Le président Soglo à l’ouverture de la Convention nationale de l’UN

« Notre union doit être un cadre d’ouverture à la morale dans la politique »

Le discours d’ouverture de la Convention nationale de l’Alliance « Union fait la Nation » a été prononcé par l’ancien président de la République et actuel maire de Cotonou, Nicéphore Dieudonné Soglo. Ce fut un grand moment d’histoire politique africaine et d’exhortation.  (Lire le texte intégral) Madame et Messieurs les Présidents des Partis, membres fondateurs de l’Union fait la Nation
Mesdames et Messieurs Représentants des partis alliés
Mesdames et Messieurs les Représentants des partis invités
Mesdames et Messieurs les Personnalités politiques invitées
Mesdames et Messieurs les Délégués des partis membres fondateurs de l’Union fait la Nation
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Mesdames et Messieurs  les séminaristes
Chers compatriotes
Chers Amis
Nous vivons ici et maintenant un moment historique dans le droit file de la Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990 dont nous allons fêter dans quelques jours le 20e anniversaire. C’est la même démarche patiente, méthodique, déterminée et non violente qui nous anime. A la suite de la Déclaration du 12 mars 2008 qui a sonné le tocsin, appelé à une meilleure gouvernance de notre pays, adressé un message clair à l’éveil de conscience de notre laborieux peuple, il y a eu le mémorable séminaire d’Abomey-Bohicon des 28 et 29 novembre de la même année. Nous voici à une troisième étape de notre rassemblement; un rassemblement pas comme les autres pour les assises de la première Convention de l’Union fait la Nation.
Faisant miens les mots de chaleureuse bienvenue qu’a prononcés à l’endroit de tous les participants à cette importante rencontre, son Excellence Monsieur le Président IDJl, j’aimerais saisir cette solennelle occasion pour adresser à vous tous ici présents mes chaleureuses salutations en même temps que mes vœux de bonne et heureuse année. Depuis le 12 mars 2008 jusqu’à ce jour, que de chemin parcouru, que d’efforts librement consentis. Mais hélas certains des nôtres parmi les meilleurs, tel que son Excellence l’Ambassadeur René Valéry MONGBE, ne sont malheureusement plus là aujourd’hui pour poursuivre la route avec nous. En hommage à tout ce qu’ils ont représenté, en hommage à leur mémoire, je vous demande de vous lever pour observer une minute de silence.

