Le bus de la sélection togolaise mitraillé, un chauffeur tué

A deux jours de l'ouverture de la Coupe d'Afrique des nations, en Angola, le bus de la sélection togolaise a été mitraillé, vendredi 8 janvier, à la frontière entre le Congo et l'Angola. Le chauffeur de l'un des bus a été tué, et neuf personnes, dont deux joueurs, ont été blessés. Les joueurs togolais devaient commencer la compétition face au Ghana, lundi à Cabinda.

L'attaque a été revendiquée, dans un communiqué, par les Forces de libération de l'Etat du Cabinda (FLEC). La province angolaise est déchirée par un conflit séparatiste depuis l'indépendance de l'Angola, en 1975. Les rebelles demandent l'autonomie de l'enclave de Cabinda, située au nord du pays.

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"TOUT LE MONDE S'EST JETÉ SOUS LES SIÈGES"

"On a deux joueurs blessés. On venait de passer la frontière, on avait rempli les formalités. On était encadrés par la police. Tout était clean. Il y a eu un mitraillage puissant. Tout le monde s'est jeté sous les sièges", a déclaré Thomas Dossevi, joueur togolais joint par téléphone par la radio RMC. "La police a riposté. On se serait cru à la guerre. On est choqués. Quand on sort du bus, on se dit : 'Pourquoi nous ?' On n'a pas beaucoup envie de jouer la CAN. On pense aux copains, aux joueurs blessés", a-t-il ajouté.

Dossevi a cité comme joueurs blessés le gardien Kodjovi Obilalé (GSI Pontivy) et le défenseur Serge Akakpo (Vaslui FC, en Roumanie), "qui a pris une balle dans le dos". "L'intendant chargé de la communication a aussi pris une balle, a-t-il ajouté. [Il] a perdu beaucoup de sang." "On n'a pas de nouvelles [d'Obilalé], il saignait beaucoup, a-t-il précisé. Prendre des balles pour un match de foot, c'est dégueulasse."

La Fédération togolaise de football n'avait pas répondu aux organisateurs de la CAN pour les informer que son équipe viendrait en bus. "Nous avions demandé à toutes les délégations de nous dire comment et quand elles viendraient. Le Togo est la seule équipe qui ne nous a pas répondu et il n'avait pas notifié au Cocan [le comité organisateur] qu'il viendrait par la route", a expliqué Virgilio Santos, du comité d'organisation.

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"SI ON PEUT BOYCOTTER LA CAN, AUTANT LE FAIRE"

Emmanuel Adebayor, joueur évoluant à Manchester City et considéré comme le meilleur joueur de l'équipe, avait été interrogé sur les dangers potentiels de la présence de l'équipe dans le Cabinda. "Nous sommes nés en Afrique, donc nous savons de quoi il s'agit, avait-il lancé à la presse anglaise. Certaines personnes ont peut-être peur, ce que je peux comprendre. Mais moi, je retourne en Afrique (…) et je suis prêt pour le Cabinda."

"Si on peut boycotter la CAN, autant le faire. Si on peut annuler tous les matches, pourquoi pas. On ne pense qu'à rentrer à la maison", a estimé le milieu Alaixys Romao, qui évolue à Grenoble.  Les organisateurs ont exclu toute annulation de la CAN. "Notre grande préoccupation concerne les joueurs, mais la Coupe va avoir lieu", a déclaré Souleymane Habuba, directeur de la communication de la Confédération africaine de football (CAF).

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