Investissement du Gouvernement pour la Can Angola 2010

A quoi ont servi les deux milliards ?

(Un audit financier s’impose)
Pour une troisième fois, la participation béninoise à la Coupe d’Afrique des Nations de football a été une déception pour les supporters des Ecureuils et les fanatiques et tout le peuple béninois. Pour l’investissement et la qualité des joueurs, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Certes, la qualité du jeu béninois s’est beaucoup améliorée et  les Ecureuils ont montré au cours des trois matchs qu’ils ne sont plus des proies faciles pour n’importe qui, même les félins les plus féroces. En trois matchs donc, les poulains de Michel Dussuyer ont pu récolter un point. Un léger progrès par rapport aux deux premières participations où les Ecureuils n’ont eu aucun point et ont été derniers de leurs différentes poules. Seulement ce léger progrès ne doit pas faire oublier les imperfections et les nombreux ratés qui ont émaillé la préparation technique des écureuils et la participation de toute la délégation béninoise à la Can. Et pour cause.

Le Bénin aurait englouti près de 2 milliards dans cette aventure. A-t-il gagné quelque chose ? Les responsables du football au niveau national le diront en temps utile. Pour les profanes de la chose, le resultat obtenu n’est pas à la hauteur de l’investissement. On y a gagné une plus grande visibilité sur le plan diplomatique mais suffit-elle pour justifier la cagnotte engloutie ? Surtout que les failles de l’organisation ont permis de livrer à la face du monde les images de la honte montrant des supporters abandonnés dans les rues de Benguela, sans toit et sans nourriture. Dans la conjoncture actuelle où la précarité ronge les populations, on ne pourra jamais comprendre qu’une telle somme ait pu être investie pour une telle entreprise sans grand résultat. Ce qui écœure, c’est que malgré cette enveloppe mise à la disposition des dirigeants du football, ils n’ont pu épargner les Ecureuils d’une préparation presque bâclée qui pourrait même justifier en partie leur inefficacité au cours de la compétition.

Il serait bien que le gouvernement envoie l’Inspection générale d’Etat auditer la gestion conjointe du ministère de la jeunesse et des sports et de la fédération béninoise de football pour connaître ce qui est fait réellement de cette enveloppe financière. En faisant cet audit, on pourra bien situer les responsabilités et des têtes pourront tomber. Le football, sous prétexte d’être le sport roi, a toujours été l’enfant gâté du sport béninois. Au moment où l’on investit deux milliards pour la participation du Bénin à la CAN Angola 2010, tous les autres sports réunis ne bénéficient pas annuellement du dixième de cette cagnotte. Vite l’audit pour que cette somme colossale ne devienne une affaire classée comme le milliard de la Can Junior 2005 à Cotonou.

Marcel Zoumènou

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