Mesdames et Messieurs
Nous gardons l’espoir de ce que le présent-rassemblement ne sera pas comme les autres pour plusieurs raisons.
1. D’abord une prise de conscience certaine nous anime
A la veille de chaque échéance électorale la classe politique nationale se trouve souvent saisie par le flux et le reflux d’un mouvement qui l’incite à toutes sortes d’agitations; des clubs de soutien et des associations électoralistes naissent et prospèrent ici et là mais disparaissent par enchantement au lendemain des élections, aussi spontanément qu’ils se sont créés. Le spectacle s’offre déjà à nous. Des partis jaillissent chaque week-end comme des champions de nos terroirs, de nos tatas, de nos quartiers, bientôt de nos maisons. Cela amuse l’opinion publique nationale, banalise la chose politique, inspire du dégoût à tout homme conscient des dégâts de telles pratiques pour la cohésion nationale et décrédibilise les hommes politiques.
Chers Amis,
Comme vous le savez, notre philosophie est à l’opposé de tout cela. Notre volonté de nous rassembler ne date pas d’aujourd’hui. Elle est née de l’analyse approfondie des conditions d’une meilleure gouvernance pour notre pays. C’est cette conviction qui a été à la base de l’alternance politique démocratique et pacifique qu’a connue notre pays en Avril 2006.Nous avons pesé de tout notre poids pour l’avènement du nouveau régime et avons apporté notre soutien à son Chef avec lequel certains de nos partis ici présents ont signé un Accord.Toujours animés par cette conviction, certains parmi nous ont mené ensemble le combat pour les élections législatives.
C’est le même esprit de nous rassembler pour asseoir les bases solides d’une bonne gestion des affaires de l’Etat et réunir les conditions d’espérance pouf notre vaillant peuple qui nous a conduit, à notre première rencontre à Abomey-Bohicon, à lancer le processus de constitution d’un large mouvement ouvert à tous les partis et hommes politiques de bonne volonté qui partagent l’idéal qui est le nôtre pour le développement de notre nation.Ainsi l’Union fait la Nation est l’aboutissement d’un processus enclenché et poursuivi avec méthode, patience et clairvoyance depuis plus de deux ans. Elle apparaît aussi comme une exigence pour répondre aux enjeux auxquels se trouve confronté notre Pays.
2. Sauvegarder et renforcer la démocratie, cultiver la pratique démocratique
Nous avons poussé un cri de cœur le 12 mars 2008 au Palais des sports dans notre ‘’Déclaration sur la situation nationale. Oui à la démocratie! non à la dictature».
Ce cri de cœur est fondé sur la raison, sur l’observation pertinente des grands dérapages du pouvoir en place. Il procède aussi de notre inquiétude partagée de perdre notre positionnement au plan international et régional africain s’agissant de la question capitale de la démocratie; base d’un développement concerté et durable de notre pays.
En effet nul n’ignore quelle grande considération le monde entier accorde à notre pays, à la suite de la réussite de la Conférence Nationale des Forces Vives en Février 1990 grâce aux efforts et aux sacrifices des uns et des autres. Ce grand intérêt de la  communauté internationale au Bénin relève également de leur haute appréciation de la gestion pacifique de la transition, de la maturité de notre peuple et sa détermination à se libérer et à rompre avec les pratiques d’un régime de dictature, de la clairvoyance enfin des acteurs politiques à s’investir pour garantir à notre pays une alternance politique démocratique.
Nous étions fiers de ce que notre pays soit cité en exemple. Un bon exemple. Notre Conférence Nationale a fait école ici et là en Afrique. Notre pays était considéré comme le Pays-Phare du renouveau démocratique en Afrique et cette période a été qualifiée de ‘’Printemps des peuples»
C’est la crainte de perdre ce capital précieux qu’après avoir observé des dysfonctionnements, nous avions stigmatisé au Palais des Sports, le 12 mars 2008 les pratiques dangereuses pour la paix, la démocratie et le développement de notre pays. Ces préoccupations sont hélas encore d’actualité. Et si nous jetons un bref regard sur ce qui se passe dans quelques pays africains, nous constatons la résurgence des coups d’Etat; les gouvernements en place sont enclins à inhiber les règles démocratiques et à mettre sous boisseau les Constitutions c’est-à-dire les Lois Fondamentales des Pays. Après le marxisme léninisme tropicalisé ; voilà que se tropicalise la démocratie.
