Kint Aguiar joue ses dernières cartes
Le ministre du Travail et de la fonction publique, Christophe Kint Aguiar, devient de plus en plus actif sur le terrain politique. Il y a quelques jours, il était au congrès constitutif du parti du ministre du Tourisme, Mamata Djaouga, à Natitingou. Avant cela, il était à la naissance du Parti pour l’unité républicaine (Pur) du maire de la commune d’Abomey-Calavi, Patrice Houssou-Guèdè. Ses déplacements politiques, ces derniers temps, se font plus fréquents. Quelle lecture peut-on faire d’une telle stratégie d’un ministre sans aucune base électorale à la veille d’un remaniement ? Pour répondre à cette question, il faut partir de comment il est entré au gouvernement. A la faveur des négociations pour l’entrée dans l’Exécutif du Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep) dont il est le Secrétaire général, Kint Aguiar a été très vite récupéré par le pouvoir en place qui cherchait par tous les moyens à briser la coalition G4 dont fait partie sa formation politique. Une fois à la droite du géniteur du Changement, il déclarait qu’il représente son parti au gouvernement, malgré les démentis formels de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Kolawolé Idji. Ceci créait une certaine confusion dans l’esprit des uns et des autres. Mais, le Madep a commencé par radicaliser sa position contre le régime en place. Le parti de Séfou Fagbohoun est l’une des têtes de pont de l’Union fait la Nation, une coalition très engagée pour l’alternance en 2011. Dans ces conditions, la présence de Kint Aguiar au gouvernement n’est-elle pas un gâchis de portefeuille ministériel, si tant est que l’ambition du chef de l’Etat était de rallier le Madep à sa cause ? Oui, certainement.
Cette situation doit amener le ministre du Travail à prendre son destin en main. Séduire le chef du gouvernement pour se maintenir au poste est sûrement la seule porte de sortie pour lui. D’où, son activisme politique aux côtés des acteurs du Changement. Face aux réalités du terrain, il est certainement contraint de jouer sa carte, car il doit montrer au leader du Changement qu’il n’est pas dans la même logique que le Madep. Il suffit de regarder l’attitude de plusieurs membres du gouvernement pour s’en rendre compte. La preuve, la plupart d’entre eux créent des partis politiques. A l’allure où vont les choses, il n’est pas exclu que Kint Aguiar porte sur les fonts baptismaux le sien dans les jours à venir. Mais, pourra-t-il atteindre son objectif dans cette jungle du pouvoir en place ?
J. Y. M.
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