Après la fusillade de son bus

Le togo se retire de la can

Alors que le bilan du mitraillage du bus de l'équipe togolaise, vendredi dans l'enclave angolaise de Cabinda, a fait au moins deux victimes, le gouvernement togolais a rappelé la sélection nationale, samedi en fin de journée. La Coupe d'Afrique des nations (CAN) doit débuter ce dimanche. Le gouvernement togolais a rappelé son équipe samedi après le mitraillage du bus de la sélection nationale qui se rendait à la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2010, a indiqué en fin de journée Pascal Bodjona, porte-parole du gouvernement à Lomé.

«Nous ne pouvons pas continuer dans cette circonstance de drame la compétition de la CAN. Cela a été nécessaire parce que les joueurs sont sous le choc», a déclaré Pascal Bodjona.

Le mitraillage du bus du l'équipe nationale de football du Togo, vendredi dans l'enclave angolaise de Cabinda pris sous le feu de séparatistes pendant vingt minutes, a fait au moins deux morts. Les deux victimes, l'entraîneur adjoint, Abalo Amelete, et le chargé de communication, Stanislas Ocloo, sont décédées dans la nuit de vendredi à samedi, a affirmé un membre de la délégation de la CAF (Confédération africaine de football) présente à Cabinda. Ce bilan officiel pourrait s'alourdir.

Un premier bilan délivré par la Fédération togolaise, qui parlait de neuf blessés parmi les joueurs et les officiels de l'équipe, faisait également état de la mort d'un chauffeur. Une information qui n'a pas été confirmée par Kodjo Samlan, chargé de presse pour le Togo par la CAF, ni par la télévision togolaise.

Inquiétudes pour l'un des gardiens de buts

Le bilan de l'attaque reste incertain. Kossi Agassa, l'un des gardiens de buts de la délégation togolaise, a déclaré sur France Info :

«Notre entraîneur-adjoint Amalete Abalo et notre attaché de presse Ocloo viennent de décéder (tous) les deux, plus le chauffeur qui était décédé depuis hier» (vendredi). «L'état du deuxième gardien (Kodjovi Obilalé, touché par balle à un rein) est un peu grave, on vient de l'évacuer vers l'Afrique du Sud..» Son coéquipier Thomas Dossevi a souligné auprès de l'AFP que Obilalé était «sorti d'affaire».

Un avion officiel du Togo arrivé à Luanda

La délégation du Togo a été mitraillée alors qu'elle passait en bus la frontière entre le Congo-Brazzaville et l'Angola. Cette attaque a été revendiquée par le Front de libération de l'enclave de Cabinda (FLEC), qui milite depuis 1975 pour l'indépendance de cette bande de terre enclavée entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Congo-Brazzaville.

Ce drame a poussé la sélection togolaise à plier bagages et à renoncer à la Coupe d'Afrique des nations qui commence dimanche avec le match d'ouverture, à Luanda, entre l'Angola et le Mali. Un avion officiel parti de Lomé, capitale togolaise, à la mi-journée, a atterri vers 15 heures, selon RFI, à l'aéroport de Cabinda afin de rapatrier l'ensemble de la délégation des Eperviers dont la plupart des joueurs avaient fait part de leur souahait de ne pas jouer après ce drame. Un peu plus tard, Manchester City a annoncé le retour prochain en Angleterre de son attaquant Emmanuel Adebayor, capitaine de l'équipe du Togo.

En Angola, pays organisateur de la CAN 2010, cette attaque meurtrière contre la délégation togolaise n'entame pas la ferveur de Luanda qui affirme qu'il s'agit d'«un acte isolé» et que la sécurité des équipes est «garantie».

Le Guen inquiet pour «la sécurité des équipes»

Entraîneur du Cameroun, le Français Paul Le Guen demande aux instances du football de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des équipes. «Ce qui s'est passé est problématique. Il ne faut pas que cela dégénère. Il faut que les autorités, la CAF soutenue par la FIFA, soient capables de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des équipes», a indiqué l'ancien entraîneur du PSG. Le Cameroun doit disputer son premier match de la CAN face au Gabon, mercredi à Lubango (sud de l'Angola).
(AFP)

Laisser un commentaire