces lieux là.

Propos recueillis par Fortuné Sossa

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