Audiences publiques de l’Ong-Alcrer dans les communes

Les maires de Houéyogbé et de Dogbo écoutés

L’Organisation non-gouvernementale (Ong-Alcrer) de Martin Assogba poursuit ses audiences publiques dans les communes de l’Atlantique et du Mono-Couffo. Il y a quelques jours, les maires de Houéyogbé et de Dogbo étaient face aux populations. A quoi servent les audiences publiques de l’Ong-Alcrer ? Pour permettre aux populations de poser des questions aux autorités communales sur les sujets de développement et leur demander des comptes dans l’exercice de leurs fonctions, l’Ong-Alcrer a initié des audiences publiques au cours desquelles, les maires sont face à leurs administrés et exposent leurs réalisations et perspectives. A leur tour, les populations prennent la parole pour apprécier ou contredire l’autorité communale. Par cet exercice, les uns et les autres sont directement impliqués dans le processus de développement de leur commune en vue de la bonne gouvernance à la base.
Après certaines communes, l’Ong-Alcrer et son staff ont organisé des audiences publiques à Houéyogbé et Dogbo très appréciées par les populations en ce sens que c’est une innovation au Bénin. A la maison des jeunes de Houéyogbé, le maire Olympe Glago a ouvertement salué l’initiative de l’association de Martin Assogba. Selon ses affirmations, c’est une opportunité pour ses administrés de surveiller comme du lait sur le feu les actions de son conseil communal. C’est à cette occasion qu’il a déclaré qu’il a réalisé 25 sur 30 projets retenus dans son programme. Il a affirmé avoir donné priorité aux secteurs de la santé, de l’éducation, la construction d’infrastructures dans les arrondissements.

Toutefois, il s’est refusé d’aller dans les détails, puisque tout est bien mentionné dans un document qui doit être mis à la disposition de l’Ong-Alcrer. Après avoir salué le courage du maire de Houéyogbé, Martin Assogba a déclaré que les populations ne savaient pas que la loi les autorisait à aller assister aux sessions de leur conseil communal sans y participer. Pour aller plus loin, il a fait savoir que les autorités communales ont l’obligation de leur rendre compte, car elles travaillent pour tout le monde. Toutefois, il a demandé à l’assistance de faire leur devoir. Pour lui, la question du développement doit être la préoccupation des uns et des autres. Une fois la série de questions au maire terminée, certains ont exprimé leur satisfaction. Delphine Chiapè, présidente d’une association de parents d’élèves à Houéyogbé, a déclaré que c’est grâce à l’Ong-Alcrer qu’elle sait que les populations avaient le droit d’assister aux sessions des conseils communaux. Selon le chef d’arrondissement de Doutou, c’est une très bonne initiative, car elle permet à tous d’avoir droit à la parole.

L’étape palpitante de Dogbo

A Dogbo, l’audience publique a été très vive. Non seulement les populations ont massivement fait le déplacement sur la mairie, il y a eu des questions pertinentes au maire Honoré Sodégla. Devant le public, il a essayé de faire le bilan à mi-parcours de ses actions de juin 2008 à 2009. Dans le cadre de la modernisation des services de son administration, il y a eu le recrutement de 11 agents, l’équipement de du service de l’état civil, la construction du bâtiment administratif, l’achèvement des bureaux des arrondissements, la réparation du minibus de la mairie et l’achat du véhicule de commandement du maire. Parlant de la réalisation d’infrastructures, il y a eu la construction de hangars dans les marchés, de 10 forages, l’exploitation d’un hectare de plantation de teckeraie. Au plan éducatif, le conseil communal de Dogbo a acquis des matériels pédagogiques, la réfection de salles de classe, la remise de prix aux meilleurs élèves. Toutefois, le maire Sodégla a indiqué que ses difficultés sont liées à la politique politicienne au sein de son conseil communal.

Prenant la parole, les populations, dans leur grande majorité, ont balayé du revers de la main ses déclarations. Pour Erma Amouzouvi, les hangars sont invisibles sur les marchés. Selon Germain Amouzouvi, les légalisations et les impôts sont chers à Dogbo. Au finish, ces audiences ont permis à tous d’avoir l’œil sur les forces et faiblesses des conseils communaux de Houéyogbé et de Dogbo. Cette performance a galvanisé l’Ong-Alcrer qui entend poursuivre lesdites audiences publiques dans les autres communes de l’Atlantique et du Mono-Couffo.

Jules Yaovi Maoussi

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