Après sa démission de l’Umpp

Zéphirin Kindjanhoundé dans l’impasse politique

Un départ « trop facile » de la Rb, une courte période de prospérité et de succès avec la mouvance et les déboires reviennent à la charge. L’itinéraire politique – tortueux et atypique – de l’honorable Zéphirin Kindjanhoundé pendant ces trois dernières années n’est pas chose à rassurer les autres acteurs politiques. Avec cette dernière volte-face, l’homme est de plus en plus vu comme un opportuniste difficilement à prendre au sérieux. «
 Qui a trahi, trahira ».Cette paraphrase d’un extrait de la Bible colle si bien à l’honorable Zéphirin Kindjanhoundé au regard des actes politiques qu’il a posés ces trois dernières années. On se rappelle très bien. A peine élu député, l’honorable Kindjanhoundé a commencé à prendre ses distances vis-à-vis de la Rb, le parti qui a fait de lui ce qu’il est devenu aujourd’hui. D’abord maire de Zogbodomey puis promu député. Mais entre la période où il est élu et le moment de sa transhumance, la Rb était en train de lâcher Boni Yayi qu’elle accuse de ne pas respecter les engagements que lui-même a pris entre les deux tours. Kindjanhoundé a surfé sur cette situation. Il a commencé à  bouder la Rb et à souffler à  quelques uns de ses collègues qu’il ne veut pas rester dans l’opposition. Pour partir, il a voulu convaincre l’honorable Yacoubou Malêhossou à le suivre dans sa transhumance. Mais ce dernier trouve malsaine l’entreprise et refuse de le suivre, affirmant sur une radio de la place qu’il est prédicateur religieux et qu’à ce titre, il ne peut pas trahir. N’empêche, Kindjanhoundé n’entend pas renoncer à son coup. Il dépose sa lettre de démission à une période où la présidente du parti Rosine Soglo était malade et hospitalisée en Afrique du Sud et ce malgré les dissuasions du président Soglo. Ainsi commence pour lui une autre vie politique. On le voit de temps en temps aux côtés du Chef de l’Etat lors de ses visites dans le Zou. Il s’est même tapé quelques shows médiatiques, snobant parfois les sbires du régime avec un discours de l’apostrophe et de l’hostilité politique. Il crée son propre parti politique l’Udd-Wologuèdè en usurpant le dénominatif du parti de l’ex-président Justin Ahomadégbé. Commence alors pour lui la période d’exubérance. Pour le remercier, Yayi nomme Joseph Ahanhanzo-Glèlè, un cadre de son parti au gouvernement. Un autre est promu préfet des départements du Zou et des Collines. Son entreprise de Btp « Béton Armé » gagne quelques marchés de l’Etat. Mais l’âge d’or ne durera pas assez longtemps. Quelques temps après, Yayi commence à composer beaucoup plus avec le ministre Ahanhanzo que le parti Udd-Wologuèdè et son chef. Mieux, il n’appelle plus Kindjanhoundé et ne l’associe plus à ses projets et périples dans le Zou. Certainement, le Chef de l’Etat a eu vent de ce que l’Udd-Wologuèdè n’était qu’une coquille vide et qu’il ne pouvait pas l’aider à marcher sur les plates-bandes politiques de la Rb et de Force Clé. L’amertume et le désespoir gagnent  le député qui trouve que son malheur vient certainement de la présence de son « protégé » au Gouvernement.

Qui sème le vent, récolte la tempête

En quittant la Rb en 2008, il ne pouvait imaginer qu’il allait connaître une telle situation. Mais c’est qu’en réalité Kindjanhoundé n’a pas bien pesé le pour et le contre de son projet. La Rb a fait l’expérience de la mouvance pendant au moins un an et a dû y renoncer. Si ce grand parti a pu être éjecté aussi facilement par Yayi, qu’en sera-t-il du micro-parti Udd-wologuèdè. Kindjanhoundé n’a pas prévu que la chicotte qui a frappé la première épouse (la Rb) est la même qui va frapper la nouvelle. Il a voulu s’affranchir du joug de la Rb et faire une aventure solitaire mais mal lui en a pris. D’ailleurs, on apprend que le ministre Joseph Ahanhanzo va créer son parti prochainement pour mieux prendre son indépendance politique vis-à-vis de son ex-mentor Zéphirin Kindjanhoundé. De quoi donner encore des sueurs froides au député de Zogbodomey dont le sport favori est la dissidence. Où atterrira-t-il désormais ? Après avoir bourlingué entre la mouvance et l’opposition, il pourra chercher aussi une place au centre comme Célestine Zanou et être la troisième voix. La 3è voix aussi qui pourra peut-être le conduire vers Abdoulaye Bio Tchané, la dernière alternative qui s’offre à lui.  A moins qu’il choisisse de ravaler ses vomissures en revenant à l’Union fait la Nation. Tout est possible avec les hommes politiques de nos jours.

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 La mouvance en sursis

Cette démission sonne le glas d’une mouvance en pleine déliquescence. Le malaise dans le camp Yayi est si profond que des gens insoupçonnables sont annoncés comme partants. La dernière guerre rangée entre les Fcbe et l’Umpp au stade de l’amitié en a donné l’expression. Les plus infidèles et les plus sceptiques ont commencé à annoncer les couleurs. La débandade s’est installée. Conséquence, Yayi est contraint à une négociation assidue avec les députés de son bord politique. L’ajournement de son remaniement est la preuve manifeste que la maison est en péril. Le séisme annoncé ne fait que commencer.

Marcel Zoumènou

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