Mesdames et Messieurs, au-delà du constat alarmant qui nous interpelle nous devons porter notre attention et nos réflexions sur quelques questions fondamentales.
3. Quelle meilleure conception pourrait-on avoir du Pouvoir d’Etat? Quelle attitude et quel comportement celui qui en est investi doit-il avoir pour répondre au mieux à l’attente du peuple et mériter sa confiance?
Au cours de nos réflexions à Abomey et à Bohicon nous avons souligné le fait que la politique et la pratique politique constituent un sujet majeur dont le traitement doit mobiliser nos capacités et facultés intellectuelles.
Aussi sommes-nous interpellés sur l’évolution de notre système politique actuel et sur le désarroi que cause la multiplication effrénée des clubs électoralistes.
4. Comment améliorer notre système politique ?
Nous sommes tous convaincus que rien de solide ne peut être bâti dans le désordre politique actuel
Depuis que nous en avons pris conscience, nous nous sommes engagés à conjuguer nos efforts pour créer un grand rassemblement. Cet engagement de traiter convenablement la question de la politique et de la pratique politique, relève de notre volonté affirmée de surmonter les errements du passé. Nous pouvons nous inspirer de la vie politique des grandes démocraties et plus proche de nous de l’ANC en Afrique du Sud. Ainsi en est-il de ce que j’ai l’habitude d’appeler les enseignements de l’Archevêque
DESMUND TUTU.
L’Archevêque Desmund TUTU, Prix Nobel de la Paix, grande personnalité sud africaine avec qui j’étais à New York en 1990 pour obtenir le Prix sur’ la Démocratie, m’a fait part de ce qu’à la suite des premières élections sud africaines en avril 1994, les dirigeants de l’ANC étaient confrontés à la manière dont il fallait traiter les anciens bourreaux du système de l’Apartheid. Deux options s’offraient d’abord à eux. Certains proposaient un tribunal du genre de celui de Nuremberg. En effet, ces bourreaux ayant pratiqué des tortures et ôté la vie à des personnes avaient commis, comme les nazis, des crimes contre l’humanité. A la suite de discussions, cette option n’a pas pu être retenue. Les exigences de reconstruction de la nouvelle Afrique du Sud invitaient à la paix et à la réconciliation.
Nelson MANDELA était devenu l’apôtre du pardon et de la réconciliation. Ainsi le jour de son investiture, en tant que premier Président noir de l’Afrique du Sud, il a convié par un geste spectaculaire et bien à sa manière son gardien de prison à prendre place parmi les invités d’honneur. La seconde option, l’amnistie générale a été rejetée, car elle aurait consisté à inviter le peuple à l’amnésie. Pard0nner n’est pas oublier et ce peuple avait beaucoup souffert. Ces deux options extrémistes étant écartées, il a été proposé la mise en place d’un cadre où les maux de ‘apartheid seraient évoqués dans l’objectif d’éviter que le pays ne les subisse à nouveau. Cette approche qui n’exclut aucun camp c’est-à-dire aussi bien les crimes des gens de l’apartheid que les exactions de militants antiapartheid, a été appelée Vérité et Réconciliation.
Une telle approche nous a manqué à la suite de notre Conférence Nationale. Cela nous aurait permis de revisiter notre passé et d’apprendre à travailler ensemble comme nous essayons de le faire maintenant. Faute de ne pas l’avoir fait en son temps, les contrecoups nous ont ramené à la case départ car les mêmes causes produisent les mêmes effets.
5. Majorité politique nécessaire au soutien de l’action gouvernementale
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Mesdames et Messieurs
La conviction qui est la nôtre est que le Pouvoir d’E.tat pour réussir sa noble mission au service de la nation et du développement du pays doit émaner d’une majorité politique aussi large que possible, comprenant des acteurs politiques ayant le sens de l’Etat, l’expérience et les capacités requises pour la gestion des affaires publiques suivant les secteurs de leurs compétences. C’est cela qui garantit le soutien et l’adhésion de la majorité des populations à l’action gouvernementale.
Un tel gouvernement sera en situation de répondre aux besoins fondamentaux des populations et à leurs exigences.
6. Reconstruire les bases de notre économie nationale

