Abrogation de la lepi

L’explication de vote du député Yahouédéou

(… )Monsieur le Président, je voudrais  rappeler que c’est le 19 février 2009, au Congrès du Parti UNDP à Bohicon que j’avais tiré la sonnette d’alarme, pour dire qu’une bonne LEPI n’était pas possible pour 2011. Lors du vote de la loi en cours, j’ai été le seul dans cet hémicycle à n’avoir pas voté cette loi. Aujourd’hui, 45 autres Députés ont rejoint mon point de vue. Je devrais exiger d’eux des excuses, mais étant très tolérant, je puis leur dire qu’ils sont d’avance tout excusés. Mieux vaut tard que jamais. Car figurez-vous, en toute chose, on tient compte du contexte avant de mettre en valeur un produit. Vous ne verrez pas un fabricant de glace ou de glaçon faire de la publicité en période de fraicheur ! D’un point de vue politique, on devrait lancer le processus de mise en place de la LEPI soit au début du mandat d’un nouveau Président de la République, au moment où il n’a pas encore pris goût au Pouvoir, soit au cours d’un second et dernier  mandat.  Mais vous ne pouvez pas demander à un Président, candidat à sa propre succession, d’organiser en Afrique un processus comme la LEPI sans qu’il ne cherche à tirer d’une manière ou d’une autre le drap de son côté. Je ne dis pas que c’est le cas du Président Yayi  Boni, mais c’est humain que ses opposants émettent des doutes sur la sincérité de ce qui se fait. Il suffit d’observer tout ce qui se passe depuis l’annonce de l’abrogation de la loi en cours. C’est d’abord une lettre d’irrecevabilité du chef de l’Etat, des blocages du processus par différents stratagèmes comme le retrait  de rapport, etc. Chers collègues, faisons très attention, car ça n’arrive pas qu’aux autres. Nous disons très facilement Dieu aime le Bénin, Dieu aime le bénin. Qu’est ce que les autres pays ont fait pour que Dieu ne les aime pas ? Ce sont les Béninois qui aident Dieu à aimer le Bénin. Ce sont les béninois eux-mêmes qui inspirent la paix, avec des hommes comme feu Monseigneur de SOUZA, Hubert MAGA, les Présidents Nicéphore SOGLO et Mathieu KEREKOU.   De grâce, prenons nous au sérieux. Si ça pète, c’est sur vos têtes que vous verrez le Président Yayi Boni  s’en aller en hélicoptère. Mais pour nous autres, y compris les Présidents d’institution comme la Cour Constitutionnelle et même notre Président de l’Assemblée Nago, c’est avec des postes téléviseurs sur la tête et des nattes sous les bras que nous allons nous retrouver. Je ne vois pas pourquoi on tient forcément à une LEPI pour 2011, si on veut être sincère. En 1991, il y a eu des élections présidentielles à un moment très sensible dans la vie politique de notre pays. Il en a été de même en 1996, 2001, 2006. Même le Président Yayi Boni a été élu à 35% au 1er tour sans avoir des représentants à la CENA, puisqu’il n’était pas politique. Si des grands partis comme la RB, le PSD, le PRD, qu’on doigte de fraudeurs potentiels aujourd’hui n’ont pas pu obtenir plus de 25% et qu’un nouveau a pu faire 35%, c’est qu’il faut arrêter de se faire peur et de désorienter le peuple. LA LEPI OUI ! mais pas une LEPI taillée sur mesure et à gros risques. Nous n’avons pas le temps matériel pour organiser une bonne LEPI, crédible pour 2011. Je ne prendrais pour exemple que les conditions de mise en place de la cartographie censitaire. Ce recensement est erroné à plus de 40%.

Le délai prévu par les experts était de 12 mois. Et il fallait mettre en place 3 équipes. Une équipe de jour, une équipe de nuit et bien entendu une équipe de contrôle et de vérification. Mais avec ce qu’on vient de faire, il y a plein de RENA-X, c’est-à-dire des maisons inhabitées, alors que les occupants sont juste allé aux champs. Au milieu, et selon son humeur, en cas d’absence, l’agent recenseur est amené à enregistrer un nombre d’habitants imaginaire. Le résultat est ce que nous avons en main aujourd’hui comme recensement. On a largement le temps d’une bonne élection classique et laisser le processus de la LEPI en cours se dérouler dans de meilleures conditions.
Je vous remercie.

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