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Nous savons bien qu’en ces temps de crises alimentaires, énergétiques et financières, rien n’est facile. Cependant différents rapports démontrent que la situation économique de notre pays est préoccupante depuis que la filière COTON est mise à mal.
Il  nous faut repenser complètement notre système de production et d’échanges. Comme nous le constatons, c’est là aussi un enjeu capital pour notre pays. Il  est examiné dans notre Projet de société.
7. Les exigences de notre peuple
Notre peuple a soif de dignité et a un ardent désir de mieux-être.Il est en droit d’exiger de l’Etat, une meilleure gouvernance, une meilleure gestion des ressources de l’Etat, une juste répartition des revenus, une prise en compte sérieuse de la misère et des souffrances qu’il affronte quotidiennement comme il est indiqué dans le projet de société.
L’homme doit être au cœur de la politique du développement et en être tout autant le principal acteur et le bénéficiaire.
Le Peuple exige qu’une éthique soit observée dans la conduite des affaires de notre Pays.
 Depuis Abomey-Bohicon les 28 et 29 novembre, l’écho nous est parvenu et s’amplifie chaque jour, du Nord au Sud, dé l’Est à l’Ouest: le peuple désire plus que tout l’union de ses enfants, hommes et femmes qui ont la volonté de bâtir ce pays.
8. Notre responsabilité devant l’Histoire
Mesdames et Messieurs
Nous avons tous reconnu que notre pays a connu différentes expériences politiques. Après diagnostic et une analyse pertinente des errements causés par ces diverses expériences, nous avons pris l’initiative de construire un large rassemblement national des partis et des hommes politiques qui ont conscience que le Pays va mal. L’Union fait la Nation est le produit de cette initiative. Nous avons dès lors la responsabilité  face à notre peuple et devant l’histoire de donner le meilleur de nous même dans la construction des bases de cette union et d’en faire un instrument efficace pour réunir les conditions de paix et de stabilité en vue d’un développement durable de notre pays.
Cela exige de nous-mêmes, acteurs de cette grandiose entreprise, de nous débarrasser de nos vieilles habitudes négatives. Nous devons avoir pour l’Union fait la Nation une même vision, une même ambition.
9. Notre vision de l’union pour la nation
Aujourd’hui nous sommes appelés à poser les bases de réalisation d’une œuvre noble et passionnante pour l’avenir de notre commune patrie, le Bénin.
Il s’agit de rassembler ses filles et ses fils dans un même creuset, dans un même mouvement politique puissant et d’envergure nationale capable d’orienter et de fédérer nos potentialités.
Notre Union en tant que force politique unifiée de nos différentes sensibilités mais aussi de nos communes ambitions pour notre pays, doit se traduire en poursuite d’un idéal et d’un objectif majeur pour le Bénin: l’ancrage et le perfectionnement de son système démocratique, le développement de son économie et la satisfaction des besoins fondamentaux de ses populations grâce à notre patriotisme, grâce à notre travail et grâce à notre discipline.
Notre Union en tant que force politique unifiée de ses membres doit être pour nous une école permanente de formation, d’information et de mobilisation de ses militantes et de ses militants.
Notre Union en tant que force politique unifiée de ses membres doit être encore pour ses dirigeants et ses militants, une équipe animée par un véritable esprit d’équipe, une équipe gagnante ayant à tous les niveaux le sens de l’organisation, de la coordination de ses ressources matérielles et humaines à travers une bonne gestion de sa vie quotidienne.
Notre Union en tant que force politique unifiée de ses composantes doit enfin être un cadre permanent d’ouverture à la connaissance et d’éveil à la morale dans la politique. Cette ouverture doit s’exprimer par l’étude de l’expérience des formations politiques nationales et des questions fondamentales de notre société au plan politique, économique et social. Elle doit aussi se traduire par sa participation aux échanges et son insertion dans le réseau des relations qu’entretiennent de grands partis de dimension internationale, partageant avec nous les mêmes idéaux et les mêmes visions de société. Elle doit enfin nous éveiller à la morale dans la politique car politique et morale ne sont pas antinomiques par essence. C’est, au contraire, cela qui permet de restituer à l’homme sa véritable dimension physique et spirituelle, de le mettre au centre de l’action et d’en faire à la fois sujet et objet du développement à l’abri des pratiques sociales peu recommandables que sont les détournements de deniers publics, la corruption et l’impunité.
10. Validation des textes fondateurs de l’Union fait la Nation .
Suite à la signature de notre Protocole d’union le 1er septembre 2009, les premiers responsables des partis membres ont mis sur pied des comités de travail chargés d’élaborer les documents fondamentaux devant régir la vie, l’organisation et l’action de l’Union ainsi que son programme d’activités.
Il s’agit:
– du document intitulé Charte de l’union et du développement qui comporte deux textes à savoir :
* le Projet de société de l’Union, base d’élaboration de son programme de gouvernement pour le quinquennat 2011-2016;
* et les statuts de l’Union.
– du document portant Modalités de désignation du Candidat unique de l’Union aux élections présidentielles;
– du document portant Programme d’activités de l’Union pour les prochains mois
C’est le lieu d’adresser nos vives et chaleureuses félicitations à toutes nos militantes et à tous nos militants qui depuis quelques quatre mois ont travaillé avec compétence, dévouement et lucidité pour produire lesdits documents qui seront soumis à notre attention au cours des présentes assises pour être formellement validés par notre Convention.
L’élaboration de ces documents a été pour  eux l’occasion d’une heureuse mise en commun des capacités intellectuelles des cadres de nos différentes formations politiques. L’occasion aussi pour eux d’apprendre à travailler ensemble et à fraterniser, condition nécessaire pour apprendre à devenir progressivement les militantes et militants de la force politique commune que nous sommes entrain de construire. Ce sont là des prémisses sûres pour la réussite d~ virage historique et salutaire que nous ambitionnons de faire prendre à la classe politique et à l’action politique dans notre pays. Aussi l’Union fait la Nation reste-t-elle ouverte à toutes celles et à tous ceux qui, aujourd’hui et demain, se reconnaissent et se reconnaîtront dans sa vision du développement de notre pays dans la pluralité de leurs sensibilités.
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Le seul et unique objet de notre présente Convention c’est donc l’examen et la validation de ces textes fondateurs qui désormais serviront de cadre et de boussole à la vie et à l’activité de l’Union. Aussi voudrais-je dire avec force que nous ne nous réunissons pas pendant ces deux jours pour désigner le candidat unique que l’Union fait la Nation présentera aux suffrages du peuple béninois pour l’élection présidentielle de 2011.
Il Y a un temps pour toute chose. J’invite donc nos militantes et militants, nos sympathisants, notre électorat de tout lé territoire national et même les simples observateurs à la patience. Nous avons fait depuis le 1er septembre 2009 le choix d’avoir un Candidat unique pour 2011. C’est un engagement que nous avons pris devant notre peuple. Et c’est un engagement qui sera tenu, honoré. Mais nous sommes des hommes politiques responsables qui savons prendre le temps pour prendre de bonnes décisions, c’est-à-dire ni trop tôt, ni, trop tard.

Mesdames et Messieurs
Nous sommes dans un contexte national difficile .La situation économique et sociale actuelle est déplorable.
Des secteurs sensibles de la société tels que l’enseignement et la santé connaissent des grèves à répétition.

Notre peuple est inquiet.
Aucune lueur n’apparaît dans l’action du gouvernement pour le soulager et le rassurer.
Nous ne pouvons pas rester indifférents à la dégradation continue de cette situation. Aussi faisons-nous appel au gouvernement afin qu’il prenne ses responsabilités.

En ce qui nous concerne, nous devons poursuivre avec détermination notre œuvre commune de rassemblement car les tâches de réhabilitation de notre pays exigent de nous, aujourd’hui, comme demain, l’union des bâtisseurs pour le redressement de notre nation. L’Union fait la Nation que nous portons aujourd’hui formellement sur les fonts baptismaux constitue un instrument précieux de notre combat pour la reconstruction de notre cher Pays.
Je suis convaincu que la victoire sera au bout de nos efforts.
Je souhaite plein succès à nos travaux et vous remercie de votre attention.

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